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mardi 6 décembre 2005

Chimaira + Dark Tranquillity

Mark Hunter + Mikael Stanne

U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

Après avoir boudé pendant des mois la France, Chimaira était enfin de retour en France en compagnie des Suédois de Dark Tranquillity. L’occasion était trop belle pour ne pas interviewer les deux chanteurs des groupes. Mais, sachant que les deux groupes n’avaient rien sorti de nouveau depuis notre dernière entrevue, j’ai préféré m’entretenir avec les deux en même temps pour une interview d'un peu moins d'une demi-heure ô combien conviviale !

U-zine.net : Comment se passe la tournée ?
Mark Hunter (chanteur de CHIMAIRA) : Quelle tournée ?

(rires) Je vois que tu n’a pas changé depuis Juin dernier… Votre tournée Européenne !
(rires général)
Mikael Stanne (chanteur de DARK TRANQUILLITY) : Nous avons fait plusieurs dates en Angleterre la semaine dernière. Et c’était vraiment cool, car c’était plus ou moins la première fois que nous faisions une véritable tournée en Angleterre… Ce fut génial et les anglais vont enfin pouvoir nous connaître. On ne pouvait espérer mieux débuter la tournée !

Comment avez-vous partagé les dates de votre tournée commune pour savoir qui joue la tête d’affiche dans quel pays ?
Mark Hunter : Je crois que c’est notre manager qui a eu l’idée de faire cette tournée…
Mikael Stanne : Oui, tout à fait ! Et les têtes d’affiches de chaque pays dépendent des ventes de nos albums dans chaque pays, celui qui vend le plus, joue le plus tard ! Mais la durée de nos set-list est la même quelque soit le pays, donc il n’y a pas vraiment de différence et le public n’est pas lésé d’un pays à l’autre.

Et comment vous est venu l’idée de faire cette tournée commune ?
Mark Hunter : En fait, nous avons pas mal tourné en Europe ces derniers années, mais nous avons toujours privilégié le Royaume-Uni où nous y avons notre plus grosse base de fans. En Europe, Dark Tranquillity jouit d’une grande renommée alors qu’ils ont du mal à percer en Angleterre, cette tournée nous permet donc d’accroître notre public en Europe et de renvoyer la pareille à Dark Tranquillity en améliorant leur côte de popularité en Angleterre, car ils n’ont pas beaucoup tourné là-bas, contrairement à nous ! C’est donc une tournée logique…
Mikael Stanne : Tout à fait !

(m’adressant à Mark) En Juin dernier, tu m’avais confié que vous tourneriez avec In Flames vers la fin de l’année en Europe, on vous retrouve ici… Mais avec Dark Tranquillity ! Que s’est-il passé ?
Mark Hunter : In Flames a eu pas mal de problèmes avec leur label à cette époque car ils étaient entrain de changer de label aux Etats-Unis, ce qui a entraîné un retard sur la sortie de leur album au mois de février 2006. Ils ne voulaient donc pas tourner trop tôt. C’est donc tombé à l’eau.

Bullet For My Valentine fait figure d’épouvantail sur cette affiche, qu’est-ce qui vous a poussé à les prendre dans vos bagages ?
Mark Hunter : On les avait choisi mais on à découvert récemment qu’ils allaient être occupés à tourner un film porno gay (rires) où était-ce déjà ? (s’adressant à Mikael) En Suisse ?
Mikael Stanne : Oui, parfaitement !
Mark Hunter : Donc vu qu’ils filment tout ça en Suisse, ils sont trop occupés pour venir faire la tournée avec nous. Surtout qu’ils ont l’intention de filmer plein de films porno gays ! (rires général)
Mikael Stanne : Mais bon, on doit t’avouer que nous avons apprécier les vidéos qu’on a vu (rires).

Ils préfèrent donc tourner des pornos gay que tourner avec vous, vous devez-vous sentir vexé !?
Mikael Stanne : (rires) Oui !
Mark Hunter : Mais bon, on fait avec… Et puis, on l’a déjà fait avant eux (nouveau rire général) !

