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lundi 16 mars 2015

Weedeater + King Parrot + The Lumberjack Feedback

L'Aéronef - Lille

AxHell

Cramé de musique depuis 15 ans / cinéphile / retrogamer / vieux con / hater notoire. Ah, et je bosse chez les fous. Je le deviens peut être, à force.




Quoi de mieux pour commencer la semaine qu’un bon concert ? Bon, je dis pas, gagner au loto ça serait super engageant aussi, ou qu’un admirateur secret trouve mon adresse postale et ait comme merveilleuse idée de m’envoyer un mars glacé dans ma boîte aux lettres par jour, mais à mon petit niveau c’est quand même inespéré donc permettez moi de faire avec ce que j’ai (m’enfin si ça peut donner des idées à certains, ça me va aussi !).
Je m’égare une fois de plus… Bref, au programme de ce soir : WEEDEATER, en pleine tournée européenne 2015, a la bonne idée de passer par la case France et de venir squatter notre Aéronef Lillois, qui s’en plaindra ? Accompagné des mecs de KING PARROT et nos locaux de THE LUMBERJACK FEEDBACK, autant dire que la soirée s’annonce écrasante.

Cette date est aussi l’occasion pour moi de me rendre compte que l’orientation et moi ça fait toujours 9999. Donnez moi une heure, un lieu, et je me sentirai toujours obligé de garer ma voiture à 3km à pied pour arriver pile poil en retard. C’est comme ça..

Cela faisait une paye que je n’étais pas retourné à l’Aéronef (depuis NAPALM DEATH + MACABRE + IMMOLATION c’est pour dire !), et j’avais un peu oublié l’agencement des lieux. Le résultat est sans appel : putain, c’est une bien belle salle. Le petit bar cosy sur le coin, l’espèce de cafet’ où des sandwiches/hamburgers (que j’imagine maison) sont présentés, les flippers, le baby foot…tout est fait pour qu’on y soit peinard !

J’avais déjà eu l’occasion d’assister à quelques shows de THE LUMBERJACK FEEDBACK, notamment à un KAOTOXIN FEST de très bon aloi où la formation m’avait retourné la tête, ou bien encore au Métaphone à Oignies, lors d’un tremplin regroupant plusieurs talents locaux, où l’éclectisme était de mise (comprenez par là « du pop rock en général et un SEUL groupe de metal »), et où le groupe avait joué un set là encore sans failles, mais devant un parterre littéralement médusé, peut être trop hétéroclite pour réellement apprécier ce dont il était question. Big up aux golmons qui n’avaient pas tenu deux chansons, que j’ai croisé au bar qui y allaient de leurs petites piques et commentaires rageurs pour essayer de plomber le groupe… Quand ta culture rock/metal ne dépasse pas BB Burnes et Deportivo, immole toi, de grâce.

Petit rappel pour ceux qui ne les connaîtraient pas encore, le combo est Lillois, a sorti pas moins de trois EP : un 2 titres, un split avec WE ALL DIE LAUGHING, un enregistré live dans une église -SKEPTICISM sors de ce corps!- et propose une double particularité : celle de proposer une musique instrumentale et surtout d’avoir DEUX batteurs.
Autant être franc dès le départ : j’ai un petit faible pour ce groupe, et une fois encore, je suis conquis en live. Alternant des ambiances contemplatives et intimistes très Post dans l’idée, avec un riffing aérien mais acéré à la CULT OF LUNA/NEUROSIS ou même encore les Auxerrois de KAYAN (un split ! un split !), des passages carrément plus expérimentaux lorgnant vers le drone (est-ce enfoncer des portes ouvertes que de citer SUNNO))) ?) qui repoussent les instrus dans leurs derniers retranchements, mais aussi de véritables explosions pachydermiques sludgesques quasi orgasmiques où les musiciens semblent s’en donner à cœur joie, la formation a tout pour plaire. La présence d’un deuxième cogneur renforce grandement ce sentiment de lourdeur écrasante : les doubles descentes de toms font leur petit effet et leurs toms bass font littéralement trembler les murs pour un effet optimal. J’ai cru lire que l’Aéronef proposait des spectacles « sans gravité », mais j’ai quand même cru voir un des batteurs se casser la gueule lors de l’hypnotique transe finale. J’espère que tout va bien pour lui.

A re-re-re-voir par la suite (avec la sortie d’un album longue durée et tout ça) mais leur set, « malgré » les particularités du groupe dont je vous parlais, n’est pas redondant une seule seconde grâce à cette subtile variation d’ambiances qui ne nous laisse jamais sur notre faim. Je ne saurai que trop vous conseiller de tenter l’expérience via leur bandcamp !
« Loud and Low ». Putain, tu m’étonnes !

SET LIST : Salvation / A whisper to the thunder / The dreamcatcher / Blackened Visions / Dra Till Helvete / Blues sky for the red sun.

 


Le temps d’aller s’en reboire une (3e la primus en 25cl, déjà que je devais écrire un report, là c’est sûr que c’est mieux de rester sobre héhé), le temps de passer choper un EP de LUMBERJACK (merci d’avoir mis mon merch de côté, les gars !) et de discutailler avec les collègues dehors que c’est déjà l’heure de revenir se positionner devant la salle pour une claque à laquelle je n’étais pas vraiment préparé.

