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jeudi 11 décembre 2014

Misanthrope + Inhumate + Otargos + Mortuary + Cathartik + Embryonic Cells + Necropsy + Sledd

Salle des fêtes - Saint-Just-En-Chaussée

U-Zine

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Pour sa deuxième édition, après avoir invité Metal Militia, Lokurah, Ö-Nirik, Altered Beast et quelques autres groupes, le Clandestine Festival avait décidé de frapper fort ! Tout d’abord, le festival a eu lieu sur deux jours au lieu d’un en 2008. Ensuite, chacun des deux jours avait une thématique musicale (le samedi étant la journée brutale et le dimanche plus soft). Enfin, les groupes à l’affiche montraient que le festival avait vu ses ambitions à la hausse :

Pour ma part, ayant plus d’affinités avec la musique pratiquée par les groupes du samedi, et sachant qu’il n’y avait pas de camping pour dormir, j’ai assisté uniquement aux concerts du premier jour. Et quelle journée !! Pour seulement 10 euros, il fut possible de voir Misanthrope, Inhumate, Otargos, Mortuary, Cathartik, Embryonic Cells, Necropsy et Sledd !!!

C’est par un très beau temps ensoleillé que je suis arrivé à Saint-Just-En-Chaussée après 2h30 de route. J’ai facilement trouvé la salle des fêtes, et il y avait un grand parking pour se garer. Le top ! Déjà quelques metalleux étaient présent devant la salle à 10 minutes de l’ouverture, mais ce n’était pas la grande foule. Il s’avéra que la soirée ne fut pas des plus fréquentées par la suite…
Initialement, Sinopsis devait jouer en premier, mais le groupe a été contraint d’annuler durant la semaine précédant le festival, l’un des membres du groupe ne pouvant pas être présent. C’est donc Sledd, groupe de thrash / hardcore picard qui les ont remplacés. A l’écoute de leur myspace avant d’aller au festival, je n’étais guère réjoui de les voir. Mais force est de constater que le groupe m’a laissé une meilleure impression en live. Grâce à son leader Fabrice très remuant, Sledd a su convaincre la maigre foule qui était devant lui. J’ai apprécié le jeu de basse de Cédric, ainsi que les multiples passages en double voix du groupe. Ces passages, eux aussi, donnent mieux en live que sur la démo du groupe. Reste que l’on voit que les picards commencent à réellement faire de la scène, et ça se sent. Là où leur musique demande beaucoup de mouvements sur scène, la plupart des musiciens sont restés statiques. Ce fut malgré tout une bonne mise en bouche, dans cette très belle salle des fêtes. Une belle scène, de l’espace pour s’y exprimer, tout comme pour le public, mais un gros défaut : la lumière du soleil pénétrait par le plafond dans la salle, ce qui a gâché un peu l’ambiance du festival durant la journée.

Après le premier groupe, je suis descendu chercher des tickets pour les boissons et la nourriture. Force était de constater que les prix étaient très très raisonnables. Bravo à l’orga qui a joué le jeu, pour le plus grand plaisir des festivaliers (les ventes de ces tickets ont plus marché que les ventes de place).

J’en ai profité aussi pour visiter le merch (bien fourni) et y faire quelques achats. Ce fut la pause la plus longue entre 2 groupes, avec celle à la fin entre Inhumate et Misanthrope. Mais il était temps pour les tourangeaux de Necropsy de monter sur scène.

