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jeudi 11 décembre 2014

Saint Vitus + Orange Goblin

Le Krakatoa - Bordeaux

U-Zine

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Il y a pas à dire, une tournée commune entre les deux géants musicaux que sont Orange Goblin et Saint Vitus, c’est une occasion que l’on voit bien peu souvent, trop peu même. Alors quand ladite tournée ne passe pas par notre fief de Toulouse, au grand désespoir de Noiser Asso qui se serait fait un plaisir de les organiser ici, il faut se tourner vers d’autres dates. Après la date de Limoges, dont vous trouverez un live-report complet dans nos colonnes, on avait bien envie de remettre ça. Après l’hésitation de se rendre en terres ibériques voir les deux groupes à Barcelone, c’est finalement sur Bordeaux que nous jetons notre dévolu pour une seconde dose de stoner & doom. Loin de moi l’envie de faire un copier/coller entre les deux concerts, ou de vous refaire un historique des formations. Ne nous le cachons pas, en moins d’une semaine, les deux groupes n’ont pas changé drastiquement leur manière de jouer ou leur setlist, même si, comme vous allez le voir, quelques titres ont été ajoutés et d’autres retirés. Je vous propose donc de lire le live report de la date limougeaude, si ce n’est pas déjà le cas. L’objet de ce présent report sera de comparer les deux lives sur les deux dates. Let’s rock baby !

ORANGE GOBLIN

Tout comme sur la date de Limoges, aucune première partie ne viendra introduire le plateau formé par Orange Goblin et Saint Vitus. C’est donc un départ un peu brutal, sans réelle montée en grade de puissance que nous offre Ben Ward et sa bande. La puissance est directement mise à son maximum avec Scorpionica. Premier constat dès le groupe sur scène : on se les caille. En effet, le Krakatoa de Bordeaux, en cet humide mois d’octobre a mis la climatisation plein pot et dans le pit. Alors que des amplis s’échappe un son rond et chaud, dans la foule, c’est le blizzard soufflé depuis les hauteurs. Du coup, alors qu’Orange Goblin distille son stoner propice aux mouvements de foule, il faudra attendre la moitié du set pour que l’ambiance se réchauffe et soit à l’image de ce qu’il se passe sur scène. Si la qualité sonore d’Orange Goblin à Limoges m’avait vraiment laissé sur la faim, il faut reconnaitre qu’il y a du mieux, mais que le résultat optimal n’est toujours pas là. La basse est très présente, trop presque, tandis que la guitare est sous-mixée, arrivant à se faire entendre uniquement sur les parties les plus aigües (solo & co). Heureusement, le chant de Ben Ward et la batterie de Chris Turner sont optimales et sauveront la qualité sonore globale. Si le son s’améliorera au fur et à mesure du set, niveau lights, c’est la Berezina totale. Les lights de facade sont sous-utilisées, les par-led sont fades, noyant le groupe dans un bleu glacial, à l’opposé total de leur musique. A Limoges, si le son était clairement à la ramasse, niveau light, c’était que du bonheur. Bref, sur ces quelques considérations techniques mineures mais qui ont clairement ternie le show, il va sans dire que sur scène, Orange Goblin a assuré le concert d’une main de maitre. Ben Ward est toujours aussi accueillant, les bras grands ouverts, touché par la bonne réception du public. Martyn Millard et sa basse semblent comme toujours en transe pendant une petite heure et Joe Hoare même si on ne l’entend pas toujours, assure comme un chef avec sa 6-cordes. Notons par ailleurs le petit changement de setlist avec Acid Trial et The Fog, à la place de Filthy & The Few et de Bloodzilla. Grosse déception pour moi qu’est le retrait de Bloodzilla, à mon sens le meilleur titre de leur nouvel album, qui avait pourtant déjà cartonné en live … Une déception bien vite oublié par un Red Tide Rising exécuté avec classe et simplicité. Orange Goblin, malgré des conditions difficile de son et de lumière s’en tire avec les honneurs. A revoir dans d’autres conditions, assurément. Intro Scorpionica Acid Trial Saruman's Wish Sabbath Hex Heavy Lies the Crown Some You Win, Some You Lose Into the Arms of Morpheus The Devil's Whip They Come Back The Fog Quincy the Pigboy Red Tide Rising

SAINT VITUS

Place ensuite aux Pères-Fondateurs de la soirée, l’un des groupes les plus emblématique de la scène doom actuelle : Saint Vitus. Actif depuis presque 35 ans (un peu plus si l’on comptabilise l’époque où le groupe s’appelait Tyrant), c’est du genre de groupe que l’on ne présente presque plus. 8 albums studios dont un dernier Lillie : F-65 il y a deux ans, Saint Vitus, c’est du genre à pouvoir tourner sans avoir de véritable album à promouvoir. Et si le groupe nous avait mis une grosse fessée à Limoges, ce soir, c’est clairement la seconde livraison de tartines qui arrive. La setlist n’a pas bougé entre les deux concerts et même si le groupe va devoir affronter les lights horribles et faiblards du Krakatoa (avec cepdendant du mieux sur la seconde moitié du set), du côté scène, le groupe est dans un grand jour. Pourtant dès les premiers titres, Dave Chandler se trouve confronté à un faux-contact sur une pédale d’expression. Le bougre s’énerve après son matériel et malgré les efforts de son roadie, il faudra attendre Let Them Fall, 4ème titre de la setlist pour retrouver un son correctement branché, accueilli sous les applaudissements du public. D’ici là, entre les premiers titres, malgré les tentatives de Wino de discuter avec le public pour meubler les blancs, la sauce ne prend pas, le bougre se prenant même un vent monumental. Il faut dire que le vocaliste parle vite, mangeant la moitié de ses phrases, et laissant pantois un public qui ne l’a que vaguement compris. Le reste du concert se déroulera dans accroc, Saint Vitus proposant comme sur toute la tournée leur album Born Too Late, joué en intégralité et dans le désordre. L’occasion pour le public bordelais de se repencher sur ce 3ème opus du groupe, sorti en 1986, la même année qu’un certain Master of Puppets. Si Dave Chandler nous montrera quelques grimaces forcées ou pas (son agacement en début de set était lui bien réel), derrière sa basse, Mark Adams se fait toujours aussi discret, effectuant le travail en toute simplicité. Après un retour en coulisse, Saint Vitus revient pour leur titre éponyme, qui clôture avec classe leur concert. Pas de doutes, les californiens ne sont pas les maîtres du genre pour rien, et il leur aura fallu que quelques titres pour nous le prouver à nouveau. Le reste, c’est que du bonheur ! Louons d'ailleurs les deux groupes pour leur disponibilité exemplaire après le concert, signant volontiers des autographes, se laissant prendre en photo, une proximité qui fait plaisir à voir ! Doom on bitches ! Intro Living Backwards I Bleed Black Blessed Night Let Them Fall White Stallions The Troll The War Starter The Lost Feeling H.A.A.G. Dying Inside Clear Windowpane Born Too Late ----- Saint Vitus

Merci au Krakatoa pour la date, et à Alice DUBOÉ pour la logistique. La bise à mes co-voiturés du soir, Barbara, Win et ma douce Madidoom. Note : Les photos d'illustration ici proviennent du concert de Limoges.