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samedi 26 février 2011

Anathema

Jamie Cavanagh

U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

Pour une première interview avec un groupe de ce calibre, il m'est arrivé des misères. L'interview devait se faire avec un Danny exténué qui après deux questions, nous a a foutu à la porte. C'est donc avec un Jamie, bière à la main et légèrement éméché, que l'interview a lieu. Je ne vous raconte pas le stress. Ceci dit, l'interview s'est très bien passée mais pas l'enregistrement qui a échoué. C'est donc de mémoire que je vous partage ce que m'a raconté ce bon vieux Jamie.

U-zine : Vous avez mis sept ans pour sortir We're Here Because We're Here après A Natural Disaster, peux-tu me rappeler ce qu'il s'est passé durant cette période ?

Jamie : Nous étions en contrat avec Music For Nations mais celle-ci a été racheté par Sony BMG. Nous ne nous voyions pas faire parti de ce label qui nous semblait trop gros pour Anathema et eux ne voulait pas de nous car nous étions trop petit pour eux. Nous voulions aller dans un nouveau label mais avec notre contrat, nous ne pouvions pas le faire de suite. Une fois celui-ci expiré, nous avons cherché un label intéressant et nous avons finalement trouvé le label de Steven Wilson et Porcupine Tree, Kscope. Pour le futur, nous désirons sortir avec nos propres moyens l'album mais nous n'avons pas encore assez de notoriété et nous devons encore passer par un label.

U-zine : Vous étiez l'un des groupes les plus tristes du Monde mais avec votre dernier album, vous envoyez une véritable vague de sentiments positifs à la face des auditeurs. Qu'est ce qu'il s'est passé pour vous ?

Jamie : La vie. Tout simplement, la vie. Nous racontons nos sentiments du moment qu'ils soient négatifs ou positifs. Par le passé, nous composions des titres plus tristes mais c'est la vie qui nous les dictaient. Toutefois je ne pense pas que nous soyons le groupe le plus triste du Monde.

U-zine : N'est-ce pas trop dur de jouer des morceaux aussi tristes que « One Last Goodbye » ou « Lost Control » alors que vos tourments semblent si éloignés ?

Jamie : Absolument pas. Nous savons pourquoi nous jouons ces morceaux et nous les vivons, de ce fait, toujours à fond en live.

U-zine : Maintenant, pensez-vous que les problèmes avec Music For Nations et tous vos problèmes n'ont pas été une opportunité de repartir de zéro et d'atteindre une certaine maturité ?

Jamie : Disons que nous essayions de jouer du mieux possible avec les cartes qui nous sont distribuées. Nous essayions de tirer le meilleur de nous quelque soit les évènements qui nous affectent.

U-zine : Pourquoi avez-vous choisi de tourner en France ? Est-ce un pays spécial pour vous ?

Jamie : Définitivement, oui. Le public français nous a toujours réservé un accueil génial et nous essayions de bien le lui rendre.

U-zine : Sur les derniers tours, vous jouez des chansons de tous vos albums excepté Eternity. Pourquoi ce choix ?

Jamie : Tout simplement car il faut faire des choix dans la setlist sans quoi nous jouerions quatre ou cinq heures mais ne nous le boudons pas. Ils nous arrivent encore de jouer « Angelica » et « Hope » (ndlr : je ne suis plus sur que ce soit de ce titre dont il m'a parlé).

U-zine : N'est-ce pas trop épuisant de proposer tous les soirs des performances de deux heures trente voire plus ?

Jamie : Pour le public peut être mais pour nous, ce n'est pas du tout une contrainte. Au contraire, il nous arrive souvent de jouer trois heures lors de shows spéciaux comme à Sofia, Beyrouth,... (ndlr : il m'énumère la longue liste que je n'ai pas retenu) ou nous ne jouons que rarement.

U-zine : La première fois que je vous ai vu, c'était en 2007 à l'Olympia avec Porcupine Tree. C'était merveilleux. Etait-ce un show spécial pour vous ?

Jamie : J'ai un cd de Jeff Buckley enregistré à l'Olympia et je l'adore. Donc oui, pour le groupe c'était un événement de jouer dans cette salle avec Porcupine Tree qui a fait également un grand show. En plus, c'était une date encore plus spéciale car John Douglas n'était pas là et a été replacé au pied levé par son technicien.

U-zine : Remontons dans le passé, je vous ai vu hier à Caen et je me disais que votre période Doom Death est désormais très lointaine. Comment juges-tu cette période avec le recul ? Après tout, c'est grâce à cette période que vous êtes devenu un groupe culte.

Jamie : Nous ne l'oublions pas et à vrai dire, nous n'y avons pas discuté mais il serait tout à fait possible que nous rendions hommage à ces albums dans le futur. Toutefois, il faudrait l'accord de Duncan Patterson qui a écrit ces lignes de basses. Mais pour un concert spécial, c'est envisageable. Je me rappelle avoir raté un concert de Devin Townsend qui jouait en entier Ziltoïd et je m'en veux encore.

U-zine : Quel est ton album préféré d'Anathema ?

Jamie : Le prochain! C'est toujours le prochain. Il est là (ndlr: Il me montre sa tête) et ce sera le meilleur.

U-zine : Et à part celui là ?

Jamie :We're Here Because We're Here! Je n'ai participé qu'à deux albums avec le groupe. A Natural Disaster était bon mais celui là le dépasse sur tous les points.

U-zine : Devrons-nous attendre encore sept ans avant d'avoir un nouvel album ?

Jamie : NON! NON! NON! (en faisant des incantations vaudou autour de mon dictaphone).

U-zine : Avez-vous commencé à travailler dessus ?

Jamie : Je te l'ai dit, nous avons commencé, il sera encore meilleur et il sortira très vite.

U-zine : Un dernier mot pour les fans français ?

Jamie : Merci beaucoup.(ndlr: en Français dans le texte)

Merci à Roger pour avoir arrangé l'interview, à Matthieu pour sa disponibilité et ses efforts pour avoir un remplaçant à Danny, à Jamie pour sa gentillesse et même à Danny qui viendra s'excuser dans la foule en me serrant la main.