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jeudi 11 décembre 2014

Nile + Melechesh + Dew-Scented + Zonaria + DarkRise

Muziekodroom - Hasselt (Belgique)

U-Zine

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Quoi de mieux pour passer une soirée sous le signe du metal oriental qu’une tournée partagée entre les représentants du « mesopotamian black/thrash metal », Melechesh, et le plus égyptien des groupes de death américains, j’ai nommé Nile ? A la base prévue en France avec deux dates, ces dernières n’ont finalement jamais été confirmées pour des raisons qui nous restent bien obscures pour le moment. Par conséquent, direction Hasselt, au fin fond de la Belgique et pas très loin des frontières Hollandaise et Allemande. Pensant partir avec une large avance, ce voyage en terre flamande s’avèrera être un vrai calvaire : heure de pointe à Bruxelles, sorties mal indiquées sur notre itinéraire papier (pas de GPS, old school quoi) merci Michelin ; puis faut finir par la trouver cette foutue salle ! Mais voilà, les Dieux du metal étaient avec nous ce soir, et c’est par miracle qu’on arrive pile poil pour le début du set de DarkRise.

DarkRise

Et c’est avec impatience que j’attendais enfin une occasion de voir un live du groupe de brutal-death, ayant bien apprécié leur dernier album, « Built ». Et devant une salle quasi-vide, le groupe aura assuré une bonne prestation, avec un frontman vocalement à l’aise, des compositions telles que « … To perform » ou « Invisible Disease » qui groovent bien (mention spéciale à Wils à la basse et Antoine à la batterie qui auront eux aussi montré leur talent) et un son très confortable qui permet de distinguer chaque instrument. Les guitaristes font preuve de maîtrise et se lancent dans quelques soli parsemant les morceaux. Mon seul reproche serait peut-être le côté statique du show : j’ai pas l’impression que ça ait énormément bougé chez les DarkRise.
Comme on pouvait s’y attendre par contre, l’ambiance n’est absolument pas au rendez-vous ce qui semble décevoir le vocaliste Greg, qui en tentant de faire monter la température se prendra bide sur bide mémorable (dans ces cas-là faut pas insister mec ! Enfin l’intention était louable tout de même). Quelques amateurs devant le groupe sortiront un drapeau français vers la fin du set, pensant faire plaisir aux cinq… Suisses. Qu’à cela ne tienne, en ce lendemain de Saint-Valentin c’est l’intention qui compte, et Greg se fera une joie de brandir les couleurs tricolores devant les quelques présents dans la fosse (le fou, il sait pas ce qu’il risque à faire ça en terre flamande !).

Setlist DarkRise :
… To Perform
Invisible Disease
Feed This Hate
Pulverized Throat
One Race : All Racist
Facing The Storm
Skilfully Perverse Mechanism

Zonaria

J’ai toujours plus ou moins connu de nom ce groupe, qu’on m’avait vendu comme du black/death symphonique. J’étais donc loin de m’attendre à ce qui me fut proposé ce soir ! C’est juste du death mélodique Suédois en fait. Attention, c’est absolument pas mauvais dans son genre : ça joue très bien, les musiciens savent tenir une scène comme il faut (on sent une certaine expérience), le son est aussi bon que dernièrement pour DarkRise… Mais c’est un peu gay quoi. On a beau essayer de rester objectif, le look et l’attitude sur scène ça joue vachement dans l’impression générale malgré une musique pas trop pourrie (mais pas bandante non plus).

Les morceaux possèdent quelques passages bien death, mais y’a toujours un petit quelque chose de trop mélodique qui me déplaît chez Zonaria. Ceci dit, quelques-uns devant ont l’air d’apprécier, et on est loin de leurs horribles compatriotes d’Enforcer que j’ai eu l’occasion de voir en novembre dernier. Le dernier album (« The Cancer Empire ») sera beaucoup joué durant le set (« Slaughter Is Passion ») devant un public plus nombreux mais aussi glacial que pour DarkRise et qui semble attendre la fin avec impatience. Moi aussi.