Pas facile de rester sérieux… Et comment se passe cette tournée « hors-scène » ?
Mark Hunter : Horrible, on se bat tous les soirs !
Mikael Stanne : Oui, se battre et matter des films porno gays… Voilà notre quotidien (rires) !
Mark Hunter : En fait, cette tournée est géniale. On a tourné avec pas mal de groupes dans le passé où la vie en backstage n’était pas géniale car nous nous bourrions la gueule seulement entre nous… Ce n’est pas faute d’essayer de les pervertir (rires)… Le problème ne venait pas du fait que nous n’aimions pas les autres groupes, mais beaucoup de groupes n’ont pas le même style de vie que nous, retournant directement dans leur tourbus une fois leur set fini, car ils étaient bien plus vieux et ne souhaitaient plus se saouler avec tout le monde. Donc, au final, on n’avait rien à faire lorsque nous n’étions pas sur scène et nous nous faisions chier…
Nous étions très excité de faire cette tournée, car nous savions que nous allions tourner avec deux groupes qui ont les mêmes délires que nous, c’est-à-dire boire et s’amuser ! Nous attendions donc avec impatience cette tournée car nos 6 dernières semaines de tournée ne furent pas très marrantes… Boire seulement entre membres de Chimaira, ce n’est pas aussi marrant que boire avec d’autres groupes ! (rires)
Mikael Stanne : Pour nous aussi, cette tournée est plutôt cool car nous connaissons bien Hatesphere ayant tourné avec eux en Février dernier… Dès qu’on s’est retrouvé dans le même tourbus, la bonne ambiance du début d’année est tout de suite revenue. On s’est senti comme chez nous… En plus, c’est génial qu’il y ait un autre groupe. Et puis, il ne faut pas oublier toute l’équipe technique qui est également géniale et avec qui on s’éclate tout le temps.

(m’adressant à Mark) Justement, ce n’est pas trop dur pour vous de vous intégrer sachant que les deux autres groupes se connaissent bien ?
Mark Hunter : Oui, enfin, je n’irai pas jusqu’à dire que c’est dur… Tu sais, on est des mecs qui s’intègrent très facilement, nous sommes très impulsifs et on est très communicatif… On a donc cherché à se marrer avec les deux groupes le plus rapidement possible et tout s’est très bien passé. Et puis, ils sont suédois, nous avons tourné avec beaucoup de groupes suédois, on sait donc qu’ils sont toujours très sexy (rire général)…
Mikael Stanne (essayant de reprendre son sérieux) : La barrière de la langue n’est pas vraiment un problème car nous, comme les danois, parlons anglais constamment… C’est donc très simple de communiquer.
Mark Hunter : Et puis, nous parlons également français entre nous (rires, Mikael a du mal à s’arrêter de rires)…
Mikael Stanne : Comme tout bon Suédois !

Sans oublier la langue universelle de l’alcool !
Mark Hunter : C’est le meilleur langage ! Et tout le monde le connaît bien, celui-là !

Voilà déjà plus d’un an que Kevin Talley à rejoint Chimaira, tout se passe bien ?... Connaissant votre habitude à changer de batteurs !
Mark Hunter : Non, pas du tout ! On le vire juste après ce concert (rires)… Et on va engager… Tu sais, ce mec Steeve… (rires) Quoi, tu connais pas Steeve d’U-zine.net (rires).
Non, sérieusement, tout se passe bien… Tant qu’on est sur scène, car si tu avais vu comment on a baisé hier soir…. (rires) Mais pour répondre simplement, il n’y a aucun problème.

Comme tout musicien vous avez été influencé par la scène suédoise, mais avez-vous été influencé par Dark Tranquillity ?
Mark Hunter : Je vais te dire un truc… Nous adorons la musique et les groupes suédois, mais le problème avec les groupes Américains, c’est qu’ils essayent tous de sonner comme des groupes suédois, alors nous faisons totalement le contraire et essayons de n’inclure aucune influence suédoise dans notre musique. Je ne citerais pas de noms mais… Si tu achètes un album de Shadows Fall, tu y retrouves des riffs pompés sur In Flames ou Dark Tranquillity ou At The Gates… Bon, maintenant, on sait qu’on ne pourra plus tourner avec Shadows Fall (rires) ! J’adore pourtant ce groupe, mais leurs influences suédoises sont trop flagrantes et le pire c’est qu’ils refusent d’admettre en interview qu’ils copient de nombreux riffs sur ces groupes.
Mais je suis un très grand fan des groupes suédois, le premier qui m’a véritablement plus c’est Meshuggah en 1994 et depuis je suis fan de toute cette musique. Par contre, je me force à ce qu’aucune influence suédoise n’apparaisse dans notre musique sachant que tant de groupes américains l’ont fait auparavant….

