Live reports Retour
jeudi 11 décembre 2014

Anathema + Amplifier

Bataclan - Paris

U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

Anathema et Amplifier : Deux nouveaux poids lourds du progressif britannique s'étaient donnés rendez-vous ce mercredi 3 mai au Bataclan. Deux groupes qui depuis deux ans sont dans une spirale ascendante. Tout le contraire pour moi en cette fin d'après midi et une calamiteuse traversée de Paris à la recherche d'un parking et d'un métro qui n'a fait que vérifier les principes inattaquables de la Loi de Murphy (dite de « l'emmerdement maximale »).

Cette loi m'a fait rater les trois quarts (si ce ne sont pas les quatre cinquièmes!) du set d'Amplifier alors que j'étais venu en grande partie pour voir ce que donnait la formation de Manchester qui a le vent en poupe depuis un an et demi. Ah, si on m'avait dit, il y a deux ans que je verrais ce groupe, qui plus est, au Bataclan, je n'aurais pu le croire. Cela devait être le premier passage français du groupe depuis une modeste Boule Noire début 2007. A l'époque, Amplifier ce n'était qu'un trio. Aujourd'hui, le groupe s'est renforcé de Steve Durose (de feu Oceansize) pour jouer de la guitare sur les tournées. Il faut bien au moins deux guitares pour jouer les morceaux de The Octopus à la richesse incomparable. Pour me faire une opinion de cet opus en live, je ne vais pouvoir me fier qu'à la seconde partie du long morceau « Interstellar » qui fera son effet sur moi à la différence du titre « Neon » qui le suivra. Le groupe a fait tellement mieux dans sa discographie que ce titre n'a pas le pouvoir de me faire décoller comme savent le faire les trois quarts des morceaux de la carrière des Britanniques surtout quand je me dis que j'ai raté « Motorhead », « Panzer » ou encore « The Wave » dans ma débâcle parisienne. Grosse déception mais que je ne peux pas imputer au groupe qui semblait savourer ce retournement de situation après une longue traversée du désert. S'il pouvait revenir vite nous voir, je leur en serais reconnaissants. En attendant, je vais continuer à ronger mes freins.

Setlist :

Continuum
Panzer
Motorhead
The Wave
Interglacial Spell
Interstellar
Neon

Dans le genre Phénix, Anathema n'est pas mal non plus. La traversée du désert, ils connaissent eux aussi et comme Amplifier, ils sont revenus encore plus forts qu'avant avec un succès qui les suit quoiqu'ils fassent. Nouvel album pour le groupe de Liverpool, nouvelle salle à (re)découvrir et nouvel introduction. Le « We're Here Because We're Here » est fini de chez fini. Laissons place au morceau « A New Machine » du A Momentary Lapse Of Reason de David Gil... Pink Floyd. Un « titre » tout en sursauts avec le jeu de lumière qui va bien rappelant, pour les Postcoreux qui me liront, l'introduction du concert de Cult Of Luna sur l'excellent DVD Fire Was Born. C'est évidemment le couple d'« Untouchable » qui viendra ouvrir les hostilités de la meilleure des manières avec à l'instar d'un « Thin Air », une décharge de sentiments positifs qui n'en finirait pas de donner le sourire au plus grand des dépressifs. Sur moi, ce sont les frissons assurés surtout sur sa première partie. On continuera dans les mêmes eaux avec « Lightning Song » et sa montée en puissance ravageuse puis avec « Thin Air » et sa montée en puissance ravageuse ( je me répète, non ?). Malheureusement, sur cette tournée, le groupe ne joue plus « Summernight Horizon » dont j'ai du mal à me passer en live. Le groupe passera directement à « Dreaming Light » qui fera un peu retomber l'ambiance. Puisant dans chacun de ses albums depuis Alternative 4, Anathema jouera des morceaux de sa période plus sombre avec trois morceaux de Judgement (« Deep », « Emotional Winter et son introduction qui est toujours une copie conforme de « Shine On You Crazy Diamond de qui-vous-savez ainsi que la seconde moitié de « Wings Of God »). Ces titres contrasteront avec les faciès des musiciens qui sont enjoués pour ne pas dire comblés de jouer dans une ville qu'ils aiment énormément. Vincent a d'ailleurs pris ses aises avec le Français qu'il commence à utiliser en total confiance et à bon escient. La fin du concert sera faite de hauts (« A Simple Mistake, « Universal », « The Beginning And The End » et la violente « Panic ») mais également de bas avec « A Storm Before The Calm », pas mauvaise mais qui ne m'aura pas autant transportée que sur l'album et « Internal Landscape » qui m'a laissé de marbre (Il fallait « The Lost Child » à la place!) d'autant plus quand on la compare à « Universal » jouée quelques morceaux plus tôt. Un final en dents de scie pas à la hauteur du groupe. Heureusement que le rappel sera d'une toute autre valeur avec du classique, du classique et encore du classique.

Pour commencer, un « Closer » qui fera encore chavirer un public - ne sachant pas s'il doit danser ou pleurer - on ne peut plus conquis par le groupe. La deuxième partie du morceau dans sa version est toujours un modèle d'écrasement auditif. Bel antagonisme avec « A Natural Disaster » qui la suit tout en légèreté et tristesse. On a beau savoir que Lee va finir a cappella le morceau, pourtant à chaque fois ça fait mouche et je crois que ce soir là fut un de mes plus beaux souvenirs de ce morceau en concert sans toucher celui de l'Olympia 2007, l'un de mes plus gros frissons live tout groupe confondu. Puis viendra « Flying » dont le refrain imparable sera repris par le public. Sans surprise, le groupe terminera sur « Fragile Dreams » (Sans « Shroud Of False ») dont la mélodie est reprise par le public dans une belle ambiance de fête.

Setlist :

A New Machine
Untouchable Part 1
Untouchable Part 2
Lightning Song
Thin Air
Dreaming Light
Deep
Emotional Winter
Wings Of God
A Simple Mistake
The Storm Before The Calm
Universal
The Beginning And The End
Panic
Internal Landscape

Rappel :

Closer
A Natural Disaster
Flying
Fragile Dreams

Les deux heures de concerts malgré quelques morceaux un peu décevants sont passées très vite. Anathema est une valeur sûre en concert et j'espère que tous ceux qui auront lu cet article seront là pour accueillir le groupe comme il se doit sur les routes françaises à l'automne prochain comme l'a annoncé Vincent à la fin du concert.