Dew-Scented

Changement total d’ambiance pour la bande à Leif Jensen qui n’arrive qu’avec une envie : péter des gueules ! La salle s’est considérablement remplie, et l’ambiance est montée d’un gros cran : Dew-Scented possède une excellente notoriété en tant que groupe de scène. J’avais moi-même été très surpris au Summer Breeze 2010 par ce groupe que je ne connaissais pas à l’époque. Et une fois de plus, les allemands ne failliront pas à leur réputation ! Le début du concert sera sous le signe du récent « Invocation », et après l’intro « Downfall » c’est l’excellent « Arise From Decay » qui viendra nous mettre un pain dans la tronche avec son tempo rapide, ses rythmiques assassines et ses passages propices au headbanging !

Rien de tel qu’un peu de thrash pour faire la fête ! Le set des Dew-Scented se déroulera dans une bonne humeur, communiquée par le groupe et surtout le vocaliste Leif Jensen : ce dernier parle énormément au public entre les morceaux, et avec beaucoup d’humour ! Répondant à une slammeuse qui s’excuse d’être retombé sur les câbles de la scène, il plaisantera « No, I don’t forgive. You broke the cables; you ruined the show for everybody! ». Il en fera de même après avoir demandé au public de faire du bruit pour les groupes précédents : « Ouah ! Ils ont eu plus de bruit que quand ils étaient sur scène ! » Bref, une bonne ambiance qui a le don de foutre une pêche d’enfer à un tétraplégique !

Les thrasheurs se déchaînent sur scène, et assènent leur compos les plus efficaces qu’elles soient récentes (« Condemnation ») ou un peu plus vieilles (« Never To Return », « Soul Poison », « Rituals Of Time »), provoquant ainsi les premiers pogos de la soirée. Le son est un peu plus fort que précédemment, mais reste excellent. Aucun grain de sable ne viendra entacher notre plaisir de headbanguer sur la musique de Dew-Scented jusqu’au morceau final, « Acts Of Rage ». Une prestation qui laissera des traces dans l’assemblée ce soir-là !

Melechesh

Soirée avec Melechesh, 2e partie après le show à Anvers de décembre dernier dont on ne comprend toujours pas qu’il ait rameuté aussi peu de public… Après le désert Belge et un concert façon « Melechesh dans ton salon », c’est ici à une prestation moins intimiste et plus « in your face » qu’on aura droit, contrairement à ce qu’aurait pu laisser penser l’installation d’avant-concert (tapis, encens…). Avec un début de set sur « Illumination : The Face Of Shamash », le ton est donné : cette fois, on ne tournera pas autour du pot ! Ashmedi, Moloch et Rahm sont très mobiles, et Xul délivrera une prestation hallucinante de vitesse, de précision et de variété derrière les fûts, le tout servi par un son lui aussi proche de la perfection (sans conteste le meilleur de la soirée). Bravo à l’ingénieur qui nous a permis de nous délecter des riffs arabisants de Moloch et Ashmedi sans problème !

Evidemment, la salle plutôt pleine et le public animé sont acteurs de cette ambiance, mais la setlist qui a pris les morceaux les plus rentre-dedans de « Emissaries » et « The Epigenesis » y est aussi pour beaucoup (on n’aurait pas refusé un petit extrait de « Djinn »…). Ashmedi possède un charisme naturel, mais ne s’en contente pas et communiquera beaucoup avec la foule, ainsi que Moloch. Ce dernier, une fois le foulard autour du visage (une tradition à chaque premier morceau on dirait) tombé, bougera dans tous les sens à tel point qu’on pouvait se demander s’il n’était pas possédé !

On passe un excellent moment, mais après avoir connu ce sentiment intimiste si particulier (j’ai même envie de dire magique) à Anvers et vu ce que donne une prestation du groupe devant une foule plus digne de ce nom, ma préférence va au premier show du groupe. On ne peut néanmoins pas parler de déception car le concert de ce soir restait excellent, et ça fait plaisir de voir Melechesh dans un cadre où il est mieux accueilli !

