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jeudi 11 décembre 2014

Hatefest 2011

Alhambra - Paris

U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

Il fallait se motiver pour se taper la route sous la pluie un dimanche d'hiver. Destination: Alhambra, Paris; Dessein: Hatefest II. Seconde édition du Hatefest présentée par Rock The Nation avec encore une fois la mauvaise habitude de mélanger plusieurs styles radicalement différents histoire de rafler le plus de monde possible. Deux envoyés d'U-Zine auront la joie ce soir là de découvrir ou redécouvrir Lost Dreams, Azarath, Milking The Goatmachine, Marduk, Triptykon et Kataklysm.

Lost Dreams

Remplaçant au dernier moment les allemands de Dawn of Disease, les autrichiens de Lost Dreams foulent le sol éparse de l'Alhambra. Il est 16h30 et lorsque certains sont encore en train de se remettre de la veille, les autrichiens donnent tout... ou du moins essayent. Très éparpillé, le Death Mélo / Metalcore de Lost Dreams est une sorte de copier-coller des parts à la mode dans le metal d'aujourd'hui. Très scolaire dans leur agencement de plans, leur son est brouillon et la musique sans aucune originalité. Le chanteur essayera un tant soit peu de tenir sa scène mais ce n'est pas les 20 pélos arrivés à l'heure qui lui rendront son énergie déployée. Ses mimiques deviennent très vite insupportables, il ne peut décemment pas voir que la foule n'est pas emballée. S’enchaînent alors un florilège de mélodies insipides, de mosh-part qui arrivent d'un coup d'un break sans vraiment savoir pourquoi ou autres plans grillés à 100km à l'avance, sans aucune consistance. Une première partie qui a remplacé un groupe à la va-vite, pris juste parce-qu'il était prêt à payer le prix du tour-support à la va-vite également. Bref, largement dispensable. (Prout)

Azarath

Azarath commence à faire écho au sein de la communauté metal française et même si Inferno, le batteur de Behemoth y siège, c'est bien grâce à sa musique que le combo polonais parvient à faire bouger les foules. Le public ne ment que très rarement, et c'est pour Azarath que la fosse commencera à ressembler à quelque-chose. Les gens à l'heure sont venus pour eux, clairement, et moi le premier. Azarath nous assénera son show Brutal Death Black sans aucune parcimonie. Ultra violents et Satan, les polonais n'auront cesse de nous envoyer des paroles blasphématoires au rythme des blast insoutenables d'Inferno dans un florilège de riffs inspirés et agressifs, de quoi en faire pleurer Christine. Plus Black Metal depuis leur dernier album, la qualité visuelle du show n'est pas en reste. On nage bel et bien dans les clichés Satan : croix à l'envers chez tout le monde, pics de 3 mètres sur tous les habits en mode printemps-hiver de chez Evil-Pimkie, yeux révulsés, haine apparente : combinaison gagnante. Le set, trop court à mon goût puisque ne dépassant même pas les 30 minutes, sera surtout centré sur le dernier album des polonais intitulé « Blasphemer's Malediction ». Très bon album qu'il en soit, même si je regrette l'ancienne voix plus gutturale et les invocations malodorante de « Praise The Beast », l'ultime précédent album du groupe. On n'aura pas le droit à un sourire ni même à un « merci beaucoup cher public comment je vous aime trop » mais juste à un show violent et percutant servi malheureusement par un son de merde. Vous avez raté quelque-chose. (Prout)

Milking The Goatmachine

Mettre un groupe de Grind / Hardcore entre deux groupes evil c'était bien une connerie digne de Rock The Nation ça. De toutes manières, nous ne sommes plus que des vaches à lait bonnes à dépenser notre pognon dans des plateaux de plus en plus incongrus. Heureusement que certains d'entre-nous sont moins kéblo que d'autres. J'imagine donc que Milking n'a pas dû plaire aux frustrés Black Metal de la soirée venus pour voir Marduk une quinzième fois. Pourtant, les chèvres allemandes ont eu le mérite de savoir faire bouger la scène ce soir là. A l'instar d'un Ultra Vomit, Milking ne prétend pas à une musique très profonde, ou si c'est le cas c'est raté, mais plus à un show qui fout la patate. Cachés derrières leurs masques de chèvres, je n'ai pas senti la véritable sincérité des zicos mais par contre leur recette fonctionne. C'est un peu comme à macdo, tu sais que c'est fait par des branleurs qui n'en n'ont rien à foutre mais tu en manges quand même parce-que t'aimes bien la sauce. Et la sauce a pris ce soir là, tout du moins en surface et faut vraiment être un branleur à pics pour ne pas s'en rendre compte. Parfois la frustration ça attaque le cerveau. Musicalement bien en déca du show par contre, les Milking n'arrivent que difficilement à tenir l'allure et les morceaux s'enchaînent sans grande identité mais avec l'once d'efficacité qui suffit à susciter de l'intérêt au près d'un public qui était loin d'être conquis d'avance. Au final un ni oui ni non, juste un bon moment qu'on zappe au prochain groupe. (Prout)