(m’adressant à Mickaël) Vous êtes l’un des premiers groupes d’extrêmes à avoir inclus des claviers dans votre musique. Que ressens-tu en voyant des groupes comme Chimaira utiliser également un clavier ?
Mikael Stanne : Je ne me suis jamais posé la question… Si nous avons pu aider à promouvoir quelque chose, tant mieux ! Et puis, le clavier n’est qu’un autre instrument avec lequel on peut s’amuser à ajouter diverses sonorités à notre musique. Mais bon, je pense qu’il y avait déjà pas mal de groupes qui utilisaient des claviers avant nous…

Oui des groupes comme Iron Maiden, mais je parle de l’extrême…
Mikael Stanne : On ne cherche pas à savoir qui copie sur qui, pour nous, ce qui compte c’est que ces claviers ont toujours apporté un véritable plus à notre musique, depuis notre première démo.
Comme tu dis, quand j’étais jeune, j’ai toujours aimé la façon dont Maiden utilisait les claviers, cela donnait un côté pop des années 80 à sa musique… J’ai donc été inspiré par des groupes comme Iron Maiden, Depeche Mode et d’autres groupes comme ça…

Le death mélodique n’a commencé à s’exporter aux Etats-Unis que depuis quelques années, comment expliques-tu le fait que ce style a eu beaucoup de mal à s’exporter aux Etats-Unis ?
Mikael Stanne : La distribution, je suppose. Ca toujours été très dur de sortir son album aux Etats-Unis jusqu’en 2000 / 2001. C’est à ce moment là que les rééditions ont commencé à pleuvoir. On a toujours eu beaucoup de fans là-bas, mais ils n’arrivaient pas à se procurer les albums. Et puis, il ne faut surtout pas négliger les tournées, comme n’importe quel artiste le sait (rires de Mark). Ta notoriété, tu la construits en faisant des mois de tournées dans ce pays ! C’est bien plus important là-bas qu’en Europe, si tu veux percer. Or, on a commencé à faire ce type de tournées que depuis deux / trois ans…
Mark Hunter : Je me permet de répondre, étant un Américain… Le mot « metal » était considéré comme un mot presque vulgaire, il y a quelques années. C’était très dur pour un groupe de tourner ou de distribuer ses albums. A Cleveland, nous avions un seul disquaire metal situé dans les bas fonds de la ville, il était tout petit… Mais il y avait tous les meilleurs albums. Alors que si tu allais chez un vrai disquaire, tu ne trouvais aucun album de metal. Ce qui était un peu normal, vu que le metal ne passait pas à la radio, excepté KoRn… C’était le seul groupe que l’on nous "autorisait" à écouter (rires). Mais aujourd’hui, tu vas dans n’importe quel disquaire, et tu trouves tout ce que tu veux de l’album culte aux groupes underground. C’est très étrange… Tu peux même trouver des albums de Dark Tranquillity !

Quel fut l’élément déclencheur de cet engouement pour le metal aux Etats-Unis ?
Mark Hunter : Je pense que ce fut Slipknot… Honnêtement !
Mikael Stanne : Yeah !
Mark Hunter : Ce fut le groupe qui a tout déclenché, car même s’ils sont considérés comme un groupe de neo-metal, leur musique fut suffisamment extrême pour que les gens commencent à s’intéresser à cette scène, en cherchant à connaître des groupes plus anciens. Depuis l’arrivée de Slipknot, j’ai remarqué qu’il y avait bien plus de groupes de metal, même s’ils ne sonnent pas comme eux !
Mikael Stanne : Ce phénomène fut le même lorsque Kiss est apparu… Les gens se sont dits que ces mecs avaient l’air cool…
Mark Hunter (l’air pensif) : Yeah…
Mikael Stanne :… Qu’on voulait être aussi cool qu’eux ! Et c’est en découvrant ce nouvel univers que tu réalises qu’en fait, il existe tant de groupes de metal. Et tout ça, c’était vers la fin des années 70s / début des années 80s, lorsque le metal à commencer à véritablement s’imposer en Europe… Tu vois, ça on le doit sûrement à Kiss ! Et là, avec Slipknot, c’est la même chose… C’est comme une seconde genèse ou le nom que tu veux (rires)…

