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mercredi 25 mars 2015

Popa Chubby

Bikini - Toulouse

Eve Knoxx

Si tu me croises en fest, fais comme si c'était jamais arrivé. Glam Metal principalement, mais des fois d'autres trucs.

Popa Chubby, cet énorme type au nom rigolo, était au Bikini à Toulouse le 22 mars dernier, pour notre plus grand plaisir auditif. Bien plus connu en France qu'ailleurs, il n'a de cesse que de revenir nous jouer ces airs blues et rock'n'roll plutôt fréquemment. Et ce n'est pas pour déplaire aux français, ou du moins aux Toulousains : la queue n'en fini pas devant la salle malgré la pluie, et une fois les portes ouvertes, le Bikini (capacité de 1500 places, tout de même...) se rempli à la vitesse de l'éclair. Le public est étonnant, d'ailleurs : moyenne d'âge d'une cinquantaine d'années, pas de look précis, on croisera même un type tout de kakis vêtu et arborant une casquette de chasse orange fluo. Celui-ci devait s'être perdu, je vous l'accorde, mais pour les autres, j'en doute. On passait du plus farfelu au plus casual en un claquement de mains.

                                              

Pour ouvrir le concert, une première partie assez étonnante : déjà, parce que personne ne savait s'il y avait une première partie ou pas, et surtout car ce n'était qu'autre que le claviériste de Popa Chubby, Dave Keyes. C'est donc un clavier + voix qui nous met dans l'ambiance, et quelle voix. Ni aveugle, ni noir, et pourtant, un virtuose. Ça sera court et concis (vingt petites minutes, pas une de plus), mais suffisant pour nous amener dans son univers old school et rock'n'roll dans le bon vieux sens du terme. Sa musique est touchante, il est difficile d'y être insensible, même si on penche plus pour les gros bonhommes peinturlurés qui vomissent dans leur micro. Dave plonge parfaitement le public dans l'ambiance, certains commencent à se trémousser le derrière comme des figurants de Grease. Il conclu en introduisant son poto Chubby, qui ne tarde pas à faire son entrée en traversant le public en boitillant avec sa béquille. L'impressionnant monsieur se dandine jusqu'à la scène, jovial et souriant, faisant des petites remarques aux gens qu'il croise sur sa route (notamment sur mon pull particulièrement moche ce soir là, "Hey, New York City !"). Le géant monte sur scène et s'installe sur son éternel tabouret, guitare à la main, et commence à nous jouer un bon vieil air... qu'on a pas vraiment le temps d'apprécier, puisqu'il casse une corde quelques minutes après avoir commencé. Outch. Bon, passons, il change de guitare et passe à un autre morceau, qu'il fini cette fois-ci. Le suivant, n'aura pas cette chance : Popa n'a pas de retours et stop à nouveau en plein milieu pour demander à l'ingé son d'arranger ça. Ça en deviendrait presque redondant, mais on est indulgents, à Toulouse. Enfin, on l'était. Le cinquième morceau est à nouveau arrêté, et Chubby décide tout bonnement de (re?)faire son soundcheck en plein milieu du concert. Il reste malgré ça souriant et jovial, on le devine agacé, il s'excuse plusieurs fois. Bon, on accepte les excuses, mais 3 morceaux en pil poil 30 minutes, c'est un peu gros (sans mauvais jeu de mot...).

Le concert commence enfin, et heureusement, il se rattrape. Il nous sert un Hey Joe qu'il fait durer au maximum, histoire de nous réconcilier, et ça marche plutôt bien. Sa concentration sur scène est contagieuse, impossible de comprendre comment font les autres pour danser alors qu'il paraît très difficile de lâcher le musicien des yeux. Chaque morceau dure au moins 10 minutes, Misirlou est détonnant et les gens se lâchent, dansent, tapent des mains et des pieds. Mais Chubby n'est pas le seul excellent musicien de la salle, et compte bien prouver qu'il s'est entouré des meilleurs. Andrea Beccaro nous sert un solo de batterie transcendant sur un plateau d'argent. Solo qui se transformera vite en duo : Popa change de siège et s'installe derrière cymbales et fûts pour nous faire un genre de concours du plus gros zizi avec Andrea Beccaro. Ils maltraitent leurs instruments respectifs, c'est violent, c'est prenant, c'est tout comme on aime. Popa pète littéralement un plomb et envoi péter ses cymables, qui s'effondrent lamentablement par terre. Personne ne s'attendait, je pense, à se prendre une telle claque, et pourtant. Il essai de nous faire croire qu'il calme le jeu avec un bon vieux Led Zeppelin, Moby Dick, mais c'est pour mieux nous prendre en traitre lors un échange tout aussi corsé avec Francesco Beccaro, qui manie sa basse comme Nabilla son fer à lisser.

       

Popa continue le show avec humour et passion, et passera pas moins de 3h30 sur scène, devant un public enjoué qui danse le rock et ne se lasse pas de claquer des mains. Il a su maintenir une ambiance rock'n'roll et convivial pendant tout ce temps, et ça, on peut dire que c'est une performance.

Merci au line up de Popa Chubby (Francesco Beccaro, Andrea Beccaro, Dave Keyes), à Popa Chubby aka Ted Horowitz lui même, et à toute l'équipe de Bleu Citron.