Les ayant déjà vu 6 mois auparavant à Limoges, je savais à quoi m’attendre : du bon brutal death qui défouraille !
Le son était très bon, les musiciens bien en place, mais le public, toujours peu nombreux (une cinquantaine d’âmes). Cela n’a pas empêché Gil (ex-Happy Face, pour ceux qui connaissent) et ses hommes de donner leur maximum. J’ai de nouveau été bluffé par les facultés vocales de Gil, homme aux multiples voix et à la puissance avérée. De même, j’ai trouvé Necropsy plus en forme qu’à Limoges, si bien que le public a un peu bougé devant (c’était loin d’être la guerre tout de même). Sauf que cela ne s’est pas passé de la même manière : après l’interprétation de « 140 », Charal, le bassiste, a cassé l’une de ses cordes. S’en est suivie une longue attente avant de le revoir sur scène, si bien que Necropsy a du jouer 2 morceau ½ sans lui. Qu’importe, Gil a été prendre sa place sur la droite de la scène (pour nous), histoire de combler le vide laissé. Il m’a aussi bien plu lorsqu’il a simulé une attaque du public avec une mitraillette fictive, sous la musique de Necropsy. J’ai bien aimé les prestations de l’ensemble des musiciens, mais je remarque toujours le même problème (enfin, si on peut appeler ça un problème) : j’aimerais voir plus bouger 2020 le guitariste et Charal sur scène. C’était bien parti, avec Charal qui était venu plusieurs fois à côté de 2020 pendant les 3 premiers morceaux, mais par la suite, ils se sont cantonnés à leur poste, pour ne plus bouger.
En ce qui concerne Taq le batteur, aucun reproche, juste à un moment, une perte de baguette, mais je doute que beaucoup de gens dans le public l’aient vue… Le groupe a joué du nouveau, en prémices du son prochain album. Ce fut de très bon augure, il ne leur reste plus qu’à assurer en studio pour proposer un disque au moins aussi bon que Bestial Anatomy. Je ne doute pas qu’ils y arriveront !
Un bon concert pour Necropsy, mais au final, j’ai préféré leur prestation à Limoges en décembre 2008.

Setlist : 1) Gueule De Vieille – 2) C’est Curieux – 3) Le Karosse – 4) Dialecte – 5) Nicole’s Rules – 6) Degueule House – 7) Pathetic – 8) 140 – 9) Chupa Mi Grassa – 10) Au Pré – 11) Decalcification

Après une courte pause, permettant à Embryonic Cells de s’installer sur scène (clavier, décor en plus), ces derniers étaient prêts à en découdre. J’en étais resté à leur prestation plutôt bonne en finale du tremplin Sin Cession à Nantes, pour le Hellfest 2008, mais je ne m’attendais pas du tout à ce qu’ils ont fait au Clandestine Festival : un excellent concert, LA révélation du festival pour moi. Le groupe troyen a progressé dans tous les domaines en un an, pour se métamorphoser en guerrier déterminé à vaincre, et convaincant. Entre temps, ils ont sorti l’album Black Seas, dans lequel la setlist du jour puisait beaucoup de morceaux. Embryonic Cells pratique du black thrash poisseux, et il fallait réussir à véhiculer une atmosphère pesante dans la salle. C’est ce qu’ils ont réussi à faire, notamment leur leader Max, chanteur / guitariste charismatique, au jeu de scène inventif et à la voix bien perçante. Aussi, Pierre a apporté son ambiance funeste au clavier. De même, j’ai bien aimé l’envie et le plaisir à jouer qu’avait Dom à la basse. Par contre, je n’ai pas trop porté mon attention sur le batteur Djo, un peu caché par les décors, mais son jeu sur album colle parfaitement à la musique d’Embryonic Cells. Contrairement aux autres groupes de la journée, Embryonic Cells a usé d'accessoires, nous dévoilant tout d’abord une épée brandie par Max, tel Conan Le Barbare. Ensuite, durant le morceau « Azathoth » (à la compo simple, mais ô combien efficace), cher aux fans de Lovecraft, Max, toujours, a dédié ce titre à Astaroth (Otargos). Puis, il a été chercher un crâne avec lequel il a joué (le faisant claquer des dents). Aussi, il s’est enduit d’une substance façon boue argileuse sur le visage et les bras. Il s’est transformé ! Fou furieux qu’il était, il a fini par descendre dans le public, pour y jouer. Le public justement, a apprécié le show, mais le fait qu’il n’y avait pas foule, a fait que l’ambiance n’a pas été au rendez-vous.
Bref, Embryonic Cells m’a réellement surpris. La version 2009 a été vraiment séduisante, si bien que je me suis acheté les 2 CDs du groupe. Depuis cet instant, leur dernier, Black Seas, tourne en boucle chez moi. Embryonic Cells, un groupe qui a vraiment progressé, aussi bien musicalement, que scéniquement. Bravo les gars !

