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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Chasma

Declarations Of The Grand Artificer

LabelMoribund Records
styleBlack Metal Depressif
formatAlbum
paysUSA
sortienovembre 2011
La note de
U-Zine
6.5/10


U-Zine

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Quand un groupe vient des Etats-Unis et qu'il est qualifié de Black Metal, vous pouvez être sur que le nombre de membres sera faible. Jamais plus de deux membres et ce n'est pas la jeune formation Chasma qui va aller à l'encontre de ce principe fort. Venant de l'Oregon, le groupe, déjà signé chez Moribund Records signe avec Déclarations Of The Grand Artificer, son tout premier album cette année. Celui-ci se veut être dans la plus grande tradition américaine, à savoir un Black Metal qui se fiche des préceptes scandinaves, et qui va chercher dans le dépressif en n'hésitant pas à repousser quelques barrières sur son chemin.

Né en 2008 sous l'impulsion de deux musiciens (Aaron Schomaker à la batterie et au chant et Tony Komforty à la guitare), Chasma a enfin la carrure pour sortir un album mais un album un peu étrange puisqu'il n'est composé de trois titres pour seulement trente-trois minutes. Un format assez inhabituel à l'heure actuelle dans le Black Metal qui est un genre qui a de plus en plus tendance à proposer des albums approchant (dépassant!) l'heure, d'autant plus quand on touche à sa sphère dépressive. C'est un premier reproche que je ferai à la musique de Chasma : cette courte durée qui laisse sur notre faim car un album ne peut pas se terminer décemment comme Declarations Of The Grand Artificer se termine, il faut au moins une outro pour combler ce vide.

Car ce premier album est un bel essai à deux doigts d'être transformé pour la raison évoquée plus haut. La force de Chasma réside dans sa faculté à mélanger des influences assez diverses pour un rendu homogène. Pourtant les passages blastés laissent fréquemment place à des petites douceurs glaciales où le tempo se ralentie et sur lesquelles des claviers bien malsains viennent se greffer. Ainsi, on passe du Black Metal au Dark avec un fort relent de la doublette Bethlehem Silencer (notamment grâce à la facette stridente du chant d'Aaron) mais également au Doom et plus étonnamment encore, au Screamo !!! Alors pour se faire mal voir par les fans de Black Metal, le groupe ne pourra pas faire mieux. C'est sur les premières minutes « Shadowbend » ainsi que sur le break précédent la montée finale de « Blue Jewel Destruction » que ce « drame » se produit et bizarrement, ils font partis des passages que je préfère sur cet album (A égalité avec ceux qui sonnent Dark, tout de même. J'ai des couilles quand même!). Bon c'est vrai que je ne trouve pas l'esprit du vrai Screamo pas très éloigné de celui du Black Dépressif, les deux étant faits pour pleurer de tristesse, de toute façon. Seule la manière afin d'arriver à cette fin est un peu différente... Encore que, les jeux sur les mélodies se ressemblent.

Enfin je ne suis pas là pour disserter sur le mariage entre Screamo et le Black Metal mais bien pour vous parler de Chasma qui ne manque pas de qualité. Outre cette variété, il y a de l'âme sur cet album et c'est peut être bien le principal. Ce petit plus qui fait qu'on ne s'ennuie pas durant tout l'album sans, pour autant, atteindre des sommets d'extase, je vous l'accorde. Laissons juste le temps au temps et laissons Chasma prendre un peu plus d'envergure. Cette première mouture est déjà forte intéressante et risque de plaire à qui aime les gâteries de l'oncle Sam.

1. Daystar Angelwar
2. Shadowbend
3. Blue Jewel Destruction