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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Hark

Crystalline

LabelSeason Of Mist
styleStoner
formatAlbum
paysRoyaume-Uni
sortiemars 2014
La note de
U-Zine
8/10


U-Zine

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C’est lors de la dernière tournée européenne de Clutch et son passage dans notre chère Maroquinerie que j’ai eu mon premier contact avec Hark. N’ayant pas assisté à toute la prestation du groupe, les quelques titres que j’ai pu voir ne m’avaient pas franchement laissé une trace indélébile.

Et pourtant aujourd’hui j’ai ravisé mon jugement hâtif après l’écoute de ce premier opus des gallois. Alors oui nous n’avons pas à faire à n’importe qui, puisque le leader du groupe n’est autre que James « Jimbob » Isaac, chanteur guitariste de feu-Taint qui avait sorti l’excellent The Ruins Of Nová Roma en l’an de grâce 2007. Entouré par le batteur et le bassiste de Whyteleaf, Isaac s’est donné les moyens de revenir fort avec cet album intitulé Crystalline. Produit par l’inusable Kurt Ballou (Converge), ce premier album reprend les choses où Isaac les avaient laissées avec Taint.

Pour ceux qui n’auraient pas suivi ce que faisait le bougre précédemment, Hark propose un gros stoner qui tâche, oscillant entre riffs efficaces à souhait tout en se permettant des écarts plus psychés ou expérimentaux. Saupoudrez tout cela d’un soupçon lointain de Mastodon et de Baroness des débuts et vous pourrez situer la musique des gallois.

« Palendromeda » confirme dès l’ouverture de l’album qu’Isaac n’a rien perdu de sa force de composition. Véritable tube, c’est un premier parpaing que l’on se prend en pleine face. Je serai tenté de vous dire que ce titre est clairement représentatif de toutes les facettes de cet album mais cela serait vous mentir tant il est riche et varié.

Comme le titre d’ouverture, Crystalline regorge de titres efficaces et mémorables comme Black Hole South West et sa rythmique infernale ou encore l’excellent Mythopoeia qui était déjà présente sur le premier EP du même nom.
Mais là où Hark devient le plus intéressant c’est bien sur des titres plus mid-tempo aux structures moins classiques comme avec le planant Hounded By Callous Decree ou le décalé All Wretch No Vomit.

Soulignons la créativité du trio qui aura réussit à composer un album homogène sans pour autant se répéter. Chaque titre à sa propre ambiance, ses changements de tempos, ses breaks incessants ou encore bons nombres de solos qui donnent un grain old school à ce Crystalline (Palendromeda », « Sins On Sleeves »…).

Vocalement, James Isaac signe ici une prestation de haute volée et semble encore avoir progressé depuis ses précédentes sorties. Alternant un chant puissant et très clair (rappelant un John Baizley sur le début de « Hounded By Callous Decree ») avec un chant bien plus agressif (« Scarlet Extremities »), ses lignes vocales sont un des points fort de l’album.

Mais le mérite ne revient pas entièrement à « Jimbob », Simon Bonwick (batterie) et Nikolai Ribnikov (basse) ont abattu un travail titanesque. La production de Kurt Ballou ne manque pas de mettre la basse en avant tant son rôle est important. Le jeu de Nikolai vient renforcer les parties de guitares pour donner un aspect plus dense comme sur le riff principal de « Black Hole South West ». Mais Ribnikov ne se cantonne pas simplement à ça et son jeu devient un régal sur les parties plus progressives.

Cependant si ce premier opus possède bien un défaut, c’est peut être cette impression de facilité sur certaines compositions. Surtout lorsque l’on voit jusqu’où le trio peux aller sur un Breathe And Run, totalement déstructuré mais tout bonnement génial. Tout comme le progressif Clear Light Of… qui vient conclure l’album, 10 minutes de bonheur ponctuées par un featuring de monsieur Neil Fallon de Clutch. Il en ressort presque un petit goût d’inachevé par moment comme sur Sins On Sleeves qui mériterait une fin un peu plus poussée.

Mais on ne va pas bouder notre plaisir, Crystalline est une très bonne surprise si on va au delà de son artwork « Baizley » like qui fait la hype de la scène actuelle. Bien aidé par une section rythmique d’enfer et une production béton signée Kurt Ballou, James Isaac ne manque pas son retour. Il ne reste plus qu’à confirmer et cela passera notamment par l’épreuve du live (rendez-vous sous la Valley au Hellfest). Coup de cœur de ce début d’année, bien au dessus de bons nombres de sorties estampillée « stoner ».

1. Palendromeda
2. Hounded By Callous Decree
3. Sins On Sleeves
4. Black Hole South West
5. Breathe And Run
6. Mythopoeia
7. Scarlet Extremities
8. All Wretch No Vomit
9. Xtal 0.6
10. Clear Light Of....