Articles Retour

The Metalhead and the Geek Pt. I

mardi 29 janvier 2013
U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

Le Metal et le jeu vidéo ont au moins deux points communs.

Le premier, bien entendu, c’est que si tu écoutes l’un ou pratique l’autre, tu tueras des gens dans ton école actuelle ou passée, dans ton lycée, au bureau, chez toi ou sur une île remplie de jeunes.
Si les deux constituent deux de tes nombreuses passions, tu es dans la merde. S’il pleuvait des trous du cul ce serait pas pire.

Néanmoins, les deux domaines partagent un autre point commun : celui de s’immiscer dans l’univers de l’autre.
Ce dossier aura donc pour simple vocation de relever des exemples d’interactions que les deux sphères artistiques (oui oui, le jeu vidéo est un art) ont ensemble sans prétendre à l’exhaustivité, pour cela, je compte sur vous pour me faire connaître des oublis impardonnables. Ce dossier a été bâti sur beaucoup de mémoire, pas mal de recherche et beaucoup de subjectivité, et 22 ans de gaming et 15 de metal acharné ne me permettront pas d’être complet, ma volonté étant plus de partager deux de mes passions avec vous que d'en rédiger une thèse.

Il ne sera également pas ici question de recenser tous les groupes qui proposent une musique metal en BO composée spécialement pour la création d’un jeu, mais plutôt de relever en priorité les formations bien connues qui se sont glissées au pays des pixels et des Frames Per Seconds.

Car je suis comme vous et je vous comprends. Je ne suis plus un adolescent, je suis pas loin de la trentaine avec une vie sociale et familiale, je n’ai (aussi loin que je me souvienne) jamais tué personne, j’adore le jeu vidéo, le métal berce ma vie depuis ma pré-adolescence et je m’en porte très bien, n’en déplaise aux détracteurs des deux registres… Et comme le disait l’ami CorpseGrinder : Fuck The Alliance you emo cocksuckers! Amusez vous bien.

Page 1
 

• PROLOGUE – Le Metal – Musique charnière du jeu vidéo depuis toujours.
• LEVEL 1 – C’est lui qu’a commencé !
• LEVEL 2 – L’Amour au grand jour
• LEVEL 3 – Les collaborations se précisent
 

Page 2
 

• LEVEL 4 – Le Rock / Metal : Une thématique à part entière.
• Level 4.1 – Les jeux musicaux à profusion
• Level 4.12 – L’OVNI Audiosurf
• Level 4.2 – Le Metal incarné, plus rare.
• LEVEL 5 – Le retour de bâton.
• EPILOGUE – Quid de tout c’bordel ?

• PROLOGUE – Le Metal – Musique charnière du jeu vidéo depuis toujours.

Si l’on devait énumérer tous les jeux qui ont proposé le Metal / Heavy / Hard comme BO de leurs produits, on y passerait sans aucun doute des heures. Tout ce qui concerne le metal et assimilé a toujours eu un fort lien avec l’univers vidéoludique et en voici quelques exemples dont certains ne nous rajeuniront pas. Ca sonne en midi pour les plus vieux, bien sûr, mais projetez-vous ce son avec une guitare et vous êtes bons.

Street Fighter 2




Asterix and the Great Rescue



Killer Instinct



Final Fantasy VI



Guilty Gear X

Et des centaines d’autres plus ou moins récents…
 

• LEVEL 1 – C’est lui qu’a commencé !

A ma connaissance, c’est d’abord l’univers vidéo-ludique qui a fait de suaves clins d’œil à la musique metal, sans la citer vraiment, mais en repompant partiellement et plus ou moins discrètement les tueries de l’époque.

L’exemple le plus flagrant restera le tout premier Doom, qui, sorti en 1993, ne s’est pas privé pour piocher pour ses compos en midi le riffing d’illustres formations metalliques. Citons à la volée Pantera, Metallica ou Slayer.
Et oui rien que ça.
L’histoire ne dit pas si ID Software, le développeur du FPS Cultissime et de ses suites qui sont certainement passées dans vos mains si vous avez plus de 25 piges, avait toutes les autorisations nécessaires ou s’il s’est retranché derrière le fait que les musiques soient ‘librement inspirées’ de celle de ses géniteurs.

Ca ne vous évoque rien, quand bien même vous y auriez joué ? Piqûre de rappel.

Pantera – Rise






Pantera – Mouth for a War





Slayer - Silent Scream





Metallica – No Remorse (ou Master of Puppets c’est selon)

L’influence est largement palpable, voire clairement revendiquée, mais reste au stade de passionnés composant des titres spécifiquement pour un jeu en particulier.
3 ans plus tard néanmoins, en 1996, les choses prennent une autre tournure et pas des moindres : Trent Reznor compose la BO officielle de la légende Quake, en livrant un boulot excellent, récompensé par la figuration du logo de Nine Inch Nails sur certaines des armes et caisses de ravitaillement du FPS culte.
 


Un exemple avec le menu d’intro qui vous rappellera sans doute de délicieux souvenirs.
 

