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La grotte de S. #5

mercredi 31 octobre 2018
S.

L'automne, les feuilles mortes, l'irrémédiable glissade vers la morosité hivernale... C'est parti pour une nouvelle sélection totalement subjective d'albums Black Metal parus ces deux derniers mois, de quoi tenir durant les froides soirées à venir. Si à mon sens aucune sortie majeure n'est à signaler, quelques formations ont tiré leur épingle du jeu, tant au niveau des groupes attendus que des formations plus underground.

 

ARCHGOAT - The Luciferian Crown [Finlande]

L’un des groupes les plus corrosifs et lourds de la scène actuelle revient cette année avec son nouvel album, sans changer sa recette. Chaque seconde qui défile est un châtiment, lacéré par ces riffs envoyés par la bête immonde. C’est malsain, lourd et hostile d’un bout à l’autre. Mention spéciale au titre “Star of Darkness and Abyss”, avec son clavier distillant un souffle abyssal. Ce Luciferian Crown démontre qu’Archgoat est incontestablement une valeur sûre, en signant probablement là leur meilleure réalisation à ce jour.


 

GEVURAH - Sulphur Soul [Canada]

Après un excellent “Hallelujah!” en 2016, le duo québecois remet le couvert en ce mois de septembre avec un EP de quatre titres. Au programme, un Black Metal oppressant, occulte et sombre, soutenu par une production parfaite, restituant toute la lourdeur et la profondeur des compositions. Les Nord-Américains ne perdent pas en qualité et en inspiration, bien au contraire, de bon augure pour la suite.


 

SARGEIST - Unbound [Finlande]

C’est sans crier gare que Sargeist a dévoilé son nouvel album en ce mois d’octobre. Malgré un line-up fortement remanié (seule la tête pensante Shatraug subsiste par rapport au précédent opus), la horde finlandaise prouve une nouvelle fois son statut de digne représentant de la scène Black Metal. Avec une production plus accessible que Feeding the Crawling Shadows, Sargeist distille ses hymnes endiablés et épiques, avec des compositions sans grande surprise, mais toujours aussi efficaces.


 

CENOTAPHE - Horizons [France]

Après une première démo convaincante en 2016 (“La larve exulte”, chroniquée sur nos pages), la formation française revient cette année avec un nouvel EP avoisinant la demi-heure. Ce dernier-né s’inscrit dans la continuité de leur précédente réalisation, en produisant un Black Metal épique et héroïque, toujours dans la veine de Caverne/Nécropole et de la vieille scène toulonnaise en termes de sonorités. Du tout bon.
 

 

DOLEANCE - Papillon Noir [Canada]

Une fois n’est pas coutume, c’est du Black à tendance dépressive que je vais inclure à la sélection. Papillon noir est la première réalisation de Doléance, projet québecois. Bien que la production soit assez artisanale, les sonorités crues et que l’originalité ne soit pas spécialement au rendez-vous, je ressens un vrai feeling à l’écoute de cet EP... Sans doute du fait de la voix et de l’atmosphère mélancolique qui s’en dégage...


 

KULT - The Eternal Darkness I Adore [Italie]

Rien de neuf à l’horizon du côté de chez Kult. Pour leur troisième album studio, les italiens font le taf avec leur Black Metal old school, sans extravagance ni fioriture, avec un petit côté Inquisition. On n’en attendait pas plus de leur part.


 

ISKANDR - Euprosopon [Pays-Bas]

Deux ans après le très bon “Heilig Land”, Iskandr se dévoile à nouveau au travers d’Euprosopon, album composé de 4 longs titres d’un Black Metal hypnotique, épique, avec une ambiance évoquant le passé, l’esprit païen, le tout enveloppé dans une production plutôt confinée, étouffante. (Lire la chronique par S.)


 

KJELD - Banier fan Frisia [Pays-Bas]

C’est un court EP que proposent les néerlandais de Kjeld, d’à peine plus d’un quart d’heure, mais fort intéressant. Soutenu par une production impeccable, les titres révèlent toute leur intensité. Le rythme, s’il est soutenu, n’empêche pas quelques envolées mélodiques et aériennes assez captivantes...


 

ARS MAGNA UMBRAE - Lunar Ascension [Pologne]

Le Black Metal dit “occulte” a le vent en poupe ces derniers temps, mais rares sont les groupes à sortir du lot. Ars Magna Umbrae, pour son premier album, montre qu’il possède tous les atouts pour faire partie de la cour des grands. S’appuyant sur des compositions ésotériques et une production parfaitement adaptée, l’individu derrière ce projet délivre une ambiance mystique, profonde et oppressante, dans la ligne des Sinmara, Svartidauði et consorts. Le résultat est plus que convaincant, pour quiconque apprécie le genre.


 

MALEPESTE | DYSYLUMN - Ce qui fut, Ce qui est, Ce qui sera (split) [France]

Voici une collaboration 100% lyonnaise, avec deux formations qui ont partagé leur effort pour proposer ce split paru chez Goathorned Productions. Côté Malepeste, les quatre titres (ou trois, si on enlève l’introduction) dépeignent un décor post-apocalyptique, avec cet esprit occulte qui leur est propre. La production est d’ailleurs vraiment très bonne, tout est bien dosé et contrasté, notamment la batterie qui a de la profondeur.

Côté Dysylumn, le groupe nous propose une musique oscillant entre Death et Black, avec des compositions lourdes et oppressantes, voire même atmosphériques et ritualistiques.


 

SORCIER DES GLACES - Sorcier des glaces [Canada]

Pour son septième album déjà, Sorcier des Glaces sort son nouvel opus au titre éponyme. Constitué d’un long voyage d’un morceau titre d’environ 50 minutes, baignant dans un univers mystérieux et envoûtant, le duo québecois produit un Metal Noir à la fois épique et mélodique.


 

CHAPTER V:F10 - Pathogenesis [Ukraine]

Derrière Chapter V:F10, on retrouve aux manettes le même individu à la tête de Raventale, brillant projet ukrainien de Black Atmo. Ici, le climat est un cran plus brutal et pour son second opus, le combo dépeint une ambiance assez apocalyptique comme le suggère la pochette, en usant de quelques sonorités indus comparables à ce que peut produire Borgne, de quelques lourdeurs Death, dans l’esprit d’Hypocrisy et enfin toujours ces nappes atmosphériques. Ce mélange des influences s’avère tout à fait convaincant. (lire la chronique par ZSK)


 

DEVOURING STAR - The Arteries of Heresy [Finlande]

Abyssal, torturé et asphyxiant, le nouvel album de Devouring Star ne déçoit pas. La production soignée met parfaitement en relief les compositions blasphématoires, noyant l’auditeur dans un flot ininterrompu d’incantations malsaines.



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