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jeudi 11 décembre 2014

Lofofora + Drawers

Le Metronum - Toulouse

U-Zine

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Suite du mois d’octobre. On aura rarement vu mois aussi rempli en terme de concert dans le grand sud-ouest. Et entre quelques groupes mondialement réputés (In Flames à Bordeaux, Saint Vitus/Orange Goblin qui fait deux dates, Accept sur Toulouse, …) on retrouve encore ici et là quelques fleurons du metal hexagonal. Et ce soir, c’est précisément Lofofora que l’on retrouve à Toulouse. En ouverture, ni plus ni moins que Drawers, groupe déjà éprouvé sur Toulouse.

DRAWERS

Curieux choix de la salle du Métronum que d’avoir mis Drawers en première partie de Lofofora. En effet, le sludge crasseux et langoureux de la formation toulousaine est à des kilomètres du metal fusion, que propose Lofo. Très curieusement, Drawers aurait été parfait pour ouvrir sur Mudweiser (l’autre groupe de Reuno). Mais quoi qu’il en soit, l’amitié et le respect entre les deux formations n’est une nouveauté sur personne et ça n’empêchera personne de se donner à fond.

Drawers donc, qui a sorti son second opus éponyme cette année via Kaotoxin Records, va nous proposer 35 minutes d’un stoner sludge écrasant et lourd. Débutant leur set par Bleak, titre aussi atmosphérique que massif, Drawers a semble-t-il surpris une bonne partie du public. Beaucoup de gens regardent dubitatif le groupe, dont la plupart n’avait jamais entendu parler, délivrer une musique qu’ils n’ont visiblement pas l’habitude d’écouter. Sur scène, c’est la bonne humeur et le fun qui prime, le groupe ne boudant pas son plaisir de jouer sur cette scène si grande. Il suffit de regarder les sourires de Jérémie (basse) et de Niko (chant) pour s’en convaincre.

Le groupe ne perd pas de temps entre les titres, Niko prenant soin de remercier le public et l’orga (et de préciser que le groupe vend des pulls au merch) avant d’enchainer sans perdre un instant. Caput Mortuum Ocean continue d’enfoncer le clou avec une rythmique variable, permettant au public de se dérider un peu et de commencer à bouger. Grosse prestation d’Olivier Lolmède, discret batteur dont certains plans audacieux feront mouche. Le set se termine avec Mourning et Shadow Dancers, extrait du dernier album. Niko s’empare du micro : « Et maintenant, place aux Papas : LOOOOFOOOOO !! »

Bleak
Detour
Red Ballet
Once and for All
Words
Caput Mortuum Ocean
Mourning
Shadow Dancers

LOFOFORA

Lofofora entre en scène et on constate d’amblée que l’aura de Reuno est intacte. Le bougre sait d’office que le public lui mangera dans la main. Et histoire de frapper fort d’entrée, le groupe lance direct L’œuf, l’un des titres les plus emblématique du groupe. Autant dire que le public, chauffé à blanc ne rate pas l’occasion. Plus massif et bien plus actif que pendant Drawers, le public hétéroclite (des anciens 68ards, des jeunes punks, des metalleux, …) ne se fait pas prier pour lancer pogo et slam. Le groupe frappera le deuxième coup de massue quelques titres plus tard avec un Le Fond et la Forme ultra massif.

Défendant son nouvel opus l’Epreuve du Contraire sorti en septembre, le groupe nous propose Pornolitique que l’on avait déjà vu au Hellfest mais aussi La Dérive ou Trompe La Mort, qui passent haut la main l’épreuve du live. C’est d’ailleurs à ce moment qu’un joint arrive sur scène, partagé entre le public et Daniel Descieux, l’imposant guitariste. Autre gros titre avec Psaume CAC 40, où Reuno demande un circle pit et obtient un bordel sans nom dans l’ambiance surchauffée du pit. Les slameurs n’hésitent pas à s’élancer du fond de la scène, et on a pu voir quelques belles gamelles lors de la réception.

Reuno, très bavard entre les titres n’hésitera pas à faire quelques blagues, à aborder des sujets politiques, taclant Le Pen, la Manif Pour Tous (« Dans Justice pour Tous, le « pour tous », c’est pas le même que la manif du même nom hein ! ») ou Christine Boutin. Le vocaliste abordera aussi la situation de la salle Le Chapeau Rouge, à Carcassonne menacée de fermeture, lieu où le groupe fera un concert de soutien d’ici quelques semaines.

Clôturant le set par Double A (choix audacieux que de finir sur un nouveau titre), Lofofora aura auparavant rendu un vibrant hommage à Schultz, chanteur de Parabellum, dont le décès récent a ému une bonne partie de la scène. Le lien entre Lofofora et Parabellum ne date pas d’hier : tournée commune en 2005, lien avec le collectif Le Bal des Enragés, ou encore la reprise d’Anarchie en Chiraquie. C’est donc l’Îlot d’Amsterdam qui sera joué, servi par des applaudissements nourris.

En bref, Lofofora aura ramené à l’adolescence une bonne partie du public du Metronum. On regrettera néanmoins un son très aléatoire suivant l’endroit où l’on se trouve dans la salle, et l’absence criante du titre Buvez Du Cul, pourtant chaudement réclamée par le public en fin de set. Quoi qu’il en soit, le groupe, avec maintenant 25 ans de scène, n’a pas pris une ride, et c’est bien ça qui importe !

L'oeuf
L'innocence
Au Secours
Charisman
Le fond et la forme
Pornolitique
Mémoire de singes
Trompe La Mort
Contre les murs
Utopiste
Cannibales
Psaume CAC 40
La Dérive
Pyromane
Le malheur des autres
Envie de tuer
Tsarine
Justice pour tous
Autopilote
Amsterdam (Parabellum cover)
Double A

Merci au Métronum et à Perrine pour l’orga et la logistique.