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vendredi 2 juillet 2010

Soilwork

Bjorn "Speed" Strid

U-Zine

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Dans le vivier impressionnant et obstrué du death mélodique, Soilwork a toujours fait office de leader quasi incontesté. Fondateurs du son « swedish sound made in Gotebörg » avec In Flames ou Dark Tranquility, les suédois, montre scénique enchainant tournées après tournées et album à succès, revient en cette année 2010 résolument divine pour offrir une leçon aux jeunes suiveurs.
C’est avec un album visiblement explosif, voyant le retour de Peter Wichers à la guitare (après son départ en 2005 et son absence sur Sworn to a Great Divine) et le réveil d’une puissance en partie perdue sur l’opus précédent (comparé au destructeur Stabbing the Drama) que Soilwork compte de nouveau dominer la planète death mélo.
Le sympathique chanteur Björn « Speed » Strid, avec deux bonnes heures de retard, ne tarit d’ailleurs pas d’éloges à propos de ce fameux The Panic Broadcast.

[Par Eternalis]

Salut Björn ! Comment vas-tu ?

Je vais très bien, c’est la période la plus cool du boulot en ce moment. Encore désolé pour le retard, les plannings n’étaient pas bons, je suis vraiment désolé.

Ce n’est pas un problème ! Je n’ai pas encore pu écouter The Panic Broadcast car il n’est pas disponible en promo chez Nuclear Blast. Peux-tu nous le présenter s’il te plait ?

Cet album est l’un des plus différents que nous ayons fait des autres. Je pense que ce Panic Broadcast est le meilleur depuis Natural Born Chaos. Il a énormément de présence, il est très mélodique mais en même temps dispose d’une puissance dévastatrice…

Sworn to a Great Divine a été le premier et seul album sans Peter. Il est depuis revenu dans le groupe en 2008. Comment vois-tu ce disque aujourd’hui ?

Et bien je suis toujours très fier de cet album. Mais il est certain que le nouvel album dispose plus de la marque Soilwork que celui-ci. Ca avait été un challenge sans Peter, qui était parti à cette époque. Le travail des guitares était différent, certains n’avaient pas vraiment compris ce disque…

Qu’avez-vous cherché à exprimer dans ce nouvel album ?

De la colère, de la frustration, énormément de sentiments. C’est un album très émotionnel, j’ai vécu dans ma vie une période relativement chaotique et j’ai évoqué tout ça dans cet album, en suivant plusieurs voies différentes. Les textes sont donc personnels, ils racontent ma vie et cette période difficile pour moi, j’y tiens beaucoup.

As-tu travaillé tes vocaux différemment que par le passé pour The Panic Broadcast ?

J’ai exprimé mes émotions dans différentes voies, donc j’ai travaillé différemment mon chant oui. J’ai moins réfléchi pour savoir si cela devait être en chant clean ou agressif, tout est « réel », viscéral, pris sur le moment.

Peter a produit le dernier Nevermore. Comment s’est-il attelé à Soilwork après ça ? Ce sont deux groupes et deux productions très différentes…

Et bien Peter connait Soilwork par cœur, c’est très simple pour lui, très relax de travailler avec lui. Il a offert une production très organique, « in your face » et a une si grande expérience, c’est un vrai bonheur. Il a apporté beaucoup de bonne humeur en studio, de décontraction et ça s’entend sur le disque. Nous n’avions aucune pression.

J’ai lu récemment une interview de Warrel Dane où il disait être fan de Soilwork et adorerait jouer avec vous. Est-ce une idée qui te plairait de tourner ensemble pour la promotion de The Panic Broadcast ?

Bien sur ! Nous sommes également des énormes fans de Nevermore (interview Soilworkrires). Nous avons déjà tournés avec eux, ce sont des gens supers et des musiciens exceptionnels. Humainement, c’est une très bonne chose…ce serait génial en effet.

Ta voix a toujours été le signe distinctif de Soilwork. As-tu peur de perdre ta voix ou de la puissance après toute ces années ?

J’ai peur en effet. Ca m’arrive le matin de me lever en me disant « Oh mon dieu, je perds ma voix » (rires). Mais je fais des efforts et je prends plus de précautions aujourd’hui, je la travaille. Après, qui sait comment elle sera dans quinze ans ? J’ai plus de frayeur vis-à-vis de ma voix claire, qui peut bien plus facilement me trahir, du fait qu’elle soit très pure…

Comment placerais-tu ce disque par rapport à vos albums précédents ?

