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jeudi 11 décembre 2014

Sepultura + Legion of the Damned + Flotsam & Jetsam + Mortillery

Le Bikini - Toulouse

U-Zine

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Après la date de Turisas, l’orga toulousaine SPM met les petits plats dans les grands et nous offrent l’une des plus belles affiche thrash du moment au Bikini, le summum des salles de concert du sud-ouest. Au programme donc de cette soirée placée sous le signe de l’ultra-vitesse : Mortillery, Flotsam & Jetsam, Legion of The Damned et les légendes brésiliennes Sepultura. Il fallait avoir un patron compréhensif ou un travail qui finit tôt pour être à l’heure : ouvertures des portes à 18h30. Et pourtant, la foule massée dehors laisse poindre l’idée que le public aura répondu présent ! Au final ce n’est pas moins de 800 personnes qui seront présents, un fort joli score pour du thrash ! Retour sur la soirée …

MORTILLERY

19h sonne et Mortillery entre en scène. Venu tout droit d’Edmonton, les canadiens n’ont pas perdu de temps depuis leur création en 2008. Un premier album, Murder Death Kill qui leur permet de se faire repérer par Napalm Records et de signer leur second opus, Origin Of Extinction, l’an dernier. Ces albums, excellents s’il en est, remettent au gout du jour le thrash old school de la Bay Area. Des riffs simples mais efficaces menés d’une main de maitre par Cara McCutchen.

Personnellement c’était clairement pour eux que j’étais là, et avec du recul, leur prestation a laissé en bouche comme une saveur aigre douce. Un peu tassé sur le devant de scène (la batterie de Sepultura occupe le fond de scène) les canadiens se révèlent fort peu mobiles, restant les pieds vissés à leur poste à l’image de la bassiste Miranda Wolfe ne quittant pas son poste d’un pouce. Là où un Municipal Waste (dans un style musical similaire) n’hésite pas à courir dans tous les sens, Mortillery se contente de faire le travail correctement, mais sans véritable détermination à tout détruire comme le laissent pourtant supposer les titres des morceaux. Peut-être est-ce la salle, probablement un poil trop grande pour ce type de groupe (Mortillery au Saint des Seins, ça aurait été la guerre !).

Cependant, ce manque de mobilité est compensé par une maîtrise totale de leur sujet. Cara se donne sans compter et offre un panel vocal dont elle n’a nullement à pâlir face à ses compères masculins. A gauche de la scène, Kent Quilan, qui a rejoint la formation l’an dernier nous offre des solos sorti tout droit des enfers. Malgré cette qualité sonore, le groupe restera souvent plongé dans des lumières sombres avec peu de light en façade, comme c’est souvent le cas pour les premières parties. Le public encore peu nombreux sera cependant fort attentif à défaut de mouiller la chemise. A revoir, probablement dans une plus petite salle, et sur un set plus long, parce que 6 titres, c’est vraiment trop peu ! Notons la grande communication de Cara avec le public, et en français !!

Setlist :
Murder Death Kill
Despised by Blood
Maniac
Radiation Sickness
Creature Possessor
I Am Destruction
 


 

FLOTSAM AND JETSAM

On connait surtout Flotsam & Jetsam pour avoir compté dans ses rangs et comme membre fondateur Jason Newsted, qui s’illustrera par la suite avec Metallica. On avait même vu le fieffé Jason se faire plaisir au Hellfest à jouer avec ses anciens camarades. Mais F&J, c’est bien plus que ça, puisque les américains fêtent cette année leurs 30 ans de scène avec un 12ème album No Place For Disgrace.

Et effectivement, le groupe accuse les années. Le poids du temps qui passe est tenace et se ressent rapidement sur scène. Pour autant, ça n’est pas ça qui arretera Eric A.K., vêtu en mode cuir/moustache et sa joyeuse bande. Le bougre a de beaux restes et il nous le prouvera dans un set tout en nuance, alternant riffs acérés sur d’anciens titres avec des passages plus en finesses. On retiendra par exemple Escape From Within et son introduction toute en douceur, se muant rapidement en montée en puissance explosive pour une fin de titre toute en force.

Le public, nettement plus agé, sera fort attentif quoi qu’un peu passif. La formation étant clairement moins explosive que la suite, rien de plus normal. Scéniquement, le groupe se fait plaisir mais n’assure que le minimum, les membres semblant sérieusement fatigués de la tournée. Flotsam vieilli les mecs !! Quoi qu’il en soit, le groupe aura fait honneur à Toulouse après l’annulation de leur tournée en novembre dernier qui devait passer sur nos terres avec Hirax (groupe que l’on retrouvera le 30 avril à Terre Blanque).

Setlist (de mémoire)
Me
Dreams of Death
Hammerhead
Iron Tears
Escape from Within
Gitty Up
I Live You Die
No Place for Disgrace
 

LEGION OF THE DAMNED

Depuis 9 ans, les hollandais de Legion Of The Damned sont en guerre. Proposant un thrash/death ultra rageux, leur musique guerrière est devenue une référence du genre. En sortant début janvier leur 6ème (et excellent) album, Ravenous Plague, le combo batave a frappé fort. Il faut dire que le groupe ne chôme pas : 6 albums en 9 ans, et une année 2013 marquée par toute une flopée de splits avec des groupes de la même mouvance : Kreator, Hail Of Bullets ou Carcass. Bref, que de la finesse.

