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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Sedative

Lobocaïne

LabelDark More: Cell
styleBrutal Death Grind
formatAlbum
paysFrance
sortiejuin 2009
La note de
U-Zine
8/10


U-Zine

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Je sais pas vous, mais y'a un truc qui me fait toujours marrer, c'est de regarder d'où viennent les groupes et de me dire "putain, y'a un groupe de Metal là-bas?!". Très souvent les pires clichés du gros beauf à la française ressortent et lorsque tu lis que Sedative vient à l'origine de Chamonix, ces images prises sur le vif résonnent dans ton cerveau. Tu te dis que tu n'es pas comme les autres mais même si l'hiver ne représente qu'un tiers de la saison, lorsque tu lis Chamonix tu t'imagines juste une grosse piste de ski et basta. Un endroit un peu perdu du monde où des zicos sortis de nulle-part auraient justement le temps d'affûter leurs instru pour nous pondre une putain de formation Brutal Death / Grind. Mais est-ce que c'est bien ça Sedative ?

Au devant des aléas de la vie je me retrouve avec Lobocaïne dans les mains, dernier véritable album en date de Sedative séduit par l'expresse demande de le chroniquer. Pour avoir déjà vu le combo en live, je ne m'attendais pas trop à de la pop louange version bal musette de Lourdes et la première impression s'accorda alors totalement à mes souvenirs. La première appréciation fût la bonne et bon nombre d'entre vous savent que la première écoute est très souvent décisive. Qui dit première audience dit première constatation : la prod' est impeccable. Enregistré et mixé par Jéjé de Mumakil, le résultat est excellent et fait bien ressortir la puissance nécessaire que l'on doit retrouver sur un skeud du genre. Pas trop compressée et en même temps un peu déshumanisée, la galette trouve admirablement bien ses marques auditives. Un bon point de gagné, on est pas loin d'une image.

Musicalement Sedative se démarque et se remarque par deux caractéristiques primordiales : 1. ça bute, 2.c’est ultra varié. En effet, Lobocaïne est riche de compo assez violentes qui tapent sévère la gueule sur la commode à grands coups de blast bien lourds, pas forcément toujours ultra rapides mais carrément rentre dedans. Les grattes sont assez tranchantes et les cordes laminent admirablement bien l’auditeur ; de quoi s’imaginer une soirée suicide entre amis gothiques avec facilité. Pourtant de la douceur il y en a, ce sera le cas lors des passages plus lourds, groovy ou autres mosh part, qui agrémentent sympathiquement le skeud ça et là. On a même le droit à des passages en contre temps, c’est vous dire si les gadjo étaient inspirés lors de la préparation de leur album. Du blast, joué à contre pied, à l’envers, en gravity (ou alors y’a des moments où ça va juste très vite?), rien à redire sur le jeu du batteur qui va dans tous les sens (triolet, sextolet, pistolet) et qui illustre très bien les passages plus « core » ainsi que les autres carrément Slam Death. Mulk au chant est un profond amateur de Brutal qui part dans tous les sens (vous pouvez admirer ses goûts musicaux en voyageant sur sa distro perso : www.myspace.com/LAdistrophie) et il nous le fait bien ressentir sur cet album de Sedative. Vous l’aurez compris, encore une fois je vais vous dire que c’est ultra varié (pig squeal, guttu, yells, bordel que je connais pas le nom et que je suis même pas sûr qu’il y en ait un, etc.) et super incisif ; décidément. Les grattes se bastonnent la rythmique à longueur de riff dont le but primaire semble bien de nous démonter la nuque plus que nous faire croire qu’on joue dans DragonForce. Elles seront également très variées (si vous avez un bon synonyme faites vous plaisir) jusqu’à devenir épileptique lors des emballées pachydermiques.

Bref vous aurez compris que vous avez devant vous un très bon skeud qui défonce bien et qui a la qualité de ne pas endormir l’auditeur sur une brutalité lissée. Fans de Gronibard soyez rassurés, la galette est parsemée de petites intro assez amusantes et bas du front, et les titres plus qu’évocateurs sont gratuitement humoristiques. Autrement dit ça respire la bonne humeur cet album. Si je vous dis qu’il existe un groupe de Brutal Death français qui vogue entre Dying Fetus et Mumakil, vous allez quand même pas commencer à faire la gueule, si ?!

01. Dors
02. Circle Pig
03. Pedophillegalize
04. Neurolepsie
05. Cold Soil
06. Deep
07. Ictus Viral
08. Necrogerontozoophage
09. Claustrophile
10. Acid Ciprine
11. Drowning In Bath Dearhea
12. Lobo

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