Au final, les masques sont la clé du succès…
(rire général)
Mark Hunter : Non, pas pour tout le monde (rires).
Mikael Stanne : Mais, par contre, c’est évident que ça marche ! Tous les posters que j’avais dans ma chambre quand j’étais un gamin étaient ceux de Mötley Crew, Kiss et les groupes dans ce style, car ils étaient trop cool ! Puis, j’ai commencé à me lasser de cette musique pour m’orienter vers quelque chose d’autres !

(m’adressant à Mark) A la sortie de votre nouvel album, la presse entière vous a comparés aux nouveaux Slayer… Comment gérez-vous cette lourde comparaison ?
Mark Hunter : On ne souffre d’aucune pression, car on ne pense pas à ces choses-là… On ne cherche pas à être ou à sonner comme Slayer. La presse nous compare à eux car nous sommes amis avec eux, nous avons tourné avec eux et parce que Kerry (ndr : King) leur a sorti qu’on lui rappelait les débuts de Slayer, il y a 20 ans ! C’est très flatteur, mais on ne se focalise pas là-dessus, on joue notre musique… Mais je ne pense pas que si je m’écoute un album de Slayer, je me dirais Ah oui, on sonne comme eux. Pour moi, et tout particulièrement si tu écoutes notre dernier album… Il sonne comme Chimaira !
On n’a donc aucune pression car on prend ça comme un compliment, et puis c’est cool car nous trouvons que Slayer est un groupe génial, donc être comparé à eux, a également du bon, dans ce sens-là ! Mais à côté de ça, on fait ce qu’on a envie de faire… Tu verras, notre prochain album sonnera comme Panzer Division (rires). (Prenant une voix blackisante) Ce sera le prochain Panzer Division ! (rire général)

En parlant de votre dernier album, que penses-tu de la réédition de votre album éponyme que va sortir Roadrunner au mois de Janvier ?
Mark Hunter : Je pense que c’était une idée complètement stupide ! (un silence s’installe) Ah, tu veux peut-être que je développe… J’ai eu cette idée car en Europe est sortie une édition limitée contenant deux CD. J’ai alors dit aux Etats-Unis, pourquoi ne sortez-vous pas aussi cette version aux Etats-Unis ? C’est totalement débile de sortir une nouvelle version, sachant que les fans voudront l’avoir à tout prix alors qu’ils ont déjà acheté l’édition limitée et ils vont se retrouver avec deux éditions spéciales quasi semblables ! Voilà notre point de vue… On en a beaucoup discuté, mais on n’a pas réussi à gagner notre bras de fer avec le label.

(m’adressant à Mikael) Et quel est ton point de vue là-dessus sachant que Mind’s I et The Gallery ont été réédités l’année dernière ?
Mikael Stanne : Je suis très content de ces rééditions. Mais cela n’a pas grand chose à voir, car ce sont des rééditions pour le marché américain… Avec Niklas, on a pu les remasteriser, faire de nouvelles pochettes, ajouter des morceaux supplémentaires que nous avions enregistrer lors d’anciennes sessions d’enregistrement… Ces rééditions ne sont pas là pour nous faire de l’argent sur le dos de nos fans. Elles sont sorties chez Osmose, mais Century Media les distribue également… Et lors du pressage du CD, ils ont décidé de le distribuer également un peu en Europe. Et je pense que les gens qui possédaient déjà ces CDs, avaient déjà ces morceaux bonus et n’ont donc pas eu besoin d’acheter ces rééditions… Mis à part les fans véritablement inconditionnels !