Setlist :1) Intro – 2) Nothing Care – 3) I Don’t Want To Save This World – 4) My Cimmeria – 5) By Fire – 6) The Last Czarnian – 7) Azathoth – 8) The Blind Sect

Après avoir vu passer deux groupes qui n’étaient pas de la region, nous sommes revenues en Picardie, pour accueillir Cathartik. Le groupe, composé de jeunes membres, a tout de suite mis les chose au clair : nous avons assisté au dernier concert de l’histoire du groupe. Donc, même si je ne connaissais pas leur style et leur musique, j’étais à la fois réjoui de pouvoir les découvrir juste avant le split, et déçu que des jeunes au talent certain, s’arrêtent.
La musique pratiquée par Cathartik m’a parue être un mix entre du deathcore et du metal groovy. Ce qui m’a le plus frappé, c’est l’énergie qu’a dégagé le groupe sur scène : bien emmenés par leur chanteur Orel, ils ont fait parler l’explosivité. J’ai d’ailleurs eu beaucoup de mal à prendre en photos Orel tellement il bougeait… Les picards se sont donnés à fond, mais j’ai eu l’impression que la réaction du public a été timide. Les spectateurs, en effet, étaient comme endormis par leur déception d'assister à l’ultime show du groupe. Néanmoins, avec le son plutôt de bonne qualité, les musiciens se sont fait plaisir. Je n’ai pas décelé d’individualité qui se détachait du groupe aux instruments, et le concert est passé très vite. Ironie du sort, le groupe a joué des nouveaux morceaux, destinés à figurer sur un prochain album… qui ne verra jamais le jour. Pour terminer, le bassiste, Alex, est descendu dans le public, pour mener un chenille pit, durant le dernier morceau. Une ronde pour, comme qui dirait, indiquer que pour Cathartik, la boucle était bouclée !
D’un point de vue personnel, ce n’était pas du tout mon style musical, et donc, je n’ai pas pris de plaisir à les entendre, mais scéniquement, j’ai bien aimé.
Bonne continuation aux musiciens.

Setlist :1) Crazy Fixer – 2) Sex Go – 3) Affliger – 4) Les Symptomes Du Mal – 5) Fer De Lance – 6) Windforce – 7) No Regret’s – 8) Moulte Sacade – FIN : Chenille pit

Enième passage au bar, au merch, des petites discussions avec Deke (chanteur d’Obdurated), avec les gars de Necropsy, d'Embryonic Cells, et changement de style musical ensuite : le death old school / thrash de Mortuary. Le groupe a fait le déplacement de Nancy pour envoyer sec ! C’était le plus « vieux » quintet de la soirée (avec Misanthrope), puisque formé en 1988 ! Premier constat : par rapport à tous les groupes de la journée pour l’instant, il y a eu un changement d’âge moyen : nous avons affaire à un groupe expérimenté, qui connaissait la recette pour faire headbanguer.
Et la mayonnaise a pris ! Une violence musicale inégalée dans la journée, Mortuary a envoyé la sauce. Leur batteur, Johann, m’a impressionné par sa dextérité et ses facultés d’accélération. Il faut dire que par le passé, Mortuary a eu dans ses rangs des batteurs prestigieux (Dirk Verbeuren, Gaël Féret, qui était présent avec Misanthrope). Johann devait donc assurer autant. J’ai trouvé Patrick, le chanteur, bien en voix, mais il manquait un peu de mouvements sur scène, et je le voyais toujours faire les mêmes gestes. D’où une certaine retenue dans ma façon de savourer le concert. De même, les guitaristes et le bassiste étaient quasiment tout le temps figés à leur poste. Ce qui m’a un poil déçu, surtout quand on entendait la musique épicée qu’ils jouaient. Mortuary nous a présenté une setlist convaincante, puisant dans toutes les époques de son histoire. Il y avait même du très vieux ! Des morceaux qui, je suis sûr, étaient plus vieux que pas mal de monde dans la salle. Ils sont passés comme une lettre à la poste ou plutôt... Directement en pleine face. Reste qu’à l’image des musiciens, statiques, le public s’est contenté de headbanguer tranquillement. Pour ma part, j’ai trouvé le positionnement idéal pour déguster Mortuary sur scène et je m’y suis posé : c’était à 2 mètres de la scène, juste à droite du guitariste Paul Perrin. On entendait dans l’oreille gauche la sortie d’ampli crado du guitariste, et dans l’autre, le reste du groupe, plus doux. Derrière, le son était très bon, mais trop bon. Pour pleinement savourer Mortuary, il faut entendre ce son old school. Donc, pour une fois, on était mieux placé devant que derrière.

