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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

The Living Fields

Running Out of Daylight

LabelCandlelight
styleEpic Doom Metal
formatAlbum
paysUSA
sortiejuillet 2011
La note de
U-Zine
6/10


U-Zine

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Vous rappelez vous de Casimir ? Y en a t-il parmi vous aimant le gloubi-boulga ? Vous savez son gâteau préféré composé d'un peu tout et n'importe quoi, aussi bien salé que sucré. Hé bien si vous voulez écouter The Living Fields, il vous faudra aimer ce gâteau car écouter Running Out Of Daylight, c'est écouter un album très hétérogène.

Avant toute chose, essayons de comprendre comment le groupe en est arrivé là. The Living Fields est né en 2002 à Chicago dans l'Illinois et sort son deuxième album après un album éponyme réalisé en 2007 que j'ai, comme tout journaliste consciencieux (pléonasme! Ou pas.) négligé d'écouter. Le groupe est composé de quatre membres : Jason Muxlow à la fois à la basse et à la guitare, Chad Walls, l'ancien batteur de Brodequin sur Festival Of Death et Methods Of Execution pour les connaisseurs, Samu Rahn à la guitare et Jonathan Higgs derrière le micro et je vois comme style sur Metal-Archives, Epic Progressive Doom Metal. Comme c'est intrigant.

Voilà comment on en arrive à ce Running Out Of Daylight pour le moins déstabilisant. La comparaison paraît évidente sur le papier et pourtant, il y a rien de comparable avec leurs compatriotes de While Heaven Wept qui savent parfaitement se canaliser et ne partir dans un style novateur mais qui tient parfaitement la route. Tout ce que n'arrive pas à faire The Living Fields.

Les chroniques francophones sont plutôt unanimes sur le sujet, la sortie de ce second album de The Living Fields est un événement. Je pense qu'il faut raison garder et ne pas s'enthousiasmer à outre mesure sur un album au paradoxe d'être émotionnellement fort, varié, novateur mais qui dans l'autre sens se disperse énormément, perd l'auditeur, donne trop de place à l'orchestre au détriment des guitares et n'est pas toujours bien fignolé.

Running Out Of Daylight est un album dont le style principal est le Doom. Ça, on en est sur mais qui possède des influences très diverses. En un morceau, il est tout à fait possible de passer d'un Doom très lent, lugubre rappelant Cathedral à du Doom Death avec violons sonnant très britannique de la première moitié '90 (My Dying Bride, Anathema), jusqu'ici ça va encore mais quand les influences Folk, Viking ou encore du Seigneur Des Anneaux sautent aux oreilles, on ne comprend plus trop où veut nous mener le groupe. Imaginez-vous passer d'une introspection, à une expedition dans la nature pour finalement vous retrouver dans une bataille pour la Terre du Milieu (« From Miseries To Blood-Drenched Fields », « Bitterness »). Après tout, pourquoi pas ? Seulement les changements sont trop brusques malgré des morceaux longs pour plaire à l'auditeur que je suis. Et puis, certains passages où les violons prennent la place des guitares sont vraiment trop pompeux. « Remnant » retient très vite l'attention à cause/grâce à cela mais elle lasse au fur et à mesure pour devenir presque grotesque. Dernière chose me dérangeant, c'est une des voix utilisées par Jonathan Higgs. Ses voix sont souvent superposées et il y en a une désagréable au possible, une voix suraiguë au possible entre King Diamond, Rob Halford et Dani Filth (franchement, au début, j'ai cru que c'était lui qui était invité). Rien de vraiment réjouissant, en somme.

Pourtant, le temps de trois morceaux, le groupe démontre un potentiel intéressant qui pourrait lui permettre de se rapprocher d'un While Heaven Wept. « When The Walls Go Up » est un mini-titre de trois minutes totalement Folk sans changement de style, ni de rythme et franchement, la musique devient très prenante. Même chose pour « Glacial Movements » qui est cette fois-ci un vrai titre de près de sept minutes très lourd avec enfin une ambiance homogène et un orchestre qui trouve enfin sa place et apporte un plus en intensité dans cette musique violente, lourde et fataliste. Et le long titre éponyme final est tout aussi - si ce n'est plus intéressant - car lui arrive là où la quasi-totalité des autres morceaux ont échoué, être un morceau varié, bien composé. Chacun des styles sont enfin à leur place, le groupe en rallongeant encore la durée du morceau (dix-sept minutes) prend le temps de ne pas sauter les étapes pour tenir enfin la route et surtout délivrer un très bon morceau d'Epic Doom.

Comme à l'époque des vinyles, il y a deux faces sur cet album. Une première où le groupe tâtonne, reste le cul entre deux chaises à ne pas aller jusqu'au bout de ses idées et puis il y a ce final avec deux titres superbes qui sont ce qu'on attend de The Living Fields. Running Out Of Daylight nous fait éprouver ce sentiment mitigé à cause de son inégalité. Il faut attendre désormais du groupe qu'il daigne donner son maximum sur un album entier et là, on aura surement un bon groupe de Doom.

1. Remnant
2. Perseverance
3. From Miseries To Blood-Drenched Fields
4. When The Walls Go Yp
5. Bitterness
6. Glacial Movements
7. Intermissione
8. Running Out Of Daylight