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jeudi 11 décembre 2014

Six Feet Under + Nile + Gorgoroth + Disbelief + Dying Fetus + Dew Scented + Enthroned

La Locomotive - Paris

U-Zine

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Voilà longtemps que je n’avais pas vu une affiche aussi alléchante ! Certes, on retrouve toujours un peu les mêmes groupes dans ce genre de gros festival extrême, mais de voir autant de formations de qualité en une journée, ça fait toujours autant plaisir. J’ai bien dit une journée, car le festival s’est écoulé de 14 heures à 21 heures… et pour une fois, LaLoco a respecté les horaires qu’elle avait annoncée : chapeau bas ! Je vais m’occuper du report du concert, mais Cannibal JC s’est occupé des groupes de blacks étant donné que je n’affectionne pas spécialement ce style musical.

Mais d’emblée, avant même que le fest ne commence, celui-ci semblait bien différents des autres pour plusieurs raisons.
D’une part, les bus de Wykked Wytch, Cataract et Disbelief rencontrèrent quelques problèmes en Belgique, où ils avaient joués la veille. De ce fait, Wykked Wytch et Cataract ne purent assurer le show, alors que Disbelief eu la chance de pourvoir arriver à temps.
Mais il semblait aussi différent d’autre part, car deux des formations présentes se sont récemment séparés de leur ou d’un de leurs chanteurs ; en l’occurrence Nile et Dying Fetus. Donc ce fest est loin de commencer de façon linéaire et nous prépare à une belle après-midi de bruit et de préripéties.

Premier groupe à pénétrer sur scène pour ce No Mercy Festival édition 2005, les blackeux de Enthroned. Lord Sabathan, le chanteur, prononce pour introduire le set du groupe par quelque chose comme : "Ce soir, concert en hommage a notre père a tous… Satan !" (ça ne rigole pas, non ! hihi). Le trippe satanique dans la voix est plutôt amusant. Au niveau de la prestation, des riffs répétitifs et influences thrash par moment, sont les maîtres mots de ces blackeux belges. Le son est plutôt correct, agréable, et le groupe permet un bon tour de chauffe au public.

C’est alors qu’arrive ensuite les teutons de Dew Scented. Ces derniers tournent beaucoup ces derniers temps, car ça doit faire la troisième fois que je les vois en un peu plus d’un an ( au X Mass 2003, au Fury 2004 et donc aujourd’hui ). Les thrasheux ont beau toujours exécuté des lives hyper carrés, le moins que le puisse dire c’est qu’ils ont une facilité à mettre un fosse à feu et à sang en quelques titres ! Le chanteur échange quelques mots avec le public et sort les quelques mots de français qu’il a pû apprendre pendant ces longues tournées européennes. « Cities of the Dead » lui permet de chanter en faisant bons nombres de mimiques diverses. Le groupe finit son set avec leur traditionnel titre de fin « Acts of Rage », extrait de leur dernier album Impact.

Ensuite… le choc ! J’ai nommé Dying Fetus. Les ayant vu au Fury, leur prestation m’a légèrement déçu du fait que les chants hardcore étaient bien plus proiminants que sur album. Mais le destin fait bien les choses car le hurleur coreux du groupe, Vince Matthews, est parti du groupe il y a quelques mois. Mais le frontman chanteur/guitariste, John Gallagher, n’a pas encore décidé de le remplacer. C’est donc le bassiste qui s’occupera des parties HxC ; et ce fût pour me ravir. Mais même si j’ai préféré cette voix plus caverneuse, l’ancien chanteur avait une certaine prestence... En effet, il ne s’occupe que du chant et pouvait donc se ballader sur l’ensemble de la scène. Sur ce point, les avis sont peut être mitigés ; mais un constat qui fait l’unanimité est bien celui de la batterie ! La rapidité du batteur en laisserait plus d’un perplexe et maitrise la double pédale de façon exemplaire. Le groupe nous a gratifié d’un nouveau titre, toujours dans une veine extrêment brutal et technique. Une première grosse surprise de la soirée…

