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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Population Reduction

Each Birth a New Disaster

LabelTankcrimes Records
styleFuckin' Grind!
formatAlbum
paysUSA
sortiefévrier 2008
La note de
U-Zine
9/10


U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

Ouah… qu’est-ce qui vient de se passer ? Je me sens tout chose… je viens de faire un voyage dans le temps qui m’a ramené directement au milieu des années 80 (même si j’étais pas né à cette époque)… Mais que lui est-il arrivé, vous demandez-vous ? Eh bien, j’ai découvert Population Reduction. Imaginez un peu deux mecs complètement timbrés accros au haschisch, allumés d’une haine terrible envers le monde entier, bercés par la scène thrash et grind des années 80. Le grind, le vrai. Celui de Napalm Death, Brutal Truth ou encore Repulsion. Ça laisse rêveur, pas vrai ?

C’est donc un duo composé de « Dr X » à la batterie et Peter Svoboda à la guitare (les deux assurant également les vocaux) qui compose Population Reduction. Deux gars pas très productifs si l’on en juge leur discographie : cet album sorti en 2008 est le premier d’une carrière de près de 10 ans (après une démo et un EP). Mais les fans n’auront pas attendu tout ce temps pour des prunes. Oh que non, et je me dois de vous prévenir : ce disque risque de vous faire l’effet d’un bon gros fist-fucking !

Et ce dès « Schnauzer Autopsy », l’introduction du skeud : intro mid-tempo (je le signale, y’en aura pas beaucoup au cours des 30 minutes du CD !) qui nous écrase comme un bulldozer, et qui continue sur un rythme thrash old-school comme on les aime pour achever l’intro comme elle a commencé : par ce riff écrasant. Mais le meilleur reste à venir, oh oui ! « Hash Smoking Grind Freaks » déboule avec une recette ultra-simple : un riff punk, un groove qui ferait même zouker Barack Obama, des vocaux écorchés, et c’est parti : let’s grind !

Et ce style certes réducteur dont le groupe ne déviera plus avant l’outro est ici sublimé par la hargne des deux musiciens, et surtout, par un sens du riff qui relève du génie. De manière générale, les riffs de Peter Svoboda rappellent le Napalm Death des débuts… en mieux. Même pas vraiment différent, ni plus recherché. Juste meilleur. Ecoutez « Yuppie Assault Vehicle » pour vous en convaincre ! En plus des riffs punk bien crados mais surtout bien efficaces, on trouve divers refrains plus typés core, évoquant une fois n’est pas coutume la bande à Mark GreenwayAmish Meth Dealer »).
Durant ces parties, les deux voix de « Dr X » et Peter Svoboda se répondent, et leurs registres différents (l’un plus growlé, l’autre plus aigu) se marient à merveille bien que les voix en elle-même ne soient pas exceptionnelles. La rage, elle, est bien présente, et c’est ce qui importe dans le grind. On notera même quelques élans un peu tarés rappelant un certain… Devin TownsendRoad Rage At The Farmer’s Market »)! Le tout est accompagné de lyrics autobiographiques assez éloquents : “First we smoke some hash, listen to some thrash, smoke a bowl of kind, play some fucking grind!” Des mecs qui vivent d’amour et d’eau fraîche!

Blague à part, les paroles de « Each Birth A New Disaster » valent le coup d’œil. Les thèmes employés par le duo Américain sont des classiques déjà utilisés par leurs aînés : richesse et pauvreté, drogue, influence de la télévision, consumérisme, etc… mais nos deux drogués ont placé un humour acide (parfois potache), une bonne dose d’ironie bien cinglante et quelques délires assez énormes qui rajoutent un côté bien fun à l’ensemble (sans aller jusqu’aux refrains façon « on fait du grind chez Disney » comme peut le faire Macabre). Deux exemples : « Black Metal Beach Party » qui tourne en dérision le black metal, ou encore « Sausage Factory Showdown » (littéralement « l’épreuve de force de l’usine de saucisses ») dont il faut absolument lire le texte ! Mais où ont-ils été chercher ça ?

Depuis que j’ai cette petite merveille entre les oreilles, les écoutes se suivent, et mes impressions se ressemblent : je n’arrive pas à dénicher un véritable défaut à ce premier opus de Population Reduction. J’ai pourtant essayé…

(Parenthèse dialogue avec mon for intérieur)
« - Hmm la production, faut avouer que ça sature un peu non ?
- Bah… c’est du grind...
- Et puis, c'est quand même pas très original...
- Bah... c'est du grind...
- Ah ouais… mais le groupe se calmerait pas un peu au début de "Phoenix Program Revisited"?
- Mais c’est pour mieux nous en mettre plein notre race à la fin du morceau, écoute jusqu’au bout avant de critiquer nondidiou !
»
(Fin de la parenthèse dialogue avec mon for intérieur)

Voilà, c’est tout ce que j’ai trouvé, et encore, j’ai pas parlé de la pochette, dont l’artwork en noir et blanc est sublime. Mais comme la perfection n’existe pas en ce bas monde, je ne mettrai pas la note maximale. A noter que je ne parle absolument pas de la basse, qui a certainement été jouée par l’un des deux dingos. Normal, y’a rien de spécial à en dire. En fait, le groupe n’a pas de bassiste actuellement. Mais il s’en tamponne le coquillard. Sur ce, je vous laisse avec un petit échantillon extrait de « Road Rage At The Farmer’s Market » qui m’a personnellement bien fait marrer :

“So when you see an old man
Driving down the streets at noon
You'd better beware
It's the Oldsmobile of doom!”


1. Schnauzer Autopsy
2. Hash Smoking Grind Freaks
3. Yuppie Assault Vehicle
4. Cock Rock Barbeque
5. Amish Meth Dealer
6. Criminal Commercial Consumption
7. Sausage Factory Showdown
8. Legalize Everything
9. Road Rage at the Farmer's Market
10. Phoenix Program Revisited
11. Pocket Change Buckshot
12. Punching Zombies in the Face
13. Black Metal Beach Party
14. Taking Bong Rips in the Tomb of the Blind Dead
15. Return of the Beast