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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Headcharger

Black Diamond Snake

LabelVerycords
styleMetalcore
formatAlbum
paysFrance
sortieavril 2014
La note de
U-Zine
9/10


U-Zine

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Headcharger, c’est mine de rien l’exemple même du groupe qui grimpe les échelons petit à petit et qui sort toujours des excellents albums. Construit sur les cendres du groupe de metal/hardcore Doggystyle, le groupe voit le jour en 2004. D’ailleurs à ce propos, curieux de nature, j’ai voulu savoir comment sonnait le groupe dans sa période hardcore. C’est donc avec plein d’innocence que je tape « doggystyle hardcore » sur google. Je n’ai pas trouvé ce que je cherchais, mais la recherche fût néanmoins pleine de bonnes surprises !!

Bref nos jeunes Headcharger avaient déjà frappé fort avec l’album éponyme en 2005 mais surtout avec Watch The Sun, véritable concentré d’énergie qui laissait déjà percevoir un énorme potentiel. Et curieusement, c’est avec The End Starts Here, plus mature, et diablement bien ficelé que le succès pointe le bout d son nez, permettant au groupe d’enchainer des dates, dont certaines particulièrement mémorables : Sonisphère madrilène et Hellfest 2011 n’en sont que quelques exemples. Avec Slow Motion Disease, la formation normande poursuit sur sa lancée et intègre l’écurie de Base Prod’ qui leur permet de se retrouver sur les premières parties de groupes reconnus tel que Gojira, Crucified Barbara ou Nashville Pussy.

Et c’est donc en 2014 que nous retrouvons Headcharger pour un 5ème opus, qui fait soudain se rendre compte que Watch The Sun date déjà de 2007 (7 ans putain …). Changement de label avec leur arrivée chez Verycords (Mass Hysteria, Dagoba, Bukowski...), renforcé par une distribution par Warner Music. Autant dire que leur management n’a pas fait les choses à moitié. Et à peine l’objet entre les mains, on sent que l’on tient quelque chose de grand. Est-ce dû à la pochette magnifique signé Jérémie Contino (Hyraw Clothing) rappelant le bon gout des films d’horreur des années 50 ? Probable, mais cette Ford 1932 inquiétante attire le regard et attise la curiosité. Rupture totale avec les pochettes du passé, bien plus sobres, puisqu’outre ce nouvel aspect tape à l’œil, le groupe se dote un tout nouveau logo.

Et à chaque fois que je me retrouve avec un nouvel album de Headcharger dans les mains, c’est toujours la même sensation qui revient. Cette impression de se retrouver devant un vieux hangar de planches vermoulues dans laquelle se cache un vieux hot rod. On se retrouve derrière le volant et avant le premier coup de clé, on se demande comment le vieux moteur va sonner, voir même s’il arrivera à démarrer. Et à chaque fois, l’album enfin dans la platine, on se rend compte qu’il démarre au quart de tour, et encore mieux : qu’il ronronne avec un magnifique son de moteur chaud et huileux.

Et cette belle mécanique vrombissante, on la retrouve tout au long des 10 titres de ce Black Diamond Snake. Et le pressbook est tellement dans la métaphore, écrite avec une très bonne plume que je ne me retiendrais pas de vous en livrer quelques extraits : « La carosserie est un alliage solide de stoner, metal et rock’n’roll » « les titres s’enchaînent sans temps mort, le pied bloqué sur l’accélérateur ». Très bien vu puisque ce nouveau Headcharger est sans nul doute l’une des meilleures surprises de ce genre musical cette année : un son racé, chaud et poussiéreux, comme le cuir vieilli d’un intérieur de Cadillac.

La fine équipe, qui se retrouve depuis peu avec un nouveau batteur, en la personne de Rudy Lecocq, est plus en harmonie que jamais et chaque titre vous plongera un peu plus dans le concept de l’album, racontant la lente mutation d’un type hanté par un bolide noir à ses trousses. Il finira par ne faire plus qu’un avec le monstre d’acier, malgré toute sa volonté. C’est sur cette trame que les normands nous emmènent loin de leurs plaines verdoyantes, dans un désert poussiéreux où les crotales sont les seuls maitres.

Un véritable tour de force que ce Black Diamond Snake, le groupe a tiré toute l’essence de ce qui faisait le succès des précédents albums pour n’en garder le meilleur, le distiller et s’offrir un carburant dopé à la nitroglycérine. Les titres s’enchaînent en toute logique, avec cohérence et talent : l’opus parfait pour arpenter les routes vers les festivals cet été ! Et ça tombe bien, puisqu’on retrouvera la formation à l’affiche du Motocultor. Pas de doutes, on y sera !

01. Land Of Sunshine
02. The Diver
03. Don't Wanna Change Your World
04. Backtracking
05. Heads-Up
06. One Night Stand
07. "I Wanna See You Die"
08. No Fate
09. Blazing Star
10. Time Rider

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