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jeudi 11 décembre 2014

Sweet Silence + Cynic

Nouveau Casino - Paris

U-Zine

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En un album, Cynic a acquis le statut de groupe culte. Après leur mythique « Focus » en 1993, le groupe splita l’année suivante. Et c'est seulement en 2007 que la formation décide de se reformer pour, à la base, une tournée de réunion. Même s’il ne reste plus que Paul Masvidal et Sean Reinert du line-up originel, la joie de pouvoir (enfin) les voir est plus existante que tout, surtout que le groupe n'est pas passé en France depuis 13 ans !

Après un passage au Hellfest, le groupe fait un crochet par le Nouveau Casino de Paris. D’abord prévu pour juin, la date sera finalement repoussée au 05 juillet ; Date que je ne pouvais absolument pas louper si je voulais voir la bête sur scène au moins une fois dans ma vie.
En m’approchant de la salle, je remarqua que la plupart des fans de Cynic était des trentenaires : ceux qui ont vécu le métal du début des années 90 mais aussi des gens plus matures, qui cherchent des compositions plus évoluées et qui ne s’intéressent plus à la musique de bas étages (je charrie bien évidemment celles et ceux qui catégorisent Cynic comme une musique chiante et surévaluée). C'est dans une salle pleine que Paul Masvidal et ses compères feront leur retour et avec une petite heure de retard....

Les français de Sweet Silence sont chargés de chauffer le public. Honnêtement, je ne vois pas vraiment pourquoi l’orga a pris un groupe comme le leur. Pas qu’ils soient mauvais (même si j’ai pas du tout accroché), mais pourquoi n’avoir pas pris un rejeton de Cynic, un de ses (nombreux) fils spirituels ? La cohérence entre la première partie et la tête d’affiche était inexistante. Le death/thrash de Sweet Silence n’avait pas grand-chose à voir avec les américains. Malgré cela, les membres se démènent mais le public n’aura pas été massivement réceptifs ce soir.

Il est un peu plus de 21 heures, les Dieux rentrent enfin sur scène. Connaissant Cynic que depuis quelques années, je peux comprendre l'impatience énorme de ceux qui ont attendu 13 ans avant ce concert, étant donné mon propre état d’excitation. Après quelques problèmes techniques avec l’ingé son (mise à part la batterie, tous les instruments ainsi que le chant ont rentré des problèmes).
Le groupe ouvre les hostilités sans surprise avec « Veil Of Maya », titre inaugurant « Focus ». Le setlist de ce soir n’en surprendra d'ailleurs pas beaucoup puisque Cynic jouera l’intégralité de leur unique album. Ainsi le spectateur subira une longue montée aux cieux et les titres « Celestial Voyage », « The Eagle Nature », « Sentiment », « I'm But A Wave To... » défilent à la vitesse de l’éclair. Paul Masvidal (guitare headless/chant), maître de cérémonie, impose le respect et dégage un charisme impressionnant malgré un gabarit de poids mouche. La virtuosité et la technicité ont pris rendez-vous avec le bonhomme ce soir là, mais il n’est pas le seul. Le jeu de Sean Reinert, bien plus lourd qu’il n’en a l’air sur album, est très carré mais aussi très groovy (malheureusement pour moi, le bassiste était pile dans l’axe de Sean et je n'ai pas pu profité du show Reinert comme je l’aurais souhaité). D’ailleurs en parlant de basse, Chris Kringel nous aura montré l’étendu de ses capacités et aura soulagé d’avoir manqué un Sean Malone ou un Tony Choy. Il lui aura suffit de quelques solos pour calmer tout le monde. Sur l’instrumental « Textures », le duo Kringel/Reinert fonctionne à meilleur et ce titre fait toujours office de pur joyau. Ces trois génies étaient accompangné de David Senescu, artiste que je connais largement moins et étant à l’opposé de la scène par rapport à lui, je n’ai pas pu voir s’il touchait sévère ou non.
Donc instrumentalement, il n’y a rien à redire même si le rendu n’est évidemment différent qu’en studio (plus brut de décoffrage) et que le son n’était pas excellent (la batterie et la basse étaient trop mis en avant en dépit des guitares calmes et des chants clairs ou death). D’ailleurs nombreux sont ceux qui ont dus être déçus / étonnés / stupéfaits quand les premiers chants death ont résonné. En effet, des samples (!) remplaçaient les vocals de Tony Teegarden effectués sur « Focus » (même topo pour les claviers). Alors dit comme ça, ça peut paraître aberrant, le résultat final est effectivement choquant (et un peu décevant il faut l’avouer) mais étant déjà au courant suite à leur prestation du Hellfest, ça ne m’a pas extrêmement gêné même si… Néanmoins Paul Masvidal invitera sur « Uroboric Forms » Brett Caldas-Lima (du groupe français Kalisia) pour effectuer les chants death. Un régal ! Surtout que le bougre s’est plutôt bien défendu.

Avant un rappel sur « How Could I », Cynic nous aura achevé avec « Cosmos » extrait du projet Portal, ainsi qu’une reprise de Mahavishnu Orchestra (attention, c’est excellent !). Le groupe nous a aussi présenté un nouveau titre du nom d’ « Evolutionnary Sleeper ». Alors pas de chants death, pas de chants remixés, mais uniquement du chant clair (du moins en live). Un nouveau titre insinuerait-il un nouvel album ? Des rumeurs courent en effet là-dessus. Globalement, ce fut un très bon concert, les membres étaient très souriants et contents d’être là, ça jouait sévère, tous les morceaux étaient jouissifs… Avec un meilleur son et un chanteur death la prochaine fois, ce sera l’extase !

Pour ma part, j’ai enfin vu Cynic en live. Je peux désormais mourir en paix ! (ah merde, il me manque aussi le « vrai » Sepultura, Death, Atheist, Gorguts, Septic Flesh, etc.).