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jeudi 11 décembre 2014

Napalm Death + Suffocation + Warbringer

L'Antipode (MJC Cleunay) - Rennes

U-Zine

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Superbe affiche qui nous a été proposée pour fêter "indignement" les 10 ans d'organisation de concerts par l'association Garmonbozia même si, ayant écouté Warbringer sur myspace, je m'interrogeais sur leur présence au vu de leur thrash un peu poussif.

Accueilli par des trombes d'eaux, je ne m'attendais pas au premier choc de la soirée : l'âge des membres de Warbringer : je pensait que pour jouer un style de métal aussi vieillot, ils devaient avoir la quarantaine bien tassée, or ils ont l'air d'avoir à peine la vingtaine ce qui me fait croire que j'ai bien fait d'arriver à l'heure puisque une telle jeunesse sur une affiche de prestige ne peux que cacher quelque chose. Aprés un premier titre histoire de s'échauffer, les premières têtes commencent à bouger sur la purée envoyée par les jeunes gredins qui déploient une énergie bien communicative. Le métal pratiqué n'est pas des plus originaux mais tient bien la route et j'ai été surpris par l'un des guitariste, sorte de clone de Slash, qui sortait de sa guitares des solos biens puissants. Alors que les morceaux s'enchaînaient, la raison de leur présence m'a sauté aux tympans quand le groupe a proposé à l'auditoire des morceaux devant figurer sur leur prochain album : le fossé est assez impressionnant tant au niveau technique qu'au niveau feeling. Un groupe à suivre à n'en point douter, même si le chant m'a un peu fait tiquer puisque calqué sur de nobles ancêtres de la spécialité. Ayant constaté avec plaisir que ce prélude m'avait permis de sécher, les différentes brides de conversation laissaient entrevoir qu'une majorité du public avait été séduite par la fougue du groupe d'ouverture.

Passons aux choses sérieuses et au deuxième choc de la soirée : Suffocation ... arrivée triomphale du groupe et là, le carnage. Si le combo précédent avait été fort sympathique, aucune comparaison n'est possible avec leurs aînés qui assomment d'entrée de jeux la foule avec leur death parsemé de breaks et de solos démoniaques, d'accélérations fulgurantes et de lourdeurs malsaines, ce groupe est réellement vicieux : les membres de ce gang ont accompli leur devoir avec un sens de la cassure du rythme hors du commun, l'inusable Monsieur Hobbs nous a martyrisé les tympans de ses solos tout en étant véritablement possédé par sa musique.

Et que dire de la performance de Franck Mullen qui n'a cessé de brailler tout ce qu'il pouvait et d'arpenter la scène de long en large, haranguant la foule et se lançant dans des intermèdes bien gore. Ce type est le charisme incarné, même si son accent est à couper au couteau.

Les autres membres ne sont pas en reste même si leur charisme est moins important que celui des deux compères précédemment cités : le batteur est en pleine possession de ses moyens et le bassiste complète la section rythmique avec assurance, et je dois avouer qu'étant en face du guitariste principal de la formation et étant placé à l'extrémité de la scène, je n'ai pas été souvent en contact visuel avec le second guitariste.

Une prestation, filmée par des nombreuses caméras pour les besoins d'un documentaire me semble-t-il, qui a laissé les fans à genoux devant une telle démonstration de maîtrise technique et de violence combinée, Suffocation rules !!! et a joué "pierced from within" pour mon plus grand plaisir.

Aprés une pause bien méritée voici que débarque la seconde tête d'affiche de la soirée, dans un style résolument différent puisque Napalm Death ne cultive pas l'obsession d' être carré à tout prix mais plutôt de transmettre une énergie dévastatrice au public constitué comme souvent d'une faune bigarrée allant du vieux hardos au jeune coreux tout vénère en passant par le beumeu evôl à souhait et le redskin bien propret réunis par la passion de la musique qui arrache... et surtout dans le pit, et ce malgré le fait que avec l'humidité apporté à l'intérieur de la salle par une foule trempée par l'averse et sous l'effet de la chaleur dégagée par l'exercice, l'air soit quasiment irrespirable.

Arrivé sur l'intro de l'album the smear campaign, le groupe enchaîne les titres avec à sa tête un Barney des grands jours gesticulant comme un possédé et se montrant manifestement ravi de se produire devant une audience aussi réceptive, ponctuant le concert d'interventions sur l'importance d'une pensée libre et éclairée, sur le fait qu'il rêve de pouvoir vivre dans un endroit libéré de toute les pressions du monde moderne et remerciant à de nombreuses reprise le public d'être présent.

Le groupe nous fait le plaisir de jouer des titres peu fréquents, voir jamais joués auparavant et va au bout de ses forces pour contenter les fans puisque la chaleur est suffocante dès le milieux de leur set et que le batteur semble en souffrir, ce qui me fait craindre un instant que le groupe n'écourte sa prestation, mais les gentlemen qu'ils sont nous ont proposés, à l'énergie, une set list du feu de dieux : Sink fast lets go - instinct of survival - unchallenged hate - suffer the children - silence is deafening - fatalyst - continuing war on stupidity - necessary evil - it's a mans world - feto - the code is red - when all is said and done - unfit earth - scum - life ? - the kill - deceiver - you suffer - persona non grata - smear campain.
Puis en rappel : i abstain - mass apeal madness - nazi punks - siege of power - human garbage / mentally murdered.

C'est en nage, épuisé mais le sourire aux lèvres qu'une bonne partie du public quitte la salle, encore sous le choc de se qui vient de se passer et qui laissera des traces dans la mémoire des personnes présentes, spectateurs ou participants.

En bonus un tire de Suffocation (avec un son tout pourri, désolé) et un autre de Napalm Death (intro+sink fast lets go)