Setlist :1) Intro – 2) G.O.D. – 3) Negative – 4) Uprooted – 5) Organ – 6) Exit – 7) Carnival Of The Lost Souls – 8) Memory Erasing Dreams – 9) Televiolence – 10) Ghyste (Nouveau titre ?) – 11) Create / Eradicate – 12) E.N.D. (nouveau titre ?)

Encore un changement de style musical, et non des moindres ! Direction le black à blasts d’Otargos. J’avais raté le groupe dans sa tournée de promotion de son dernier album, Fuck God. C’était donc l’occasion rêvée de rattraper cette erreur. Une partie du public était venue pour eux, c’était certain, à voir le premier rang se resserrer. Le show des bordelais / parisiens a commencé très fort, sous les coups de boutoirs de « Dawn Of The Ethereal Monolith ». Très vite, le public s’est mis à headbanguer. Pour ma part, je prenais tranquillement mes photos, trouvant mes limites dans le black pur blasts/shred. J’ai vu de nombreux progrès au niveau de la présence scénique du groupe : maintenant, Otargos est très pro et est parvenu à véhiculer sa froideur au public. Je me suis amusé à admirer la guitare 8 cordes d’Astaroth, avant d’aller un peu derrière pour examiner le son dans divers endroit de la salle : celui-ci était très bon, à la fois dans les parties rapides et celles en mid tempo. Tout d’un coup, j’ai entendu un accord qui m’était étrangement familier. Puis, dès le second accord, j’ai reconnu de suite !! Otargos s’était mis à jouer « Carnal » de Vader. Quelle surprise ! Surexcité et surpris que j’étais, j’ai couru au premier rang, pour abandonner mes photos et headbanguer comme un fou. Le morceau repris a été une véritable boucherie ! Le public s’est mis à pogotter instinctivement, pour le plus grand plaisir du groupe. Je dois dire que leur version de « Carnal » m’a amplement satisfaite : du même niveau que Vader, avec un chant black qui passait bien sur le morceau. Bravo les gars, le morceau idéal pour mettre le feu dans une salle. Sauf que… j’ai eu l’impression que sur les 100 personnes présentes, nous n’étions pas 10 à connaître le titre de Vader… Dommage donc, tant pis pour les autres, mais bien heureux furent ceux qui connaissaient.
Au niveau individuel, j’ai trouvé les prestations d’Astaroth, de XXX (Alex, aussi dans Psoriasis) et de Dagoth très bonnes. Il manquait juste ce pouvoir d’attraction qui fait un très grand groupe black, ces regards, ces gestes qui glacent les gens, figent les têtes. Sachant que Ranko (batterie) avait quitté le groupe peu de temps auparavant, j’ai examiné de près la prestation du nouvel artilleur : Thyr (aussi dans Withdrawn). Et bien je dois dire qu’il remplace très bien son prédécesseur et au niveau des blasts à haute vitesse, aucun problème.
Le set est passé très vite, les morceaux ont défilé tel un blizzard glaçant (mais loin d’un zéro absolu Immortalien par exemple) et le public en redemandait. Malheureusement, le festival a repris ses droits, et le retard occasionné jusque là n’a pas permis au groupe de cloturer la messe avec un titre supplémentaire. Qu’importe, j’ai vu un bon Otargos, qui peut rivaliser avec pas mal de formations étrangères sans souci. De plus, les morceaux de Fuck God sont très bien passés en live. Pour ma part, j’attends plus du groupe, ne prenant qu’une moitié de plaisir à écouter du blast à répétition. L’alternance rythmique, les changements d’ambiances, de vitesses, voilà un créneau sur lequel pourrait embrayer Otargos, et qui me ravirait au plus haut point.

Setlist :1) Dawn Of The Ethereal Monolith – 2) Unaltered Negative God – 3) La Genèse De Dieu – 4) Codex 666 – 5) Carnal (Vader cover) – 6) Havocalypse – 7) Kinetic Zero – 8) Nullabsolut – 9) N-Universe – 10) Infernal Legions Strike – 11) Sulfuring Armaggedon Fog