J’en parlais justement avec Björn Gelotte (In Flames) la semaine dernière et il m’avait confié qu’il haïssait le mec qui avait réédité Lunar Strain sachant que le son d’In Flames d’aujourd’hui n’avait plus rien à voir avec celui de cette époque… C’est pourtant le même problème avec Dark Tranquillity !?
Mikael Stanne : (rires) Oui, tous nos albums sont différents… Mais j’adore vraiment ces deux albums que sont The Gallery et Mind’s I, et ils méritaient d’être distribués correctement car beaucoup de gens avaient du mal à se les procurer. Mais le cas de Lunar Strain est démentiel, car ils n’avaient plus de contact avec ce mec et il réédite sans leur accord une nouvelle édition de Lunar Strain à chaque fois qu’ils sortent un nouvel album (rires)… C’est une véritable merde pour eux, même si c’est sans conteste leur meilleur album !

(m’adressant à Mikael) Le virage musical que vient d’effectuer Chimaira a été acclamé par le public alors que lorsque vous avez décidé d’innover avec Haven vous avez subit de lourdes critiques vous obligeant à revenir à un son plus dans la veine Dark Tranquillity… Comment expliques-tu cette différence d’acceptation de l’évolution d’un groupe ?
Mikael Stanne : J’en sais rien… C’est différent d’un cas à l’autre, tout dépend de la façon dont tu apprécies la musique d’un groupe. Il est vrai qu’il existe des puristes qui haïssent toute évolution de leur groupe favori… Mais notre musique évolue sans cesse et je pense que les gens apprécient ça justement. Mais bon, bien sûr, lorsqu’on sort un nouvel album qui ne sonne pas vraiment comme le précédent, on peut être déçu ou apeuré.
Qu’importe la critique, nous devons le faire, nous devons faire évoluer notre musique constamment, sinon on s’ennuierait. Il nous est indispensable de réinventer sans cesse notre musique.
Mark Hunter : Pour compléter ce qu’il vient de dire, il faut savoir que la presse a certes apprécié notre nouvel album, mais beaucoup de nos fans ne l’ont pas aimés, eux, car il ne ressemblait pas au précédent ! Or si en achetant le nouvel album d’un groupe, tu cherches à ce que l’album soit aussi bon, voire le même que l’album précédent, tu risques d’être déçu ! Nous ne voulons pas faire sans cesse la même chose, comme l’a dit Mikael, on se ferait chier ! (rires) Mais je comprends bien cette réaction, car j’étais un véritable fan de Metallica… Enfin, je le suis toujours un peu… Mais, lorsque j’étais jeune, j’avais Justice For All, et c’est alors qu’est sorti le Black Album et je me suis dit What The Fuck is this album !?!
Mikael Stanne : Yeah !
Mark Hunter : J’étais tellement en colère qu’on le groupe, je le haïssais d’avoir fait ça. Mais à force de l’écouter et de le réécouter, j’adore cet album désormais (rires) ! Ce que je voulais donc dire, c’est que tout dépend de la personne et de ses goûts. Tous les journalistes n’ont pas encensé notre album, par exemple Metal Hammer l’a complément détruit… Ce qui fut terrible pour nous. Mais d’un autre côté, Rocksound UK a dit qu’il était incroyable. Tu sais, les critiques dans la presse, c’est l’opinion d’une seule personne…
Mikael Stanne : Et puis, souvent, lorsque tu sors un album très différent et bien plus technique, comme ce fut le cas pour notre nouvel album, alors les critiques sont élogieuses car les mélodies sont plus accrocheuses et il y a plus de technicité. Mais certains fans ont détesté cette évolution et ont trouvé ça trop éloigné de nos origines… Mais bon, on s’en fout un peu ! Il est clair que de bonnes chroniques aident à lancer un album, mais ce n’est pas le plus important…
Mark Hunter : Je pense qu’aucun groupe sérieux ne se soucis de ce genre de choses. Si tu aimes notre nouvel album, tant mieux, mais si tu ne l’aimes pas… Je m’en fous, moi je l’aime (rires) !
Mikael Stanne : C’est insensé de donner trop d’importances aux chroniques.

