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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Hail Spirit Noir

Pneuma

LabelCode 666
styleBlack Metal Progressif
formatAlbum
paysGrèce
sortiemars 2012
La note de
U-Zine
8.5/10


U-Zine

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La Grèce ! Putain, la Grèce quoi ! Depuis que ce pays est en crise, il n’a jamais autant sorti d’aussi bons groupes en si peu de temps pour devenir la scène Metal (sous toutes ses formes) qui monte, qui monte. Derrière les Firewind, Septic Flesh, Dead Congregation, Suicidal Angels ou Rotting Christ qui font figures de piliers, de nouvelles formations commencent à émerger telles Emerald Sun et le groupe dont qui est le sujet aujourd’hui, Hail Spirit Noir qui ne sera pas loin de remporter le titre de révélation de l’année quand nous ferons les comptes à la vue de ce Pneuma, premier album audacieux et talentueux.

Hail Spirit Noir fait parti de ses formations nostalgiques qui font du neuf avec du vieux. Nostalgiques des années 70 comme beaucoup, les grecs ne sont pas du genre de tous ces groupes se lamentant de ne pas être nés à la bonne époque et qui se contentent de copier (parfois avec une grande maîtrise) les standards d’antan. Bien que l’album commence avec des grognements que j’assimile à ceux d’un cochon comme Pink Floyd l’avait fait pour ouvrir son morceau « Pigs (Three Different Ones) » sur Animals, ils font partis de ceux qui prennent les éléments du passé pour faire avancer la musique du présent et repousser sans cesse les frontières. Ainsi, ici, il sera question de Black Metal Progressif et je vous vois déjà comparer, dans votre tête, le groupe avec Enslaved, ce qui sans être une bêtise, ne serait pas rendre hommage au groupe Grec. Certaines parties complexes sont familières aux Norvégiens (« Mountain Of Horror » ou « Against The Curse, We Dream ») tout comme quelques apparitions du chant clair (« Into The Gates Of Time ») mais dans sa grande majorité, Hail Spirit Noir a des influences bien plus Jazzy et grandiloquentes tout en ayant un pouvoir lacrymal largement inférieur. La comparaison s’efface donc très vite.

Pneuma est un album très rythmé emmené par des musiciens qui semblent avoir fait leurs gammes par le Jazz avant de rejoindre la grande famille du Black. On est même très souvent à la limite du dansant quand le clavier transformé en orgue lâche des lignes endiablées (« Haire Pneuma Skoteino »). Cela peut faire penser aux ambiances de Finntroll fédératrices mais noires mais aussi au solo de Per Wiberg sur « The Lotus Eater » d’Opeth. C’est le clavier d’ailleurs, qui est souvent à l’origine des moments remarquables. C’est même, on peut le dire, le personnage principal de ce disque (ce solo de clavier à la Rick Wakeman de Yes sur « Into The Gates Of Time »!). La guitare est étrangement plus en retrait sur la majorité de l’album comme pour mieux ressortir lors de certains moments clés (« Into The Gates Of Time » encore elle).

Pneuma, c’est le Black Metal tel qu’il aurait été s’il avait existé au début des années 70 avec une musique très variée passant de la violence du Black Metal aux envolées d’un Rock Progressif très influencé par le Jazz. Une richesse qui se découvre et se redécouvre à chaque écoute. Comme quoi, il ne suffit pas d’avoir des morceaux longs pour qu’ils soient denses. Mais de cette période faste, il a aussi pris les mauvais cotés comme la durée. Trente-sept minutes d’un album aussi bon mené à un rythme tambour battant, cela passe très vite (surtout que les trois dernières minutes de « Into The Gates Of Time » qui vous l’aurez compris est la pièce centrale de l’album, ne servent pas à grand-chose, si ce n’est à reprendre notre esprit avant le dernier morceau, « Haire Pneume Skoteino ».) et on n’aurait vraiment pas été contre une dizaine de minutes en plus pour nous rassasier totalement.

Ce premier album saura séduire surement plus les amateurs de musiques Progressives que les Black Metaleux. Il n’empêche que si vous êtes un brin curieux, je vous conseille de vous plonger dans Pneuma qui, sans être un chef d’œuvre (Pourquoi es-tu aussi court ?) est déjà un album que j’écoute en boucle depuis sa découverte. Son vent de fraicheur ne s’amenuise toujours pas après une tonne d’écoutes. Il fait parti des meilleurs albums que j’ai entendus cette année.

1. Mountain Of Horror
2. Let Your Devil Come Inside
3. Against The Curse, We Dream
4. When All Is Black
5. Into The Gates Of Time
6. Haire Pneuma Skoteino

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