Après une journée riche en diversité, en surprises et où le public a pu prendre son pied de bien des manières, il était temps de tirer un grand trait sur tout ça… Pour celles et ceux qui avaient déjà vus Inhumate, ils savaient à quoi s’attendre, tandis que pour les néophytes, ça allait être un dépucelage dans les règles de l’art. Même quand on a déja vu le Bronx qu’est capable de mettre le groupe sur scène, on est toujours surpris. Ce fut encore mon cas cette fois-ci, avec un Christophe bien remonté aux chant/coups de boule/roulades/sauts en l’air. Le sieur, très calme avant de jouer, s’est transformé dès le premier morceau “It’s Back” : complètement fou !! Mais attention, n’allez pas croire qu’il soit 100% allumé, il y a une part de self control dans ses gestes et son attitude. Sur un rythme d’enfer, les morceaux d’Inhumate se sont enchaînés, la vague grindcore a submergé le public. Ce dernier, s’est mis à pogoter avec intensité (malgré le faible nombre de spectateurs). Fred (basse) et Damien (guitare), statiques sur scène, mais en mouvement perpetuel à leur poste, se sont bien fait plaisir, tantôt souriant, tantôt grimaçant. Les alsaciens, dans leur élan de violence, auraient pu briser tous les cristaux de BaccaratYannick, à la batterie, a été très bon, mais je dois avouer que dans la journée qui s’est passée, il y a eu plus impressionnant que lui à son poste. Qu’importe, l’objectif d’Inhumate a été atteint : foutre le bordel. On a eu droit aux traditionnels coups de micro de Christophe sur son front, jusqu’à en saigner. Voilà qui a impressionné les nouveaux fans, et qui a régalé encore une fois les spectateurs aguerris. Inhumate a joué pas mal de morceaux de son nouvel album, The Fifth Season. N’ayant pas écouté l’album avant le concert, je les ai donc découverts en live. Et bien, ils n’ont pas fait dans la dentelle ! Cela augurait d’un très bon nouveau disque. Nous avons eu droit au traditionnel “I Want To Kill Some” (morceau très court à un accord), mais pour celles et ceux qui n’avaient pas bien saisi le truc (c'est difficile quand on ne s'y attend pas...), Inhumate l’a rejoué une seconde fois (bon esprit donc).
Là aussi, comme Otargos, le set est passé très vite. Pour le conclure d’une manière peu ordinaire, le groupe a invité le public à monter sur scène, après que Christophe soit descendu faire un bain de foule avec bousculades. Les fans ne se sont pas fait prier, et voilà qu’une trentaine de gars étaient avec Inhumate, qui continuait de jouer. C’était un gros bordel : les mecs pogottaient sur scène ! Christophe a d’ailleurs dit de faire attention au matériel, voyant certains excités faire de grands mouvements. Il y a même eu un spectateur (venant de Strasbourg, pour Inhumate apparemment), qui a slammé sur scène…(risquant de tomber sur la batterie). Je n’avais jamais vu ça.
C’est alors, que tandis que le public s’amusait en haut, Inhumate (Christophe, Fred et Damien. Yannick aurait eu du mal avec sa batterie...) sont partis jouer en bas. C’était le monde à l’envers ! Voilà qui a, je pense, laissé un souvenir impérissable aux picards venus voir le festival. Après cet instant de folie, tout le monde a repris sa place et le concert s’est terminé.
Un très bon concert en définitive. Inhumate a fait honneur au grind, et même si musicalement, ce n’est pas sophistiqué, ils ont le mérite d’être efficaces et d’avoir un jeu de scène hors norme.

Setlist :1) It’s Back - 2) The Glance – 3) Sickness Is The Law – 4) Mic Crusher – 5) Human ? – 6) A Trip – 7) Ecotone I : The Tree – 8) Dig ! – 9) Underground – 10) Grind To The Core – 11) Bleargh ! – 12) Ecotone III : The Sphere – 13) I Want To Kill Some… (part III) – 14) I Want To Kill Somme… (part III) (refait une fois, pour ceux qui n’avaient pas bien entendu…) – 15) The Fight – 16) For Lust – 17) Grind Inc. – 18) Art, Sex, Intelligence – 19) Trance – 20) Hellmaze – 21) Blind – 22) Whisper – 23) Labyrinth – 24) Mother Fuck Her

