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jeudi 11 décembre 2014

Meshuggah + Scarve

Trabendo - Paris

U-Zine

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Après une rapide tournée estivale en 2004, les 5 Suédois de Meshuggah étaient de retour en Europe pour promouvoir très furtivement la sortie de leur nouvel album… Nothing… Oups, je veux dire Catch Thirty-Three. J’ y reviendrai plus tard.
C’est donc dans une salle du Trabendo, pleine à craquer, que tous les amateurs de la technicité et de la complexité de la musique de Meshuggah s’étaient donnés rendez-vous dès 19h30.

Ouvrir pour les Suédois n’est vraiment pas une tâche facile, comme ont pu le remarquer les membres du groupe nancéens Scarve. En effet, le public est resté de marbre pendant presque toute la durée du set, se décidant enfin à faire bouger le pit sur le dernier morceau Irradiant.
C’était la quatrième fois, en un peu plus d’un an, que je voyais Scarve, et à nouveau je n’ai pas du tout été déçu ! En effet, le groupe est toujours aussi bien en place sur scène et ne laisse pas le temps au public de s’ennuyer une seule seconde. D’entrée le groupe attaque comme à son habitude avec un An Emptier Void plus qu’efficace malgré un son médiocre, qui, par chance, fut très correct dès le 4ème titre du set des français. D’un point de vue scénique, le groupe bouge un peu moins que d’habitude, cela s’expliquant par la petite taille de la scène, ce qui permet à Loïc de rester toujours en retrait pour laisser briller le duo Pierrick / Guillaume ainsi que Sylvain.
Niveau set-list, le groupe avait décidé d’axé leur set sur leur dernier album Irradiant avec pas moins de 7 titres joués, sans pour autant jouer The Perfect Disaster… Dommage ! Mais le pire est à venir… En effet, Fredrik Thordendal, présent en guest sur Asphyxiate, ne viendra pas prêter mains fortes aux Nancéens à mon grand regret !
C’est donc après les très bons HyperConscience (comme toujours) et Irradiant, que le groupe quitte la scène afin de faire place aux stars de la soirée.

Il est un peu plus de 21 heures, lorsque les suédois montent sur une scène encore aux couleurs de l’album Nothing. Décidément, Meshuggah ne considère vraiment pas Catch 33 comme un album live et profite donc de cette tournée pour promouvoir leur ancien album, n’ayant pu faire de véritable tournée conséquente pour le promouvoir.
Pour leur retour dans la capitale parisienne après 5 ans d’abscence, le groupe avait misé sur une set-list très axée sur Nothing avec pas moins de 5 titres joués pour seulement 3 de Chaosphere, 2 de Destroy/Erase/Improve et un seul de Catch 33.
Les Suédois débutèrent les hostilités avec un The Mouth Licking What You've Bled détonnant ! Une seule constatation s’impose à mes yeux : Le concert promet d’être énorme ce soir, surtout que le son est excellent ! (comme quoi les deux heures de balance dans l’après-midi n’ont pas servi à rien).
La fosse, endormie pendant le set de Scarve, s’est transformée en une véritable fournaise gonflée à bloc.
Après nous avoir interprété Soulburn, le quintet nous fait un petit festival Nothing avec un enchaînement Rational Gaze – Perpetual Black Second – Stengah qui laissa des traces dans la fosse mais aussi dans les esprits. Il faut reconnaître, qu’autant je n’accroche pas spécialement sur album, autant en live, ça m’a paru bien plus énergique. Heureusement les suédois remettent les pendules à l’heure avec un excellent New Millenium Cyanide ou encore une version tronquée de Catch 33 débutant à partir du 7ème chapitre de l’album jusqu’à la fin du 9ème. Ce morceau a un rendu live hypnotique et totalement prenant, on ne peut donc que regretter qu’ils n’aient pas joués plus de parties de cet album…
Techniquement parlant, les musiciens de Meshuggah sont toujours aussi impressionnant de maîtrise, seul Tomas Haake paraissait légèrement en dessous de son niveau habitude sur Catch 33. Quant à Jens Kidman, sa prestance scénique ajoute un côté mécanique, dénué d’émotions se complaisant parfaitement avec son timbre de voix si particulier.
Après une heure et quart de set, les suédois concluent leur set avec leur cultissime Future Breed Machine qu’ils n’avaient pas joué au Fury Fest 2004, me frustrant énormément. Mais l’attente valait le coup tant se titre est aussi intense en live que sur album !

Les Meshuggah n’ont donc pas failli ce soir, assurant un set sans (presque) aucune erreur et avec un son tout simplement énorme pour le grand plaisir de la salle comble du Trabendo. Les seuls regrets que je pourrais émettre sont l’absence d’une séquence de I et la trop grande présence de titres de Nothing qui m’ont fait quelque peu trouver le temps long par moment.
Il ne reste donc plus qu’à espérer que Meshuggah ne mette pas 5 ans à retrouver le chemin de la capitale, une fois leur prochain album « live » achevé !