Marduk

Haaa Marduk et moi, une longue histoire d’amour qui comme bien souvent a commencé sur un coup de foudre suivi d’une longue passion avant de voir peu à peu la flamme s’éteindre, la faute à une bien grosse lassitude mêlée à des prestations de plus en plus fades… Je n’attendais à vrai dire plus vraiment grand-chose de ce nouveau rendez-vous avec les suédois. Et pourtant l’espace d’un instant la passion est revenue ce soir là, la faute à un groupe qui nous a livré une prestation de haute volée.
Il faut dire que le dernier concert que j’avais pu voir du groupe (lors du Hellfest 2010) m’avait laissé un gout plus qu’amer dans la bouche. Un son catastrophique, un Mortuus aux fraises mais aussi et surtout un groupe qui semblait se faire royalement chier sur scène. Et puis là paf, d’emblée l’étincelle.
Faut dire qu’en entamant leur set sur un titre tel que « On Darkened Wings » ils ne pouvaient que me mettre dans leur poche. Mais si en plus de ça ils débarquent avec un son clair comme de l’eau de roche et un Mortuus en grande forme ça ne pouvait que devenir bon. Malheureusement comme bien souvent Marduk à alterné des choix de morceaux tout simplement jouissifs (The Black Tormentor Of Satan ! ) avec d’autres pour le moins moyens pour ne pas dire carrément chiant ( Womb Of Perishableness qui devient de plus en plus pénible au fil du temps) sans compter le fait que les morceaux du dernier EP rendent plus que tièdes en live. Fort heureusement les classiques tel que « Azrael » ou « Slay The Nazarene » était au rendez vous pour le plus grand bonheur des amateurs du groupe qui s’étaient déplacés en nombre lors de cette date. Un petit « Baptism By Fire » des familles en guise d’assault final et Marduk tire sa révérence non sans m’avoir rappelé qu’il ne fallait pas les mettre au four aussi rapidement. (Caacrinolas)

Triptykon

Alors oui j’ai découvert Celtic Frost sur le tard, bien trop tard même. Fort heureusement il m’est encore possible de voir MR Tom G Warrior en live, avec cerise sur le gâteau les plus gros classiques de son précédent groupe. Bon inutile de préciser que le sieur Warrior en live c’est plus qu’un cador, mais lorsqu’il débarque avec ces comparses sur un « Procreation Of The Wicked » d’une lourdeur rarement atteinte, là aussi difficile de démarrer sous dans de meilleurs conditions. Et comme si ça ne suffisait pas c’est avec « Goetia » l’un des meilleurs titres de Triptykon que le set se poursuit. On s’en prend pleins les oreilles, on se dit que le set va baisser en intensité et la PAF faute de chocapic voilà qu’ils nous balancent ni plus ni moins qu’un « Circle of The Tyrants » en pleine bille. Évidemment l’interprétation de « Descendant » juste après est apparue un peu fade, mais histoire de ne pas nous laisser comme des cons sur notre faim, VLAN « Into The Crypt Of Rays » dans la gueule. Et histoire de nous montrer tout la puissance et la lourdeur que ce groupe peut avoir, ça n’est ni plus ni moins qu’avec « The Pronlonging » morceau qui avoisine les presque 20 minutes que les suisses nous donnent le coup de grace.
Une prestation qui n’a fait qu’asseoir la puissance et la classe du groupe. (Caacrinolas)

Kataklysm

Et c’est là tout le problème de ce genre d’affiche, à force d’assembler un tas de groupes aux styles divers on se retrouve avec des changements d’ambiance totalement surréalistes puisqu’après le froid et la crasse de Triptykon ce sont aux joyeux pinsons de Kataklysm d’entrée en piste.
Avec les québécois on est sur d’une chose : la bonne ambiance sera au rendez vous, peut être même trop des fois et c’est malheureusement ce qui à tendance à me prendre la tête durant leurs concerts. Cette impression d’assister à un gouter d’anniversaire.
Loin de moi l’idée d’imposer à tous les groupes de ne prononcer aucuns mots en tapant des poses evil tout le long de leurs concerts. Mais force est de constater qu’il y’a un juste milieu. Bon après bien évidemment ça n’est pas ce qui m’a empêché de malgré tout un bon moment, et ce même si le sieur Maurizio semble avoir complètement perdu son chant death… Reste qu’en live des titres tel que « Manipulator Of Souls » « As I Slither » ou « Illuminati » ça fait toujours son petit effet. Reste l’absence du tube « In Shadows And Dust » qui demeure encore un mystère. (Caacrinolas)

Vous l’aurez donc compris, une affiche sympathique mais bien trop ecclectique pour pouvoir en apprécier à sa juste mesure chacun des groupes. Une simple affiche avec Azarath/Marduk et Triptykon aurait peut être été plus judicieux.