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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

6:33 & Arno Strobl

The Stench From the Swelling

LabelWafflegate Prod
styleDrooooogue
formatAlbum
paysFrance
sortieavril 2013
La note de
U-Zine
8/10


U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

6h33 est un groupe malsain, ils l’avaient d’ailleurs prouvé sur l’EP Giggles, Garlands & Gallows, sur lequel des mélanges musicaux contre-nature servait de support à une histoire avec des clowns et des nains, qui sont les êtres les plus flippants de la planète ! Ceux qui ont déjà vu 5 nains donner une fessée à un monsieur couvert de mayonnaise le savent. Ou encore ceux qui ont connu l'angoisse d'un réveil difficile au côté d’un clown juste vêtu de son maquillage et de ses chaussures de clown,où tout en luttant contre l’envie de gerber le mélange alcool/GHB de la veille due à la vue de l’étron au jus sur notre propre torse,on se fait arroser par la fleur factice du turlupin qui lui, éclate de rire à notre visage , savent que ces gens sont malfaisants et que donc 6h33 est définitivement un groupe malsain.

Ça tombe bien, j’aime bien les trucs malsains, bon ptêt'pas jusqu’au coït clownesque mais plutôt du genre à pas pouvoir évoquer mes tags sur xnxx au premier rendez-vous. Penchons-nous donc sur The Stench From The Swelling (a true story), les 6h33 sont ici accompagnés d’ Arno Strobl, déjà corrupteur musical au sein du maléfique et culte Carnival In Coal. On repart sur le même type de folie avec d’entrée l’enchaînement (I Should Have Known) Her Name Was Boogi/Burn-In : des paroles complètement cinglées et surtout un énorme melting-pot pot musical dans lequel se mêlent du jazz même pas chiant, de la pop, du disco, de la musique de westerns et même des putain de mariachis (je vous ai dis qu’ils étaient immoraux !). Tout cela s’amoncelle dans une sorte de maelström fou, un tourbillon de musique, de formes et de couleurs ! Un peu comme un Trivial Pursuit, mais en plus zouk ! J’vous vois venir, vous vous interrogez sur le rendu de l’ensemble :un tel foutoir doit forcément être indigeste... Et bien non, car là réside la force du Schmilblick : tout est parfaitement cohérent, chaque morceau a son identité, dégage sa propre ambiance et l’album passe, pour ainsi dire, comme Papa dans Maman !

On modère sa folie avec «I Like It», titre déjà présent sur Giggles, Garlands & Gallows, qui s’intègre bien mieux ici que sur l’EP où la cassure était un peu trop brutale. Bref, ici, on a le morceau parfait pour aller lever de la belette, ’fin si on arrive à capter suffisamment son attention pour la détourner des paroles, sinon ça risque d’être un peu ric-rac! S’enchaîne The Stench From The Swelling, long morceau de 10 minutes, débutant sur une base calme avant d’ouvrir le feu par le passage le plus violent (je n’ai pas peur du mot) de tout l’album qui s'apaise ensuite, devient plus aérien jusqu'à nous faire décoller, l’on s’envole, et une fois parvenu dans les sommets, lorsque le corps astral de détache de notre enveloppe physique pour disposer de plus de liberté, 6h33 lâche sa reprise des Supermen lovers avec Starlight, qui est bien plus qu’une simple reprise ! Ils ont pris la matière brute du morceau puis l’ont sublimé, magnifié, sculpté pour que le résultat final puisse s’élever au-dessus de tout, devienne ces 4 min 12 de magie qui vous feront danser dans votre voiture, fenêtres ouvertes en hurlant les paroles et en faisant de grands gestes avec les mains ! Un vrai morceau de bravoure qui surclasse l’original, agrémenté d'un soupçon de voix robotisée à la Daft Punk pour accentuer le côté French touch qui permet d’apposer l’étiquette avant-gardiste pour avoir l'air d’écouter des trucs intelligents.

L’album se termine avec les parties 1 et 2 de Giggles, Garlands & Gallows, corps de cet EP, où l'on retourne dans le mélange des genres pour débouler sur un final complètement dingo qui mettra l’auditeur en feu ! Et là, vous vous demandez, dans tout ce souk, que reste-t-il de métal? Et bien la réponse est simple : il reste SATAN ! Comment expliquer cette envie de danser sur chaque titre autrement que par l’emprise du Malin sur notre esprit ? En conclusion, pour peu que vous ayez l’esprit ouvert et que vous ne soyez pas effrayés par de nouvelles expérimentations, The Stench From The Swelling (a true story) est un album à se procurer absolument ! Et puis en plus, ça vous permettra de faire genre vous êtes ouverts d’esprit et vous écoutez pleins de trucs ou au contraire, ça donnera une bonne excuse à ceux qui veulent écouter autre choses que du métal, tout en restant des vrais, un peu comme ceux qui n'assument pas d’aimer ABBA et qui essayent de passer sur le côté en écoutant Ghost (vous êtes grillés).


1. (I Should Have Known) Her Name Was Boogie
2. Burn-In
3. I Like It
4. The Stench From The Swelling
5. Starlight
6. Giggles, Garlands & Gallows part 1 : Order Of The Red Nose
7. Giggles, Garlands & Gallows part 2 : M.I.D.G.E.T.S.