En parlant de critiques de nouvel album, avez-vous commencé l’écriture d’un nouvel album ?
Mark Hunter : Oui, on a commencé à l’écrire hier (rires).
Oui, on a commencé à avoir quelques idées, lorsque nous rentrerons chez nous en Février, vu qu’on ne veut pas composer sur les routes afin de se concentrer uniquement sur la tournée, on mettre nos idées en communs pour voir ce que ça donne. Mais, je ne pense pas qu’on entrera en studio avant au moins le mois de Septembre voire Octobre 2006. Mais dès qu’on a un moment, on essaie de mettre nos idées sur papier…
Mikael Stanne : On vient de commencer ! On a débuté le processus d’écriture juste après les festivals d’été, on a déjà 5 ou 6 morceaux de prêt. On a des tonnes de matériel, bien trop au final, on a presque de quoi faire deux albums…
D’ailleurs, cette tournée est en quelque sorte frustrante car nous étions en pleine phase d’inspiration et il a fallut tout laisser en plan pour partir sur les routes, mais bon c’est bien aussi de tourner !
Mark Hunter : C’est horrible d’être en plein dans le processus d’écriture et de devoir partir en tournée lorsque tu as de l’inspiration.
Mikael Stanne : Oh oui, m’en parle pas… Mais j’ai vraiment hâte qu’on finisse notre album car il est fantastiques et je suis très excité !

Et à quand la guest de l’un de vous deux sur l’album de l’autre ?!
Mark Hunter : Je suis contre les invités sur nos albums. On l’a fait une fois, mais on ne le refera plus jamais… Beaucoup de gens nous ont complimenté sur notre album Pass Out Of Existence en nous disant J’ai adoré, il y a Stefen des Deftones en guest, j’adore ce morceau !… Et quand est-il des autres ?! A partir de ce moment là, on s’est toujours refusé à inviter d’autres personnes sur nos albums… Sur The Impossibility Of Reason, nous avions eu la possibilité d’inviter…
Dimebag !
Mark Hunter : Oui, nous aurions pu avoir Dimebag, et nous ne l’avons pas fait. Alors bien sûr, aujourd’hui on regrette qu’il n’ait pas été dessus… Mais, lui dire non merci, c’était la meilleure chose pour notre groupe, car nous voulons que nos fans aiment nos albums pour notre musique et non pour les invités prestigieux qui se retrouvent dessus.
Par contre, j’offre mon corps à n’importe qui veut (rire général) !
Mikael Stanne : J’ai fait quelques guests pour faire plaisir à certains fans, mais je ne veux pas être tributaire de ce genre de choses… Je fais juste ça pour me marrer, pas pour faire la promo d’un album !
Mark Hunter : C’est la même chose pour moi.

En parlant d’invités prestigieux, comment s’est passé l’enregistrement de l’album Roadrunner United ?
Mark Hunter : C’est marrant… Si cela veut dire quelque chose pour toi... L’ambiance en studio était extrêmement décontractée, à tel point qu’on me faisait rire à chaque fois que je devais enregistrer quelque chose, en me racontant des choses complètement débiles… Ce fut très dur car j’essayais de faire de mon mieux, mais impossible de m’arrêter de rire. Ce fut vraiment sans pression… En fait, la seule véritable pression que j’ai subit est venue du fait que j’ai attendu 5 heures avant de me rendre en studio pour enfin commencer à écrire les paroles du morceau. Mais j’avais besoin de cette pression pour trouver l’inspiration (rires), comme si j’avais un flingue pointé sur ma tempe. J’ai attendu 3 / 4 mois avant de m’y mettre car j’étais trop paresseux pour écrire quoique ce soit… Quand j’ai débarqué en studio, je ne savais même pas si Dino (ndr : Cazares) allait apprécier… Puis une fois que j’ai enregistré mes parties vocales, je suis rentré chez moi et Dino m’a envoyé le morceau en mp3 et il est excellent ! Mais, personnellement, je n’aime pas être en studio, donc je suis parti le plus vite possible (rires).
J’aime être en studio que lorsque je suis derrière les manettes, car il y a plein de choses à faire… Mais lorsque je dois enregistrer, je déteste…
Mikael Stanne : J’ai entendu quelques morceaux de ce projet, tu étais avec qui ?
Mark Hunter : Dino, Andreas de Sepultura, Paul de Slipknot et Roy de Soulfly à la batterie…
Mikael Stanne : Et qui l’a écrite ?
Mark Hunter : Dino et Andreas, d’ailleurs le morceau sonne comme du Sepultura. C’est cool !