En ces temps de violence, où, à quelques centaines de kilomètres, le peuple ukrainien lutte pour se faire entendre, Legion Of The Damned s’emploiera à recréer cette ambiance émeutière dans le pit : et ça marche. Entre circle pit, gros pogo et autres mouvement, les spectateurs semblent enfin se réveiller et se donnent sans compter, d’autant plus que le genre musical s’y prête à merveille !

Mené d’une main de maitre par Maurice Swinkels, les hollandais envoient la sauce, avec entre autre un Son Of The Jackal de folie (sorti en 2007, putain que ça passe vite …). Le nouvel album est par ailleurs mis en avance, avec Ravenous Abomination ou Summon All Hate, qui respirent l’une comme l’autre la joie de vivre, les papillons, et le fait de courir tout nu dans les champs de fleurs. Que du bon gout donc. On retrouvera d’ailleurs sur scène Hein Willekens, membre live depuis 2012 qu’il serait de bon gout d’officialiser depuis le temps qu’il aide le groupe !

En bref : c’est speed et ça cogne.

Setlist (de mémoire)
Mountain Wolves Under a Crescent Moon
Son of the Jackal
Ravenous Abominations
Summon all Hate
Pray and Suffer
Black Baron
Death's Head March
Cult of the Dead
Morbid Death
Legion of the Damned
 

SEPULTURA

SEPULTURA DE BRASIL. UM, DOIS, TRES, QUAAAAAAA ! Et malgré toutes les polémiques, toutes les discussions entre fans, Sepultura, fait toujours l’unanimité. Pourtant, à chaque concert de Sepultura, impossible de ne pas entendre toujours le même refrain : « C’était mieux avant » « Sepultura sans Cavalera c’est pas Sepultura ». Je t’arrête tout de suite garçon : déjà, Sepultura à l’époque de Cavalera, tu l’a probablement pas connu parce que tu écoutais probablement pas de métal à l’époque, jeune con !

Et d’autre part, le père Cavalera, à part gratter une corde à vide et à sortir des albums qui se ressemblent, il n’a plus fait grand-chose d’intéressant depuis Dark Ages en 2005. Bref, pour clore le débat : pour avoir vu sur scène Soulfly, Cavalera Conspirary et Sepultura jouer des mêmes titres (Roots Bloody Roots par exemple), en live c’est bien Sepultura qui ressort vainqueur. Mais malgré ce statut culte et sa régularité en live, il faut reconnaitre que Sepultura a du mal à se renouveler sur album. Visiblement beaucoup ont apprécié le dernier opus, pour ma part, c’est insipide et sans saveur.

Bref, ce soir, c’est pour du live, donc les américano-brésiliens, ont pour mission de mettre tout le monde d’accord, chose qu’ils feront avec brio. Et ce fût également l’occasion de voir sur scène le nouveau line-up. En effet, Jean Dolabella, en poste depuis 2006 pour remplacer Igor Cavalera parti rejoindre son frangin sur Cavalera Conspiracy, est lui aussi parti en 2011. Jean est donc remplacé par Eloy Casagrande, 23 ans (20 de moins que ses 3 autres compères !) et donc né l’année de la sortie de Arise !! Le jeune homme s’était par le passé illustré aux côtés d’Andre Matos (ex-Angra) sur son groupe perso.

Et effectivement, on comprend pourquoi il a été choisi : une fougue et une précision de frappe impressionnante. Scéniquement, même si Paulo Jr. semble accuser les années avec sa tignasse grisonnante, l’impressionnante masse de muscle nommée Derrick Green est en revanche pressé d’en découdre et n’hésite pas à mouiller le maillot. La setlist alternera évidement entre les The Mediator Between Head and Hands Must Be the Heart et d’autres plus cultes en fin de set.

Ainsi, des titres comme Propaganda ou Inner Self installeront dans le pit une ambiance électrique, qui s’expulsera rapidement en pogo et slams dans une ambiance surchauffée. Derrick quittera parfois le micro pour suppléer Eloy aux percussions, notamment sur Kairos ou sur Da Lama ao Caos, chanté en duo avec Andreas Kisser. La fin du set restera probablement le plus en mémoire de tous, avec un condensé de titres ultra cultes : Territory, Refuse/Resist ou Arise (que Derrick dédiera aux nombreuses filles présentes ce soir) avant un rappel sur Ratamahatta et la très attendue Roots Bloody Roots. Culte !

Setlist :
Trauma of War
The Vatican
Kairos
Propaganda
Impending Doom
Manipulation of Tragedy
Convicted in Life
Dusted
The Age of the Atheist
Desperate Cry
The Hunt (New Model Army cover)
Spectrum
Da Lama ao Caos (Nação Zumbi cover)
Inner Self
Territory
Refuse/Resist
Policia (Titãs Cover - only 20 first sec)
Arise
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Ratamahatta
Roots Bloody Roots
 



Merci à SPM pour le live, on les retrouvera dès mardi prochain avec Loudblast et Benighted au Connexion. Bisous aux collègues presse et photographes !