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A Lie, A Reality

lundi 29 avril 2013
William

Co-building Horns Up & 2Guys1TV

Edit (29 janvier 2015) : Facebook a changé et certains écrits ci-dessous ne sont plus d'actualité. Les faits restent néanmoins avérés pour l'époque. 

Un fait qui dérange.

Que pensez vous du fait d’acheter des “likes” sur les pages Facebook  pour les groupes, les labels, et autres structures de promotion ?

Certaines personnes non crédule et un minimum technophile auront déjà remarqué le phénomène ; sans trop l’ébruiter car dans les faits ce n’est qu’une broutille. Une broutille qui devient un business pour ces entreprises exploitant des milliers de comptes factices. Un fait tabou semblerait-il !

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Une façon habile de dissimuler l’encart des likes sur la page principale des profils, dans le menu déroulant

Pour ne pas heurter la sensibilité de certains membres/managers de groupes menteurs de la première heure, nous allons juste vous montrer, l’ampleur des dégâts au niveau des comptes Facebook des plus grands labels Metal du monde, et d’autres moins influents. De très belles surprises s’offrent à nous. Une vérité qui ne touche pas que les petits groupes en mal de popularité digital.

Petites explications : Selon Facebook, les villes représentées dans ces encarts ci-dessous correspondent aux “villes dans lesquelles le plus grand nombre de personne parle de cette page”. Donc, la ville dans laquelle votre groupe/label est le plus populaire via les like/partages/mention/etc. Jusque la rien de compliqué.

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Page des statistiques qui montre un nombre de ‘j’aime” par semaine (courbe grise) d’une irregularité significative

Bangkok, Jakarta … Sans stigmatiser la modernité de la culture des pays comme la Thaïlande ou l’Indonésie, il est peu probable que ces pays culturellement mal occidentalisés, soient statistiquement les plus gourmands en likes de groupes/labels de Metal occidentaux.

Sommes nous à ce point en décalage avec le comportement “online” des habitants asiatiques pour ne pas comprendre leur impact dans la scène Metal en 2013. Il y a un fossé social au sujet de l’appréhension de Facebook dans les divers continents. Mais les gens se connecteraient plus et ne créeraient pas de marché car ils seraient statistiquement plus pauvres ?

Pourquoi les labels ne voient pas tourner leurs groupes en Asie ? Pourquoi auraient-ils autant de fans Facebook sans jamais avoir l’opportunité de les voir sur scène ? C’est un pays pauvre ? Ils ne peuvent pas accueillir de tournées ? Peut-être !!!

Bangkok compte 8,281 millions d’habitants en 2010, New York City compte 8,245 millions d’habitants en 2011. Au vue de l’ampleur et la qualité de leur réseau internet, la densité urbaine des deux villes n’est surement pas décisive au vu de l’ampleur de leur scène Metal en ligne.

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Surligné en rouge, les villes les plus populaires de nos labels préférés, le constat est sans appel.

Il reste Mexico City… Le Mexique reste un pays culturellement marqué par les dogmes de la consommation occidentale. Il pourrait être normal d’y voir une popularité importante des groupes/labels de musique extrêmes américains ou européens. Les faits sont défendables. La même question que pour l’Asie se pose alors. Pourquoi ne voit-on pas les groupes tourner de façon massive au Mexique ? On nous répondra : “Mais si regardez, il y a des tournées”. Bien sûr, 4 dates maximum par “South American Tour” et un groupe sur 10 y met les pieds. Le marché y est fructueux en effet, ils exploitent bien le filon !

Un gros doute règne. Sachant qu’une très large majorité des profils groupes/labels corrompus par la bassesse d’achat de like, ont leur fausse fréquentation en grande majorité en provenance de Mexico City. Soit cette ville va devenir le Nashville du 21e siècle par son immense demande culturelle, soit on nous sert une soupe de haricots avec pas vraiment beaucoup de haricots.

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Ici, des likes “Bon marché”

En plus des profils de labels, leurs plus grands groupes, parfois mythiques, passent par la case “Fake Likes”. De Korpiklaani à Hypocrisy, en passant parAsking Alexandria, Cannibal Corps, Immortal, Testament (au 26 avril 2013) tous sont populaires en majorité à Mexico City… Permettez moi d’être perplexe!

Maintenant que nous sommes informés, nous sommes en droit de nous poser des questions. Quel est l’intérêt d’acheter des likes Facebook ? Accroître sa visibilité ? Cette solution ne semble pas être la bonne, un compte factice qui ne sert qu’à liker des centaines de page ne semble sûrement pas correspondre à un profil d’utilisateur apte à s’informer et apprécier l’actualité de ces dites pages.

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Acheter des likes Facebook Mexicain 

Les vertus de cette pratique sont-elles uniquement visuelles ? Le nombre de likes est-il juste un indicateur de popularité ? Le jeune qui achète des albums sur iTunes s’intéresse-t-il au nombre de likes de son groupe préféré ? Ou son groupe préféré est-il celui qui aura le plus grand nombre de likes ?

Le comportement “socio-digital” des différentes générations de consommateurs de notre bien-aimé musique extrême est une variable aléatoire ? Le plus liké reste-t-il le plus vendeur ? Il y a des tendances dans les profils de consommateurs. Hélas la culture “mainstream” facilitera les choses pour lisser les modèles économiques et les différentes formes de demande !! L’offre s’adaptera toujours, c’est du business! Le plus grave, c’est de consommer un produit qui a une importance parce que celui qui le propose a décidé de vous mentir sur l’engouement de la société à son égard.

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Surligné en vert, les villes les plus populaires de quelques labels “réglos”

Pour certains, contrairement à moi, qui ne trouveraient pas cela grave, vous n’êtes peut-être pas de cette génération qui court après les likes, la popularité, l’actualité ou autres stigmates du consommateur de 2013. Tous les types d’exposition visuels sont monnayables depuis la naissance de la publicité. Mais le plus grave, est cette fausse popularité de surface qui se vend aujourd’hui dans le cas de Facebook, Twitter, Instagram et companie. Au delà de la simple image. Une direction vers une tendance de consommation où c’est le recul sur la qualité d’écoute, l’influence sur les opinions ou même l’envie du consommateur qui devient monnayable.

Avant, on nous proposait tous types de produits/musique via la publicité et seules les masses aux envies de consommations formatées répondaient à ce model. Aujourd’hui avec internet, le consommateur se modernise et le danger de faire perdre l’emprise des multinationales sur le mode de vie de consommation des masses est très problématique. Il faut faire attention à son comportement de consommation de musique/produits. A cause de l’étroitesse de certaines pensées à la mode et de l’attitude des labels/groupes/multinationales on vous propose un certain type de produit/musique, on vous propose aussi son influence médiatique (faussé via les reseaux sociaux) et vous avancez dans cette infini tourment qu’est le simple fait de faire des choix.

Pour les puristes et les plus intelligents d’entre vous, vous serez guidés par vos oreilles. Mais il ne faut pas que nos jeunes prennent le mauvais pli. Ne pas s’étonner de voir de plus en plus de groupes moyens sur des tournées prestigieuses. Le Metal a souvent souffert de son authenticité jusqu’à s’en essouffler. Ce qui est à la mode ne doit pas devenir une référence de façon globale, même si cette tendance semble être la direction prise par les masses. Pas dans le Metal, et pas de cette façon. Sachez apprécier la qualité de votre musique et non le nombre de like Facebook. Exiger la clarté et la simplicité. Dénoncez le mensonge et la dissimulation.

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