Malgré les problèmes de bus rencontrés, les allemands de Disbelief sont bien au rendez-vous. Par contre la fosse, elle, ne l’est pas ! En effet, après le set de Dying, la moitié du pit part se reposer ou prendre une petite bière. Même si le groupe était un peu extra-terrestre sur le line-up du fest, des métalleux sans ouverture ont trouvé le moyen de brailler, et les critiques fussent : « C’est de la merde ! », « Cassez-vous ! », en gros les spectateurs typiques sans aucun respect pour les groupes. Certes, les autres partent mais moi je suis bien présent. Après leur excellent album 66Sick, je les attendais de pied ferme ! C’est un show correct qui nous a été proposé, mais il a manqué ce petit quelque chose qui aurait fait que… En fait, sur album studio, leur musique dégage une certaine « aura », qui n’apparaît pas en live. Musicalement c’est impectable, mais ce manque est sans doute majoritaire dû à la voix... Le chanteur était clairement en sous régime ; je sais pas exactement si ceci venait de lui directement (avec les problèmes d’horaire qu’ils ont subis) ou bien, du fait que les balances étaient mal réglées. Mais quoiqu’il en soit, quelque chose clochait dans son chant et je suis d’avis pour penser que si le chant avait été bon, le groupe aurait mis tout le monde d’accord, ce qui n’a pas été le cas ( ce qui est d’ailleurs fort dommage ). Le groupe s’est essentiellement penché sur son nouvel album car 4 titres sur 6 en faisaient parti. Ils exécutèrent donc : "66 (Intro)", "Sick", "Crawl", "For God ", "Rewind It All ", dédicassèrent leur titre “Misery” au deux groupes qui n’avait pas pû se rendre sur les lieux du fest, et achèverent leur set avec le terrible "To The Sky ". Un groupe à revoir en live, pour voir si ces problèmes vocaux sont volontaires ou non.

Disbelief vient de quitter la scène depuis peu quand les true blackeux Norvégien de Gorgoroth font leur apparition, pour mon plus grand plaisir vu que je n‘avais aucune certitude quand à leur participation (vu qu‘à part leur site officiel, aucun site ne confirmait leur venue). Niveau look, les gros bracelets à long piques sur les avant bras (entre autre) de chaque membre étaient plutôt impressionnants (c’est Hellraiser qui serait vert de jalousie !). Sous un très bon pogo dans le pit, Gorgoroth nous offre une prestation maléfique pleine d’énergie, c’est le moins que l’on puisse dire, tant les chansons s’enchaînent à une allure infernale, avec très peu de pause. Le set est loin d’être d'une précision chirurgicale au niveau de la qualité sonore des morceaux, mais qu’importe, la motivation y est, à l’image du très bon chant satanique de Ghaal (qui je vous le rappelle a été accusé il y a quelques temps d'avoir séquestré un homme d’une quarantaine d’année afin de boire son sang. Pas très net le bougre ^^), ainsi que du headbanguage frénétique du guitariste chauve. On a notamment droit à quelques chansons du nouvel album Unter den flugeln von Satan, tel que "Ritual". Je tiens pour finir à pousser un petit coup de gueule à ceux qui venaient gêner sur scène les musiciens. Ceux-ci se sont fait gicler énergiquement à chaque fois par les membres de Gorgoroth (un peu comme l’avait fait Mortuus au X-mass en décembre dernier) et c’est tant mieux.

Malgré les mauvaises langues qui diront que les groupes de black de la soirée n’auront pas fait le poids face aux death metalleux de Dying Fetus et Nile entre autre, que le son était une « bouillie sonore », je tiens à faire remarquer la grande enthousiasme du public pendant le set de Gorgoroth (la foule criant même à tu-tête des « Gorgoroth, Gorgoroth ! » entre deux chansons), démontrant que Enthroned et Gorgoroth ont tenu la dragée haute.

