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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Orphaned Land

Mabool: The Story of the Three Sons of Seven

LabelCentury Media
styleMetal Progressif oriental
formatAlbum
paysIsraël
sortiefévrier 2004
La note de
U-Zine
9.5/10


U-Zine

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L’Israel n’est pas le pays qu’on jugerait idéal pour faire de la musique. Sans doute à cause de cette fausse image donnée par les média qui nous donne l’impression que cette nation n’est qu’une mine à attentat. Et pourtant certains musiciens arrivent à émerger. Je pourrais vous citer Aviv Greffen qui a sorti un deuxième album avec Steven Wilson sous le nom de Blackfield. Je pourrais également vous parler des nouveaux Pantera (Enfin presque quoi) : Betzefer. Mais là en l’occurrence, ceux qui m’intéressent le plus sont les membres d’Orphaned Land.

Ils ont mis du temps à refaire surface les salopiauds. Mais au bout de huit ans d’absence, le successeur de El Norra Alila est enfin là et s’appelle Mabool : The Story Of Three Sons Of Seven. Mais, on les excuse car succéder à El Norra Alila n’est pas une chose aisée. En effet, à l’époque le groupe nous avait offert un album merveilleux mêlant le Metal Progressif à la musique traditionnelle orientale pour un résultat génial et mystique au possible bien qu’un peu foufou.
L’annonce du concept semble aller dans le même sens : L’album nous racontera l’histoire d’un déluge vu par trois animaux sacrés (un aigle, un serpent et un lion) représentant les trois grandes religions monothéistes. Nous voilà rassurés. De plus, cette histoire de déluge annonce une musique encore plus forte en émotion.

Les écoutes iront dans ce sens puisque Orphaned Land nous délivre un album sans grands changements et toujours la même recette. Mais sur Mabool, tout est mieux maîtrisé. Fini le temps ou ça partait dans tous les sens comme sur El Norra Alila, on sent que les israéliens ont gagné en maturité durant cette longue pause et ont pris tout leur temps pour rendre leur album le meilleur possible. Pour se faire, le groupe s’est doté de tout un tas d’instruments orientaux typiques joués pour certains par le talentueux multi instrumentaliste Yossi Sasi que l’on retrouve à la guitare, aux chœurs, au saz ou encore au buzuki (rien que ça) auxquels on rajoute tout un tas d’invités (pas loin d’une trentaine) venu rendre Mabool encore plus riche. L’influence oriental se ressent également dans le chant puisque Kobi Fahri a un accent mignon tout plein et pousse le vice jusqu’à nous chanter une chanson (« Norra El Norra ») entièrement en hébreux. Orphaned Land arrivent donc encore une fois à nous faire voyager au Proche Orient Antique pendant un peu plus d’une heure comme très peu de groupes savent le faire. La chaleur dégagée par la musique des israéliens permet d’accrocher l’auditeur facilement. Pas plus d’une ou deux écoutes attentives suffiront pour se faire une opinion sur le groupe. La mienne est toute faîte, on a à faire à l’un des plus grands albums progressifs de cette dernière décennie.
Les mélodies vocales et des guitares marquent les esprits des semaines durant avec, c’est certain, les sommets de plaisir que sont les monts « Birth Of The Three (The Unification) » et « The Storm Still Rages » qui est l’œuvre finale de l’album terriblement garnie en émotions.

Le groupe ne se limitant pas à raconter l’histoire de son concept via la voix de Kobi, la musique raconte à elle seule ce qui s’y passe. En effet, le chant n’est qu’un élément parmi d’autres et ne fait que suivre les instruments pour former un tout. Difficile à expliquer mais vous comprendrez (Du moins, je l’espère) dès que vous y jetterez une oreille. Prenez en exemple le clavier qui est peu présent (Contrairement à El Norra Alila) mais toujours là ou il faut. La mention « Progressive» n’a donc rien à voir sur ce coup avec celle de « démonstration technique ». Ici, Orphaned Land repousse les limites du genre et fait de sa musique quelque chose d’unique aujourd’hui et qui risque de le rester encore durant quelques années.

Il m’est difficile de trouver quelque chose à reprocher à cet album mais pour chipoter un peu, je dirai que le septième titre « Building The Ark » est clairement en dessous des autres malgré sa qualité et son originalité indéniables.

A noter aussi que sur l’édition limitée de la bête, vous trouverez un live audio acoustique sur le cd bonus avec mêlant vieux titres d’Orphaned Land avec une reprise de Paradise Lost « Mercy ».Et là encore fermez les yeux et voyagez.

Les israéliens ont donc frappé un gigantesque coup dans un genre qui ne demande que cela. Mêlant émotions, complexité, mysticisme et liberté, Mabool est un must have pour tous les amateurs de musique progressive. Il sera néanmoins très dur de confirmer lors de leurs futurs réalisations et cet album risque de devenir un fardeau pour le groupe. Plus que quelques mois pour pouvoir en juger.

1. Birth Of The Three (The Unification)
2. Ocean Land (The Revelation)
3. The Kiss Of Babylon (The Sins)
4. A'salk
5. Halo Dies (The Wrath Of God)
6. A Call To Awake (The Quest)
7. Building The Ark
8. Norra El Norra (Entering The Ark)
9. The Calm Before The Flood
10. Mabool (The Flood)
11. The Storm Still Rages Inside
12. Rainbow (The Resurrection)

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