Je pense que c’est notre album le plus personnel et le plus ambitieux à ce jour, probablement notre meilleur production à ce jour. Je dirais qu’il est un mix parfait entre Natural Born Chaos et Stabbing the Drama, il est plus violent que nos prédécesseurs, mais le retour des mélodies de guitare de Peter est très perceptible. Il est différent de Sworn to a Great Divine.

Personnellement, j’avais adoré l’aspect parfois hardcore de tes vocaux sur Stabbing the Drama. Comment composes-tu tes lignes vocales ? Comment décides-tu si telle partie
sera clean ou hurlée ?


Je ne sais pas vraiment. Tout est très naturel. Dans le passé, je cherchais à créer une dynamique musicale mais aujourd’hui, tout suit vraiment les textes, il faut que ce soit naturel, ça sort tel que ça sort. Je ne me pose pas la question de savoir si ainsi doit être chanté ainsi, c’est selon ce qui semble être le plus logique.

Soilwork enchaine les tournées et joue énormément live. Est-il difficile de construire une vie de famille, une vie « normale » dans ces conditions ?

Evidemment, ce n’est pas simple, il y a énormément de concessions. Nous sommes beaucoup sur la route, bien plus que par le passé. Tout ceci demande beaucoup de passion pour mon entourage et ma famille mais nous aimons tellement la musique, c’est notre passion. Tourner ainsi une chance si grande que nous n’avons pas le droit de nous en plaindre…

Vous êtes considérés avec InFlames comme les créateurs du son typique suédois. Aujourd’hui, les albums d’InFlames sont décevants…est-ce une pression supplémentaire pour vous ?

Hum…pas vraiment. Nous avons tracés nos chemins respectifs aujourd’hui et ne ressemblons plus vraiment à In Flames. Je ne pense pas qu’il faille nous comparer aujourd’hui, In Flames a plus apporté que nous au métal en général et jouit d’une notoriété que nous n’aurons surement jamais, bien en dehors du simple cadre métal.
Musicalement, nous sommes très différents.

Votre relation avec Nuclear Blast est très stable depuis toutes ces années. C’est le label parfait pour Soilwork non ?

Yeah, complètement. C’est juste le plus gros label du métal au monde, ils font un énorme job pour Soilwork, la communication est magnifique, ils sont toujours derrière nous…après toutes ces années, je n’espère jamais travailler avec quelqu’un d’autre qu’eux.

Vous avez aujourd’hui deux membres ou ex-membres de Scarve avec Dirk (Verbeuren : batterie) et Sylvain (Coudret : guitare). Est-il plus étrange ou particulier de jouer en France maintenant ?

Un peu (rires). C’est un peu différent aujourd’hui, Soilwork possède une connexion avec les fans français du fait de la présence de deux ex-membres de Scarve, c’est évident, nous sommes finalement un peu chez nous quand nous venons ici, et je sais que Sylvain et Dirk sont toujours plus qu’heureux de jouer chez vous…chez eux.

En 2006, tu as collaboré avec Thomen Stauch pour le premier album de Coldseed. Y aura-t-il un jour un second album ou ce n’était qu’un « one shot » ?

Non, je ne pense pas. Nous avions travaillé ensemble à l’époque mais nous n’avons jamais parlé d’une quelconque suite…

Et ta participation dans Disamornia Mundi. Peut-on te considérer comme un membre officiel du groupe ou un simple guest régulier ?

Je suis juste considéré comme un guest. Je pose ma voix sur la musique écrite par les gars de Disamornia Mundi mais mon role se restreint à ça. Je n’interviens pas dans le processus de composition ou de production, et je n’en aurais pas le temps.

Comment vois-tu le futur de Soilwork ?

Et bien, nous avons un album fabuleux entre les mains, un line up plus que parfait, une énorme tournée qui se profile. Je suis vraiment très très fier de ce que nous avons réalisé avec « The Panic Broadcast », j’invite ainsi tous les fans français à venir nous voir pendant la tournée, beaucoup vont être surpris…je n’en dis pas plus…

Je suis très fier d’avoir pu parler avec toi. Merci beaucoup pour le temps accordé à cette interview. Je te laisse les derniers mots pour les fans français…

Merci beaucoup à toi pour cette interview. J’espère que tu aimeras le disque quand tu auras l’occasion de l’écouter ainsi que tous les fans français. Je vous invite tous sur notre prochaine tournée européenne pour fêter ça dignement sur scène. Le show sera dévastateur ! Vous êtes un super public, merci à vous !

A Bjorn pour sa sympathie et ses excuses malgré le retard...