Arrivent enfin mes chouchoux de la soirée, ceux pour qui j’avais principalement fait le déplacement : les monstrueux Nile ! Je peux vous dire que l’adjectif « déçu » est celui qui qualifierait le moins bien ce set. Contrairement à leur prédécésseurs, on peut lire un sourire radieux sur tous les membres du groupe.
Côté line-up, comme je vous le disais, il a eu du changement : les deux têtes pensantes, Karl Sanders et Dallas Toler-Wade, sont évidemment toujours présents, mais tout d’abord le batteur à changer. En effet, ce n’est plus le Tony(truant) Laureano aux commandes, mais le batteur de Nighfall ( formation grec ). J’étais le premier rétissant à cette récente arrivée dans le groupe, mais aussi le premier a approuvé le choix de Karl ! D’une rapidité, d’une brutalité et d’une technicité de génie ! L’autre point sur lequel je doutais, était sur le nouveau bassiste de 19 ans, remplaçant de Jon Vesano. Pour le chant et la prestence, je dis pas, mais pour ce qui est de la basse en elle-même, ce jeunot n’a strictement rien à envier à celui qu’il remplace. Certes, on a pas eu comme annoncé Steve Tucker (Morbid Angel), mais la qualité était tout de même au rendez-vous. Ce changement de line-up modifiera d’ailleurs la position des membres sur scène car Dallas Toler-Wade, qui s’occupera des parties chants de Jon Vesano, se retrouve de ce fait, placé au centre de la scène.
Pour ce qui est du set-list, en commençant par l’impérial "The Blessed Dead" et en finissant par l’excellentissime "Black Seeds Of Vengeance", les américains ne se risquaient pas trop. Mais pourquoi ce qui risquer quand ça marche ainsi ? On y entend des titres tels que "Sarcophagus ", "Ramses Bringer Of War",.. mais pas de "Execration Text", ni le nouvel extrait du prochain album "Lashed to the Slave Stick". Mais question nouveaux extraits, on a été gâté avec trois titres de leur nouvel album : dont le morceau titre "Annihilation Of The Wicked" et "Cast Down The Heretic". Après l’écoute de ces quelques nouveauté, je vous rassure que l’empreinte Nile est toujours là et la brutalité est à son apotéose. Et un son plus que correct, que demandez de plus ?! J’attendais leur prestation et je peux dire que je suis resté bouche bée devant tant de technicité et de bestialité… Le « très bien portant » Karl aspire toujours autant le respect ! C'est sans hésitation mon meilleur groupe de la soirée: Nile Rules !

C’est enfin au tour des maîtres de la soirée de faire leur apparition, j’ai bien évidemment nommé Six Feet Under. Un Chris Barns toujours de qualité mais avec un petit coup de vieux. Le papy death metal, à sa prise de micro si particulière, nous a fait un show des plus remarquable. Ses dreads, sa voix, ses mimiques, sa carrure d’ex Cannibal Corpse ; tout y est ! L’attitude de rock-star qu’il avait eu la dernière fois que je l’avais vu à presque disparue, même s’il ne peut pas s’empêcher de taper dans les mains de ses fans sur chaque chansons. Et pour ce concert, les SFU est mis en avant tous leurs morceaux rapides. On a ainsi pû entendre un extrait de leur nouvel album, "Shadow Of the Reaper ". S’en ait suivi "Revenge of the Zombie", “Victim Of The Paranoid”, "The Day the Dead Walked", "When Skin Turns Blue",... Mais Mr Barns n’aime pas se faire réclamer des titres. De ce fait, "Amerika the Brutal" et "TNT" seront passé à la trappe malgré une très forte demande. Néanmoins le groupe a tout de même eu un très bon rapport avec la fosse.
Les fans (épuisés mais bien présents) auront le petit supplément avec un rappel de trois titres. Même si après plus de cinq heures de métal dans les jambes, on apprécie moins musicalement, le spectacle est toujours là !

Un festival d’une qualité remarquable où les groupes se sont suivis sans trop se ressembler, et qui plus est, en respectant les horaires ! Ca fait toujours chaud au cœur de voir un rassemblement d’autant de métalleux pour un tel événement ; des tignasses, de la bière, de la barbe, de la transpiration, hummm… si ça, ça donne pas envie ! Mais il serait fort sympathique de voir autant de monde aux concerts de groupes français. Mais pour un fest : bière et bonne humeur (bons groupes en option), voilà les mots clefs !