(on vient me voir pour la seconde fois pour stopper mon interview)
Désolé de vous couper, mais apparemment, je dois bientôt vous laisser, donc je ne vous poserai plus qu’une petite dernière question…
Mikael Stanne : Ah enfin ! (rires)

(m’adressant à Mark) Depuis la sortie de Chimaira, vous avez joué la quasi-totalité de vos nouveaux morceaux en live, mis à part un…
Mark Hunter : Oui, il ne manque plus que Left For Dead, qu’on jouera ce soir, d’ailleurs !
Génial !
Mark Hunter : Mais j’ai beaucoup de mal à me souvenir des paroles (rires). Il faut que je trouve un CD pour réapprendre ces paroles, car je ne m’en souviens plus du tout ! Heureusement, le public français ne comprend pas forcément ce qu’on dit, donc si je me plante ça passera inaperçu (rires).

(m’adressant à Mikael Stanne)…Pourquoi ne faites-vous pas un concept quelque peu semblable avec une set-list extrêmement évolutive ?
Mikael Stanne : On varie énormément notre set-list à chaque tournée. Sur cette tournée, la set-list n’aura rien à voir avec celle des festivals que nous avons fait cet été. On essaye même de faire des concerts différents chaque soir. Ce soir, on va jouer beaucoup de nouveaux morceaux, mais également des titres que nous n’avions pas joués depuis des années. C’est génial, mais c’est vrai que ce n’est plutôt difficile d’arriver à se souvenir de nos vieux morceaux, surtout si on ne les a pas joué depuis 4 ou 5 ans !
Mark Hunter : (rires) A qui le dis-tu !
Mikael Stanne : Mais c’est très amusant et très intéressant de faire des retours dans notre vieille discographie, même si ce n’est pas toujours facile de la reproduire à l’identique…

Vous avez l’air unanime, c’est assez difficile de se souvenir des paroles de tous vos morceaux !?!
Mikael Stanne : Oui, il ne suffit pas de réécouter une fois ton album et hop ça revient…
Mark Hunter : Et c’est encore pire avec les albums des autres (rires)
Mikael Stanne : Et même si ça revient tout de même assez vite… Ca reste quand même du boulot !
Mark Hunter : Par exemple, pour Left For Dead, nous l’avons joué pour la première fois hier soir lors de notre soundcheck et j’étais incapable de me souvenir des paroles… Je faisais Whawawhawawa !… Je me souvenais de la strcuture du morceau, mais je devais avoir les paroles sous les yeux. Certaines chansons te reviennent très vite à l’esprit alors que d’autres, il t’est impossible de t’en souvenir !
Mikael Stanne : En fait, il nous faut les premiers mots et ensuite, ça part tout seul…

Et quand revenez-vous en France ?
Mark Hunter : Demain ! (rires) Sérieusement en plus, on sera là demain !

Mais ensuite ?
Mark Hunter : Peut-être en Juin ou Juillet…

Pour les festivals Européens en fait !
Mark Hunter : Voilà, c’est ça !

Et pour vous ?
Mikael Stanne : J’en sais rien… J’espère l’été prochain, voire avant…

Vous voulez ajouter quelque chose ?
Mark Hunter : OUI ! Peux-tu arrêter de nous poser des questions (rires), on veut pouvoir aller boire des bières !
Mikael Stanne : Oh que oui ! (rire général)
Mark Hunter : Sinon, merci beaucoup… Ce fut une interview très sympa !
Mikael Stanne : Ouais merci, ça change des interviews banales !

Un grand merci à Mark et Mikaël (que je venais spécialement de réveiller pour l'occasion) pour leur gentilesse ainsi qu'à Karine & Emilie