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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

King Crimson

In The Court Of The Crimson King

LabelAutoproduction
styleRock Progressif Fabuleux
formatAlbum
sortieoctobre 1969
La note de
U-Zine
10/10


U-Zine

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Aujourd'hui, je vais vous narrer le début de la fabuleuse histoire du Rock Progressif :

Au commencement, il n'y avait rien permettant la transcendance musicale. Toutefois, un jourde nuages comme tant d'autres dans le pays du Rock s'il en est, le Royaume-Uni, l'horizon s'est soudainement éclairci avec la naissance d'un sous genre : le Rock Progressif.
La vision du Rock s'en trouvera changée à jamais. Telle était la décision du nouveau roi d'Angleterre en personne. Le King Crimson, dès la construction de son premier édifice, justifiait le titre par lequel il s'était lui même proclamé. In The Court Of The Crimson King est une œuvre en avance sur son temps qui du haut de ses quarante ans dispose toujours de fraicheur, d'originalité et de pertinence au point de faire adhérer n'importe quel être souhaitant voir sa vie bouleversée.

Qu'on se le dise tout de suite en quatre yeux, cet album ne possède pas de défauts. King Crimson est en roue libre fait ce qu'il veut et s'invente un style qui sera souvent copié mais très rarement égalé. La pochette donne le ton de l'album avec ce portrait sensé être celui du Schizoid Man dont il est question dans le titre d'ouverture. Ne vous attendez jamais à un semblant de bonheur durant ces quarante trois minutes car Robert Fripp est un pessimiste né quand il s'agit de parler du genre humain. La musique de King Crimson prend divers aspects allant de la folie à la mélancolie, de la virtuosité à la fatalité, du génie à la perdition. Et pour tous ses caractères, les frissons apparaissent et les poils se dressent sur les bras comme peu d'albums en sont capable. Il n'y a pas vraiment de moments de répits pour l'auditeur mais qu'importe, l'ennui est un mot banni du champ lexical de cet album puisque originalité et mélodies accrocheuses s'y marient toujours.

Passons aux cribles chacun des morceaux de l'album pour vous donner l'eau à la bouche et montrer les caractères novateur et intemporel de In The Court Of The Crimson King.

« 21st Century Schizoïd Man » ouvre l'album avec son son chaud, ce chant avec pleins d'effets presque mécaniques. Mais une fois passée le deuxième refrain, la musique monte en régime pour devenir, très vite, complètement folle. Entre saxophone, mellotron, guitare, basse et batterie, la parole est à la virtuosité dans des envolées qui quittent les sentiers du Rock pour prendre ceux du Jazz.

Avec « I Talk To The Wind », on revient une musique moins agressive et davantage classique mais tout aussi marquant par la profondeur de la musique et de la voix de Greg Lake (que l'on retrouvera plus tard dans Emerson, Lake & Palmer). King Crimson y montre son visage plus subtil, d'une beauté et une pureté remarquable avec une grande place accordée à la flute de Ian Macdonald.

« Epitaph » est la chanson la plus bouleversante de cet album. La tristesse et la fatalité sont présentes tout du long du morceau. On a même souvent l'impression de retrouver un groupe comme Agalloch (juste trente ans avant la sortie du premier album de ces derniers Pale Folklore) notamment sur le break. Sept minutes sublimes qui sauront vous faire frissonner puis une dernière qui vous fera littéralement chavirer.

Après ces trois morceaux pour le moins géniaux, vient le morceau qui m'a longtemps gêner sur cet album. « Moonchild » m'a longtemps apparu sans intérêt sans drogue. Commençant de manières belle et calme comme « I Talk To The Wind » et sombrant très vite dans un délire bruitiste avec tous les sons qui sont passés sous la main du groupe. Heureusement pour moi, j'ai compris sur le tard que cette partie était formidable de subtilité, de maitrise et de perdition. L'expérimentation est poussé à son extrême.
Mais bizarrement, ce morceau s'enchaine parfaitement avec « The Court Of The Crimson King », morceau final qui est une nouvelle foi, un chef d'œuvre de Rock Progressif alliant technique, beauté, subtilité, originalité et accroche. Les mots me manquent pour décrire ce délice musical, cette explosion de saveurs.

King Crimson, avec cet album, a posé les bases d'un nouveau genre, le Rock Progressif et continue encore et encore via In The Court Of The Crimson King d'influencer des formations qu'elles soient jeunes ou anciennes, qu'elles soient Rock ou Metal. Il est impensable de passer à coté de cet album qui a tant fait et qui fera encore tant pour le Rock. Vous savez ce qu'il vous reste à faire...

1. 21st Century Schizoid Man
2. I Talk to the Wind
3. Epitaph
4. Moonchild
5. The Court of the Crimson King