Mea culpa, je ne connaissais pas du tout l’entité KING PARROT. Basés en Australie, ces joyeux lurons n’ont pas une discographie des plus imposantes… Jugez plutôt : un EP sorti en 2011, un album longue durée en 2012 (qui comprend les chanson dudit EP) et un split sorti la même année (avec un groupe de heavy bien de chez eux, FRANKENBOK) et basta, le vide intersidéral entre deux. Le genre de groupe dont on peut très bien se foutre et zapper le show, mais perso je fais tellement de bonnes découvertes en général que je me dis qu’il est plus sage de rester. Oh putain de bordel, que j’avais raison… Dès la PREMIERE chanson, c’est l’anarchie pure et simple !

Le combo officie dans un style résultant de tellement d’influences différentes qu’il n’est pas aisé de s’y retrouver… Croisement entre un bon gros hardcore des familles (vocaux à la CONVERGE et two steps à foison), le brutal death grind-isé (du blast beat et des titres courts ras la gueule du set), du punk, une avalanche de riffs thrashy et quelques accords… sudistes ? Le tout saupoudré d’une touche de brutalité supplémentaire… Si cette mixture vous ragoûte, passez outre cette première impression et vous ne serez pas déçus !
KING PARROT a littéralement déglingué l’assistance grâce au set le plus ENERGIQUE qu’il m’ait été donné de voir depuis des années entières (la performance d’INHUMATE à une vieille édition du Momignies Extreme Fest est détrônée, dommage pour eux…), emmenés par un frontman qui n’est décidément pas la pour faire de la figuration ! Fucks lancés au public à de nombreuses reprises, insultes, petit tour dans la fosse pour lancer les pogos lui-même, ajouté à cela cette manie qu’a le gugus de vider des bouteilles d’eau à la gueule des photographes en action (un collègue journalistique en fera les frais, mais il a eu de très bons réflexes le bougre, chapeau !) et vous imaginez un peu l’étendue du beau bordel que c’était.
Quelques problèmes de sons surviennent, notamment au niveau du chant que l’on n’entendra plus sur une ou deux chansons, mais la mayonnaise prendra quand même bel et bien. La grosse demie heure du set passera comme une lettre à la poste grâce à une set list foutrement efficace et le sens tout particulier que les Australiens accordent à leur show et à leur présence scénique.

Vous l’aurez compris, une énorme claque pour ma part et celle de l’assemblée ! Si vous avez l’occase de croiser ces loustics sur la route, foncez, vous vous en rappelerez pendant longtemps !

Pas de setlist, hélas (et idem pour la tête d’affiche). Introuvable sur mes sites habituels et j’imagine le groupe bien trop occupé pour répondre à mon petit mail sur fb. Si j’ai des infos sous peu, j’actualiserai tout ça !




WEEDEATER… Avec un nom pareil, je me doute que ce n’était pas du thym que les mecs grindaient à l’extérieur haha ! Avec quatre albums au compteur et un peu plus d’une dizaine d’années d’existence, le power trio ricain nous enfume avec son « weed metal » de pachydermes. Niveau line up, que des mecs à qui on la fait pas, et qui ont bien bien bourlingué dans la scène doom et/ou sludge…j’en veux pour preuve avec le bassiste/chanteur déjà connu pour son œuvre dans BUZZOVEN et officiant dans BONGZILLA à côté, ainsi que pour le batteur qui cognait en live pour ZOROASTER, autant de projets accros au sacro-saint riff qui nous a tous motivé à bouger notre cul ce soir !
Le groupe arrive sous un tonnerre d’applaudissements, effectue ses balances une minute ou deux et s’en va. « Thank you for coming, cheers ! » Hilarité générale. Les mecs ne se prennent pas au sérieux et sont affables, chaleureux au possible. Le groupe ré investit (évidemment) la scène pour une bonne heure d’un stoner doom/metal mâtiné de sludge gras comme le goulash de ma grand-mère serbe, c’est dire ! Des riffs plombés et fiévreux à la ELECTRIC WIZARD, des vocaux éraillés à la Kirk de CROWBAR, le tout drivé par un groove sans faille grâce à leur batteur/majorette, judicieusement placé au bord de la scène pour une proximité optimale avec le public. Le headbang est AUTOMATIQUE et permanent ! Quelques problèmes techniques viendront pointer le bout de leur nez, notamment à cause d’une guitare qui ne produira soit aucun son, soit du gros larsen dégueulasse… Fort heureusement, le set n’en souffrira que le temps d’une ou deux chansons. Les morceaux s’enchaînent et contribuent à nous accompagner dans ce trip qui nous enfume et engourdit tout nos membres...

Un set lancinant, hypnotique et délicieusement groovy pour un groupe que je tâcherai de revoir si je le peux sur les planches !




Un grand merci à WEEDEATER, KING PARROT et THE LUMBERJACK FEEDBACK pour leur performance ce soir, au public ayant répondu présent, au collègue de Pavillon 666 pour les photos (je t'en paye une la prochaine fois, mec!), à HORNS UP de m'avoir fraîchement intégré à l'équipe (vous transcendez littéralement mon niveau d'informatique au passage les gars, fallait que ce soit dit!) et bien évidemment l'Aéronef pour l’accréditation ! Si vous étiez restés chez vous ce soir, vous aviez TORT !