• LEVEL 2 – L’Amour au grand jour

Même aux prémices de sa démocratisation, le jeu vidéo n’a fait que très sporadiquement appel aux grands noms du Metal mais s’il existe bien un groupe abonné au domaine, sans surprises d’ailleurs, c’est Fear Factory.
En 1997, le Sacro-Saint Carmageddon développé par SCI et qui restera à mes yeux le meilleur jeu de bagnoles au monde avait un principe simple.
Vous avez 3 manières de finir la course. En finissant avant les autres, en détruisant à grand coup de pare-chocs vos adversaires, ou encore mieux, en tentant d’écraser tous les piétons, femmes, enfants et vaches inclus. Terriblement sujet à controverse, le jeu ne pouvait rêver meilleure BO que celle du Demanufacture de Fear Factory, en instrumental s’il-vous plaît. A cette époque vous pouviez même insérer le disque dans votre lecteur et jouer au Burton C Bell de campagne en braillant par-dessus la zic en défonçant les lattes de votre couche a force de sauter dessus.
 

 



Fear Factory n’en est pas resté là et s’est porté volontaire pour assurer une partie de la BO de jeu Messiah développé par Shiny en 2000, BO composée d’extrait de l’album de remixes de Fear Factory : Remanufacture.
 

Au fil du temps qui passe et à mesure que le jeu vidéo se répand, le metal devient de plus en plus courant sur les bandes sons de pixels ambulants. Nous évoquons Fear Factory mais il n’aura pas fait cavalier seul bien longtemps sur nos machines et se retrouve entouré de beaucoup de ses petits copains sur, par exemple, le FPS tactique Tom Clancy’s Rainbow Six Lockdown, sorti en 2005 dont le pendant musical regroupe entre autre Soilwork, Strapping Young Lad, Devildriver, Mnemic ou encore Chimaira.
 


La licence des GTA par Rockstar, très Metal dans l’âme aura marqué plus d’un Metalleux avec sa première véritable radio dédiée au Metal / Hard Rock, V Rock, dans son opus GTA : Vice City, paru en 2003. La station rassemble Motorhead, Slayer, Anthrax, Megadeth ou encore Twisted Sisters pour le plus grand ravissement des seuls Tony Montana metalleux en herbe.
 

MTX: Mototrax en 2004 proposait, à défaut de bon jeu, une BO moderne pour laquelle Black Label Society, Slipknot, Static-X ou Dope ont répondu présent.
 

Et la liste des exemples de features de groupes metal ‘grand public’ sur des BO de jeux divers et variés serait faramineuse s’il fallait la recenser entièrement.

Il n’en faut pas plus pour comprendre que le metal prend une place plus importante au cœur du jeu vidéo chacun se servant de l’autre comme support promotionnel, idée fructueuse qui incitera un bon nombre de groupes à s’engouffrer dans la brèche publicitaire offerte par un domaine de plus en plus développé.

A ce titre, il est impossible de ne pas évoquer l’exemple le plus flagrant d’ingérence publicitaire dans un jeu vidéo : celui de la participation d’Avenged Sevenfold pour le jeu Call of Duty Black Ops 2 sorti fin 2012.
Plus qu’une simple participation musicale, le groupe a carrément été modélisé dans une séquence complètement inutile proposée à la fin du jeu, censée faire office de générique.

Si vous ne voulez pas vous spoiler la tronche, ne regardez pas ci-dessous.

Rafraîchissant au demeurant, changeant certes des habituels génériques de fin qui défilent, on peut douter de la pertinence artistique de la figuration du groupe en modèle 3D interprétant son titre. CoD est une licence monstrueuse qui s’écoule à plusieurs millions d’exemplaires à travers le monde, et Avenged Sevenfold fait partie des mastodontes du metal grand public outre-Atlantique. Le partenariat est malin : Avenged communique auprès de millions de fans qu’il apparaîtra sur le jeu, l’éditeur recueille des joueurs éventuels, Avenged figure au générique : le groupe recueille des auditeurs potentiels.
 

• LEVEL 3 – Les collaborations se précisent

Alors que les BO de jeux vidéos font souvent office de Compil’, ne proposant pas de contenu musical neuf, il arrive de temps à autre que des développeurs fassent directement appel aux musiciens Metal dans le but qu'ils composent exclusivement pour leurs produits, voire même pour qu'ils s’intègrent directement dans le jeu, démarche plus légitime artistiquement que la simple figuration sur une compilation.

Le plus ancien partenariat à ma connaissance reste Trent Reznor qui a, nous l’avons évoqué en Level 1, composé la BO de Quake en 1996. Mais les coopérations, beaucoup plus tard, tendent à se multiplier, preuve de l’intérêt grandissant du public pour la scène autant que pour le jeu vidéo.

Blind Guardian a par exemple composé un titre inédit pour Sacred 2 en 2008, baptisé Sacred, et incorporé à l’album At the Edge of Time deux ans plus tard sous le nom de Sacred Worlds.
 

Within Temptation, la même année, a composé pas moins de deux titres pour le MMO The Chronicles of Spellborn : The Howling et The Sound of Freedom.
 

Plus récemment, en 2012, Jonathan Davis (Korn) a été approché par Konami pour composer la bande-son du Survival-Horror bien connu : Silent Hill, Downpour.

Mais fort de cette ascension du metal et de la musique amplifiée en général dans le vaste espace vidéoludique et ailleurs, le jeu vidéo a carrément franchi le la cap d’en faire un fond de commerce bien lucratif.