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vendredi 19 juillet 2019

Knotfest 2019

Open Air - Clisson

Schifeul

Dans l'équipe car il était là avant.

7 ans après sa première édition, le Knotfest, festival itinérant créé par le groupe Slipknot, arrive enfin en Europe. Mais ces derniers sachant pertinemment qu'ils auront l'air en slip à côté des gros fest européens, ont rattaché leur fest au Hellfest. Rallongeant ainsi le festival d’une journée le jeudi pour ceux qui voudraient claquer les 66.6 euros supplémentaires. Elle est bien loin l’époque du Fury Fest Slipknot se prenait bouteilles de pisse et lapins morts sur le coin du nez tandis que Mr Barbaud se cachait dans les chiottes pour éviter de se faire casser la margoulette par ces derniers… 

Bon j'aurai préféré un vrai truc sur deux jours avec Slipknot chaque soir qui en profiterait pour jouer sur un de ses concerts leur premier album en entier, les 20 ans obligent. Mais bon, on va pas non plus bouder notre plaisir.

Enfin bref, rentrons sur le report. Pour cause de faut bien qu’il y en ait qui répondent au téléphone pour vous entendre vous plaindre de votre suspension de RSA, je rate malheureusement Sick Of It All. Je rate aussi Amaranthe et Ministry, mais ça, tant mieux. Avant de passer au vif du sujet avec Behemoth, arrêtons nous un peu sur ce que nous apporte ce Knotfest en terme d’ambiance : pas grand chose en fait.

Pas de déco particulière ou d’attractions spéciales, juste droit à un musée Slipknot. Qui, s’il propose de belles pièces comme la cage de la cover de MFKR ou certains masques et combis, est tout de même assez rikiki et montre deux ou trois trucs un peu nuls (le coffret (sic)ness, sérieux ?) En conclusion, si le nom Knotfest a enfin traversé l’Atlantique, l’"esprit" du fest lui est resté chez lui. Parce que bon, on demande pas non plus à ce qu'ils brûlent de la merde de chameau pour avoir un fest qui touche aux 5 sens, mais un peu plus de déco pour que l'on sente une véritable âme Knotfest aurait été la bienvenue. En même temps, va rajouter de la déco sur le plus beau site de festival d'Europe… 

Mon Knotfest démarre donc avec les Polonais de Behemoth et le groupe de Nergal le Yogi va une fois de plus livrer un excellent concert, en s’efforçant de prouver que l’on peut être Satan et délivrer de grandes prestations en plein jour à l’heure du goûter. C’est donc vêtu de masques (après tout, Knotfest quoi) que Behemoth déboule sur Wolves ov Siberia puis sur un Ora Pro Nobis Lucifer fait pour la grosse bagarre. Tellement d’ailleurs que le public sent son sang bouillir et décide à la fin du morceau de former un wall of death pour tout casser ! Pas de bol, le groupe joue Bartzabel, Aka le morceau qui ne démarre jamais. Mais il en faut plus pour abattre une foule rodée au wall of death de Dagoba et Ultra Vomit ! Qu’à cela ne tienne, ils le feront quand même ce braveheart ! Bon par contre, c’est aussi triste à regarder qu’un slammeur qui monte sur scène à la fin d’un morceau et se retrouve comme un con, mais bon, s’ils sont heureux comme ça… Pour le reste, soutenu par des projections vidéo (bordel ces écrans de partout et cette putain de taille d’écran !! Mais que vient foutre à un moment le logo de Bleu Blanc Satan ?) et de la pyro, Behemoth va alterner les morceaux récents et les classiques, dont pas mal passeront tout de même à la trappe, ce qui est normal avec un set à la durée limitée, dont on est plus forcément habitué de la part du groupe. On aura tout de même droit à notre Chant for Eschaton 2000 pour clôturer ce concert encore une fois en mode bagarre.

C’est au tour de Papa Roach de jouer et hop, ils commencent par Last Resort, ce qui est très intelligent car comme ça on peut revivre ses 14 ans et se barrer direct après, sans attendre de la voir en fin de concert. Malin !

Powerwolf, vu de loin en mangeant une glace assis dans l’herbe (quelle merveilleuse idée cette pelouse) eeeeet bha c’était pas si mal. Bon je jetterai jamais un radis pour voir le groupe en live, mais là, posé, avec le chanteur qui se casse le cul à parler français, bha tout n’est pas à jeter quoi.

Voici venu le temps d’essayer de commencer à se placer devant la scène et ça tombe bien car c’est au tour de Rob Zombie, le groupe parfait pour patienter ! Show à la ricaine avec costumes, projections et tout le tatouin, morceaux entraînants pour la plupart piochés sur Hellbily Deluxe (très bonne chose) voire des reprises pour être sûr de foutre le public dans sa poche (Blitzkrieg Bop). Tout ce qu’il faut pour passer une bonne attente.

On notera tout de même que Robert n’étant pas seulement musicien, mais aussi homme de cinéma, il profite d’une accalmie entre deux morceaux pour balancer comme ça, sans pression, la bande annonce de son prochain film.

Dernier groupe à se coltiner avant d’avoir ce pour quoi on est venu : Amon Amarth, le groupe de ceux qui ont besoin d’une figure alcoolique et bedonnante ! Bon allez, je suis moqueur, mais heureusement qu’il est là le Johan Hegg parce que le reste du groupe à l’air de se faire encore plus chier que sur le clip de Raven's Flight, ce qui, en soit, est tout de même une performance. Genre, vous voyez l’hélicoptère avec les cheveux là ? A aucun moment ils n’ont eu assez de foi en ce qu’ils faisaient pour arriver à faire un tour complet! Chacun de leurs mouvements était un appel à l’aide pour les sortir de là, on aurait dit moi qui chiale assis par terre dans mes chiottes chaque lundi matin avant d’aller bosser.