Pour finir la première (et dernière pour moi) journée de festival, nous avions droit à la crème de la crème : un groupe capable de surfer entre la vague heavy et le rouleau death : Misanthrope. Il s’agissait de l’avant dernière étape de leur tournée de promotion du dernier album IrremeDIABLE. Par conséquent, il fallait en profiter, avant que la bête (humaine) hiberne. C’était la 5ème fois en un an que je voyais Misanthrope, et ils m’ont une nouvelle fois impressionné. Le crépuscule du soir était tombé, et le groupe a entamé son set. Les membres d’Otargos s’étaient positionnés dans le public, curieux de voir Misanthrope jouer. Ils ont beaucoup jeté leur dévolu sur Anthony Scemama le guitariste. Ils ont été, comme moi, comme tout le monde, bouche bée devant tant de maîtrise et de technicité. Le Dom Juan des soli a une nouvelle fois épaté la galerie, faisant tout avec une facilité déconcertante. Le reste du groupe n’était pas en reste ! Il y avait tout d’abord S.A.S. De L’Argilière, chanteur vivant sa musique et ses paroles à 100%. Certes, à force de le voir à de multiples reprises, on voit les automatismes qu’il a, mais tous ces gestes sont très expressifs et illustrent bien les textes. Puis, il y a, comme toujours, celui qui m’épate le plus : Jean Jacques Moréac à la basse. Doté de nombreuses techniques rares dans le metal, d’une vitesse d’exécution bluffante par moments, il m’a une nouvelle fois mis une claque avec sa 4 cordes. De plus, il est le seul, avec S.A.S De L’Argilière, à vraiment bouger sur scène, n’hésitant pas à traverser celle-ci tout en jouant des parties complexes, pour venir headbanguer à côté d’Anthony. Enfin, Gaël Féret, m’a encore intrigué au plus haut point. Je constate à chaque fois à qu'il est bon, mais je me rends compte qu’il a une marge de niveau énorme devant lui. Il est resté concentré sur sa batterie durant tout le show. Autant il est déroutant à voir, autant il ne partage que peu d’émotions avec le public et le reste du groupe. C’est franchement le seul reproche que je lui ferais… Mais si j’avais son niveau, je serais le plus heureux !
En ce qui concerne les titres joués, nous avons eu droit aux classiques « Bâtisseur De Cathédrale », « Les Retourneurs De Pierre », ou encore « Les Empereurs Du Néant », « L’antéchrist », « Théologie du Misanthrope », plus des morceaux du dernier album et quelques perles plus anciennes. Misanthrope, pensant à la journée brutale qui venait de s’écouler, n’a pas hésité à interpréter quelques uns de ses morceaux les plus intenses. Ce qui a ravi les quelques spectateurs insatisfaits par les parties plus heavy / progressives.
Pas Avare pour un sous, le groupe a remercié le public présent d’être resté aussi tard (plus d’1h du matin) et a joué un dernier rappel : « L’écume des chouans ».
Nous n’avons pas eu droit au champagne habituel, mais comme dirait Baudelaire, Misanthrope a su nous tendre l’invitation au voyage, sous un parfum d’exotisme, dans ce Clandestine Festival, le tout, avec un son d'excellente qualité (comme d'habitude dirai-je, avec leur ingé son).
Pour conclure, je dirais que Misanthrope n’a pas été le groupe le plus violent de la soirée, il n’a pas eu le jeu de scène le plus déroutant, n’a pas eu l’acclamation la plus forte par la foule, mais ils ont fait l’étalage de leur technicité, et ont prouvé qu’il était possible d’être plaisant aux fans extrêmes.

En ce qui concerne le bilan général de cette journée de festival, je retiendrais la très bonne organisation présente (même si les horaires n’ont pas été respectés à la lettre), le prix de la place et de la restauration/boisson, qui défiait toute concurrence, la présence de très bons groupes français, tous genres confondus,le matériel fourni aux groupes, les lumières, le son globalement de bonne facture. Mais aussi, il fallait retenir la faible affluence (une centaine d’entrées) dans la salle. Au sujet des groupes, pour moi, Misanthrope était imbattable, mais les groupes extrêmes leur ont tenu la dragée haute ! Notamment Otargos, Embryonic Cells et Inhumate, de différentes manières. Ces mots : « différentes manières », prouvent que l’organisation avait invité des groupes variés dans l’extrême. Cela change des affiches où on voit un bloc de groupes semblables durant une journée complète (et pas forcément dans le metal extrême, où je supporte plus l’unicité d’une affiche).
Merci au Clandestine Festival pour cette journée, courage et rendez-vous l’année prochaine !