Setlist Melechesh :
Illumination : The Face Of Shamash
Sacred Geometry
Deluge Of Delusional Dreams
Ladders To Sumeria
Grand Gathas Of Baal Sin
Triangular Tattvic Fire
Ghouls Of Niveneh
Rebirth Of The Nemesis

Nile

Depuis la sortie de « Those Whom The Gods Detest », Nile n’arrête plus : tournée européenne fin 2009 avec Grave et Krisiun, shows aux Etats-Unis et en Amérique Latine début 2010, Océanie, festivals d’été et retour aux Etats-Unis avec Psycroptic, Ex-Deo et Keep Of Kalessin… Si bien qu’on se demande comment cette tournée peut encore se nommer « Part II » ! L’enchaînement des dates ne semble en tout cas pas fatiguer les Américains qui, après une courte introduction, arrivent sur le morceau d’ouverture de « TWTGD », « Kafir !! ». Premier constat : ça joue vite, ça joue bien, et ça joue fort, voire trop fort. Par contre, ceux qui se sont équipés de bouchons permettant d’atténuer le son de quelques décibels se rendront compte que les réglages étaient parfaits ! On distingue chaque instrument, ça ne bave pas et le tout est assez puissant pour nous prendre aux tripes et jouer le rôle de rouleau compresseur que l’on connaît si bien au groupe dans les passages les plus lourds des compos ! Très impressionnant.

La foule venue en grande partie pour eux partira très vite au quart de tour, les pogos s’enchaîneront régulièrement durant le set de Nile. Le groupe, aussi bien musicalement que scéniquement, assumera son statut de poids lourd de la scène death metal internationale : Georges Kollias est ahurissant de vitesse et de régularité à la double pédale, et les trois autres bougent bien sans fausse note, prenant à tour de rôle le chant tous les trois ! Avec le son puissant, cette particularité d’avoir trois chanteurs donnera lieu à quelques moments très forts durant le show, comme le refrain de « Those Whom The Gods Detest » ou le final de « 4th Arra Of Dagon » que nous reprenons en cœur avec grand plaisir. Karl Sanders est évidemment celui qui obtient le plus d’attention de la part des fans : il faut reconnaître que le regarder jouer juste en face de soi est assez impressionnant, tant le personnage dégage de charisme. Ce dernier sera toujours souriant et tellement à fond dans son show que malgré le déluge de décibels on l’entendra scander les paroles des morceaux sans micro !
Et que dire de Chris Lollis, débarqué il y a tout juste quelques mois : c’est comme s’il avait toujours été là ! Le nouveau bassiste est le plus mobile durant le concert, mais également celui qui parle le plus au public. Plus surprenant, il est placé au milieu de la scène, lui conférant la place de principal frontman du groupe : en effet, c’est bien lui qui se tape la plus grosse partie des lignes vocales de Nile ! Assez étonnant, mais on ne peut que donner raison aux trois autres de lui avoir laissé tant de liberté, car il se débrouille bien et prouve qu’il a la carrure pour un groupe comme Nile. Il ne nous reste plus qu’à espérer qu’il s’intègre le plus longtemps possible au sein du groupe Américain, car scéniquement il apporte un sacré dynamisme à l’ensemble.

Les gros titres de « Those Whom The Gods Detest » ainsi que les titres phares du groupe (« Sacrifice Unto Sebek », « Sarcophagus », « Black Seeds Of Vengeance »…) seront joués pour une setlist quasi-parfaite pour les fans, peut-être répétitive pour les autres. Mais ceux qui comme moi adhèrent totalement à la musique des pharaons du metal n’en ont que faire, et profitent de ce concert qu’on n’oubliera pas de sitôt.

Setlist Nile : 

Kafir!!!
Sacrifice Unto Sebek
Hittite Dung Incantation
Serpent Headed Mask
Ithyphallic
Those Whom The Gods Detest
The 4th Arra Of Dagon
Permitting The Noble Dead To Descend To The Underground
Sarcophagus
Lashed To The Slaved Stick
Black Seeds Of Vengeance


Après le concert, voici venu le moment de l’instant-groupie : au programme, photos avec un Karl Sanders qui se montrera des plus disponibles, ainsi qu’avec les Melechesh au stand de merchandising. Merci à eux pour leur disponibilité ainsi qu’à tous les groupes qui ont joué ce soir, sans oublier Dew-Scented qui a sacrément fait monter l’ambiance avant les têtes d’affiche !