En tout cas voir ça (de loin, mais avec les énormes écrans géants, impossible d'être occupé à autre chose) renforce encore mon incompréhension sur ce groupe. Il y a quelques années, Amon Amarth était typiquement le groupe sympa : ça joue 30 minutes en fest, juste ce qu’il faut pour pas trop t’emmerder et si sur scène ça casse pas trois pattes à un canard, reste qu’ils ont de la bonne volonté. Comble du luxe, si tu pars pisser, quand tu reviens t’as pas l’impression d’avoir raté quelque chose. Puis un jour, on sait pas trop pourquoi, paf, c’est devenu le groupe de tête d’affiche qu’il est maintenant. Mais reste que là, on s’ennuie ferme.

Pourtant le groupe n’est pas avare en effets visuels, voyez vous donc : pyrotechnie à foison, combat de vikings en baskets, ça lésine pas pour essayer de tenir son rang, mais, bwarf quoi… Faut dire musicalement, Amon Amarth c’pas terros, le même type de riff, répété des plombes tout au long du morceau… Et puis le meilleur riff amon amarthesque, il est sur un morceau de groupe français donc… Non je suis mauvaise langue, ils ont deux titres bien, Guardians Of Asgard je crois, et ptet The Pursuit Of Vikings .. Ha bah non, après réécoute, le morceau dure 2 minutes de trop pour être bien.

Voici enfin venu le temps des rois de la soirée, Slipknot ! Et là mon ptit pote, dès que l’énorme rideau estampillé du nom du groupe se fait aspirer par le haut dans un vloup sec, le public explose, se chahutant à qui mieux mieux dans cette déflagration générée par quatre ans d’attente. RIP les smartphones des mecs qui tapaient du live instagram avant de se prendre une vague de mac ultra déterre ! Faut dire, avec un départ People=shit / (sic) / Get This, Slipknot balance d’entrée 3 morceaux taillés pour la mornifle. D’ailleurs, sans doute pour éviter de faire saigner du nez les 35 000 personnes présentes avec un nouveau titre street cred, Slipknot balance son Unsainted qui passe très bien en live, tout comme All Out Life.

Slipknot va continuer le concert en enchaînant un best of de ses hits (Disasterpiece, The Heretic Anthem…) mais en sortant aussi quelques vieilleries et titres plus rares, genre la joie du retour de Sulfur et surtout putain de PROSTHETICS ! Même si bon, le public était complètement au fraises sur celle là, c’est sûr que le fan de Before I Forget était un peu paumé sur ce morceau étrange qui fait pas le jumpage...

Visuellement on s’en prend plein les mirettes entre la pyro, les écrans partouts (sur scène, en fond, sur les côtés, sur les percus)… Une scénographie d’ailleurs très inspirée de Rammstein ! Bah oui, foutre des tapis roulants sur scène, c’est impossible que deux connards différents en aient eu l’idée… Enfin, c’est grand plaisir de voir s'activer un Slipknot en grande forme, entre Mick les gros yeux et un Corey Taylor en voix qui a trop regardé The Dark Knight pendant l’élaboration de la tournée. On notera tout de même qu'Alessandro Venturella arrête enfin de faire son timide et utilise toute la scène, allant même se percher aux perçus où se promener à l'arrière scène sous les grosses Pyro, lui conférant un côté "chui trop badass" . Quand au nouveau qu’on ne sait pas qui c’est, celui-ci est très bien intégré au groupe, s’amusant déjà à balancer ses baguettes à Clown (Papa?). Et s’il est tout de même rafraîchissant de voir un peu de sang frais dans ce groupe vieillissant, de là à dire qu’il nous fera oublier Chris et son évincement dans la nuit et le brouillard, ça risque d’être compliqué.

Mais celui qui se met le plus en avant, c’est bien Sid qui n’hésite pas une seconde à faire le mariole sur les tapis roulants ou à nous taper des petites danses à tire larigot. Je pense qu'on était même à deux doigts de le voir taper une danse Fortnite. Enfin le gars on le tient plus et il va même jusqu’à faire des galipettes en sautant des percus et en retombant devant un Jim Roots chafouin à qui il n’en faut pas plus pour lui balancer sa guitare à la gueule. Bon, n’ayant pas de propulseur à crochet pour augmenter la vélocité de son arme de jet improvisé, il rate son coup.

Après un Spit It Out au jumpdafuckup encore une fois foiré (grande tradition française) Slipknot quitte la scène après un méchant Surfacing où je m’en vais donner du Circle Pit sur les derniers instants d’un concert de grande classe ! Slipknot est de retour et avec ce concert me voila aussi hypé que lors de la sortie d’All Hope Is Gone !... En espérant ne pas me prendre la même déception.

(515)
People = Shit
(sic)
Get This
Unsainted
Disasterpiece
Before I Forget
The Heretic Anthem
Psychosocial
The Devil in I
Prosthetics
Vermilion
Custer
Sulfur
All Out Life
Duality

Spit It Out
Surfacing

Après y avait Sabaton, mais déjà que j'en ai rien à cirer en temps normal, alors après une telle branlée fournie par Slipknot, c'est même pas la peine d'essayer.

Cette première du Knotfest semble être plutôt une réussite, même si sa configuration "knotfest meets machintrucs" lui enlève sa personnalité propre en le transformant en journée supplémentaire. Et puis c’est vachement frustrant d’être au Hellfest, sans faire le Hellfest derrière...