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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Mourning Beloveth

A Disease For The Ages

LabelGrau Records
styleDoom Death Metal
formatAlbum
paysIrlande
sortiemai 2008
La note de
U-Zine
9/10


U-Zine

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Si vous regardez mon top de l'année 2008 dans le bilan de la rédaction, vous verrez qu'il y a très peu d'albums qui m'ont vraiment touché et que choisir les cinq albums de l'année fut relativement aisée. Au contraire de l'année 2009 où le top 10 sera très difficile à constituer tant la densité d'excellents albums sortis cette année est importante. Comme souvent, il arrive aussi que l'on découvre des albums seulement l'année d'après sa sortie, la faute à des manques de communications mais aussi d'informations de ma part car en tant qu'amateur de Doom Death Metal (Ataraxie n'est pas un de mes groupes cultes par hasard), passer à coté de Mourning Beloveth pendant toutes ces années relèvent du crime. Il a fallu qu'il soit programmé à l'affiche du – je vous le donne en mille – Rotomagus Doomicus Metallicus pour que je m'intéresse de près à ce groupe et que j'en tombe rapidement amoureux.

Nos cinq Irlandais proposent un Doom Death Metal épique qui a déjà fait ses preuves aux travers de ses trois autres albums qui montrent un groupe d'une profondeur impressionnante et doter de musiciens aussi talentueux qu'ils aiment l'alcool. Oui, on peut donc, ici, parler de génie. Leur musique s'est, par ailleurs, bien compressée. On perd vingt minutes de musique entre A Murderous Circus, leur avant dernier album et ce A Disease For The Ages, ce qui permet bien de mieux entrer dans l'album. Cela est également facilité par la qualité d'un titre comme « The Sickness » dont les premiers riffs mettent une claque d'entrée à l'auditeur et par conséquent vous restent en tête des journées entières. C'est l'un des bons coté du Doom, dont les riffs sont tellement répétés que quand ils sont bons, on ne peut les retirer de nos têtes.

Cet album est un monolithe dont on ne sort qu'à la fin de « Poison Beyond All » (impossible de passer les morceaux ou de faire pause). L'ambiance lors des cinq titres ne bougent pas d'un iota, Ce sont toujours la souffrance, le désespoir et la décadence qui prennent le dessus sur le reste. Cela n'empêche en rien A Disease For The Ages d'être suffisamment varié pour tenir la distance. Les guitares peuvent être divinement désespérante (le début et la fin de « The Sickness », la fin de « The Burning Man ») mais aussi briser des nuques (« Primeval Rush ») tout en restant prenant et entrainant mais elles évitent les passages clairs hormis l'intro de « Primeval Rush ».

Le monocorde de la voix de Darren n'a pas d'influence sur l'ennui tant son chant caverneux vient des tripes même si on le sent essayer de forcer plus sur sa voix pour renforcer l'émotion comme sur le final dantesque de « The Sickness ». Mais on se plaindrait sans doute plus de son chant si on n'entendait pas apparaître la voix claire de Franck, le guitariste charismatique de la formation. Ce dernier a bossé son chant depuis The Sullen Sulcus qui est le seul autre album du groupe que j'ai en ma possession pour juger. La profondeur et la justesse de sa voix atteigne des niveaux qu'on n'osait pas imaginer, il y a de ça sept ans. Et pourtant, il va chercher des notes incroyables dans les aigus sans qu'on ait l'impression qu'il pousse de trop sur sa voix et offre sur trois chansons (« The Sickness », « Trace Decay » et « The Burning Man ») des breaks incroyables qui touchent l'homme ou la femme sensible qui sommeille en nous.
Les guitares et la voix prennent toujours le dessus sur une batterie et une basse très en retrait autant du point de vu technique que du mixage. Elles ne peuvent soutenir la comparaison avec des mélodies de guitares souvent à tomber par terre (« Poison Beyond All »). La production bien sale et lourde mais tout à fait écoutable, sied avec les compositions .

Outre son mixage, A Disease For The Ages n'a pour défaut que le fait d'avoir deux titres complètement supérieurs au reste. « The Sickness » (le début et la fin avec ce riff qui reste en tête des semaines entières notamment)et « The Burning Man » ( avec son break et son final gigantesques ) ont ces moments de grâce que ne contiennent à aucun moment les autres titres. Il n'en reste pas moins que tous les morceaux sont « au moins » très bons et que les cinquante-cinq minutes de l'album passe très vite. En ce qui me concerne, cet album est bien au dessus de The Sullen Sulcus dont je retiens moins de chose que de ce A Disease For The Ages qui se classe directement à la deuxième place du top Doom 2008 derrière les intouchables Ataraxie.

1. The Sickness
2. Trace Decay
3. Primeval Rush
4. The Burning Man
5. Poison Beyond All