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mercredi 7 mars 2018

Harakiri for the Sky

J.J.

Nostalmaniac

Le Max de l'ombre. 29 ans. Rédacteur en chef de Horns Up (2015-2020) / Fondateur de Heavy / Thrash Nostalmania (2013)

Alors que le mois dernier sortait « Arson », successeur très attendu de l'excellent « III: Trauma », j'ai pu poser quelques questions au vocaliste de Harakiri for the Sky : J.J. Malheureusement pas très bavard mais surtout très demandé et en pleine tournée européenne en compagnie de DOOL... Voilà quand même quelques clés pour entrer dans « Arson »...

Notre chronique est toujours en ligne par ici.
 


Nostalmaniac : Les animaux ne quittent pas les pochettes de vos albums. Peut-être de manière un peu plus mystérieuse cette fois avec ce hibou et ces flammes. Doit-on y voir un symbole ?
 
J.J. : Les animaux sont très esthétiques et oui, ils sont aussi quelque chose comme une métaphore de nos paroles. La Nature a quelque chose de tourmentée, comme la vie. Ainsi le combat de cerfs  (« III: Trauma »), le renard mort (« Aokigahara ») ou le corbeau attaché (« Harakiri for the Sky ») s'adaptent parfaitement à notre concept. Et à coup sûr, le hibou aussi avec ses caractéristiques spéciales qui lui sont attribuées telles que la sagesse et la perspicacité. L'humanité s'éteindra un jour, donc dans la question de la confrontation entre la Nature et la civilisation, la Nature aura le dernier mot


Quand a débuté l’écriture de  « Arson »

On a commencé à composer les morceaux de « Arson » assez rapidement après la sortie de « III : Trauma », en fait. Si tu es un artiste, tu travailles sur de nouveaux morceaux quasiment tout le temps car c’est ta passion avant tout. Ca importe peu d’avoir sorti un album deux jours avant.
 

J’ai ressenti cet album comme plus mélancolique et varié avec plus d'influences post-rock. Comment l’avez-vous abordé ?

Oui, je le pense aussi. En comparaison de « III : Trauma », qui était vraiment dépressif de mon point de vue, « Arson » a une touche plus mélancolique. Moi et M.S. , nous écoutons beaucoup de musiques différentes, comme de l’indie, du crust et bien sûr beaucoup de post-rock.  Il n’y a jamais eu de meilleur style musical que le Post Black Metal, qui contient mes deux genres musicaux favoris. 


« III : Trauma » a été un succès, mais vous restez malgré tout chez une modeste structure comme Art of Propaganda. De gros labels vous ont-ils approché ? C’était une volonté de rester chez AoP ?

On a effectivement reçu beaucoup d’offres de gros labels mais on a décidé de rester un gros poisson dans un petit étang. On préfère ça à l’inverse. Et puis, il faut dire que Sven de Art of Propaganda est devenu un ami ces dernières années. C’est vraiment pourquoi on a préféré rester.


Il y a un côté très brut dans tes paroles, je trouve. Ta manière de décrire tes émotions et tes sentiments... 

Je peux être cynique. C’est sans doute ce que tu veux dire avec « brut ». Tu sais, quand j’écris les paroles, j’essaie d’être le plus honnête possible et de dire aux gens comment je vois le monde. Toutes les histoires sont vraies et autobiographiques. Je n’arrive pas à écrire de récit fictif ou de choses de la sorte.  La vie elle-même est rude. Ça peut expliquer ce coté brut dans mes paroles, j’imagine.


Les relations humaines sont une source infinie d'inspiration ?

Totalement! Les relations brisées et l’éloignement sont les plus grosses influences quand j’écris des paroles pour Harakiri for the Sky.


Tu écris dans “Heroin Waltz” : “ le concept de „foyer“ est une notion vague”. Tu peux nous en dire plus ?

Je ne me suis jamais senti chez moi, c’est pourquoi j’écris que je ne peux pas dire ce que ça fait d’être chez soi. C’est une notion très vague pour moi. La majeure partie de ma vie consiste à être en fuite. Comme je le dis avec la phrase d’après, «  je ne peux pas rester au même endroit pendant plus de trois jours ». Maintenant, depuis que j’ai grandi, ce qui ressemble le plus à une impression de foyer, ce sont les montagnes de Salzbourg. L’endroit où j’ai grandi avec mes parents encore en vie. J’ai aussi appris que se sentir chez soi n’implique pas forcément un lieu défini, c’est aussi une compagnie ou quelque chose comme ça. 
 


Comment le batteur Kerim "Krimh" Lechner (Septicflesh, ex-Decapitated) a été introduit dans le groupe et dans le processus d’enregistrement ?

Krimh est un très bon batteur et un des meilleurs que nous avons en Europe, si tu me demandes mon avis. Évidemment, ça a facilité les choses que nous ne soyons pas très éloignés mais ce n’est pas pour ça qu’on lui a demandé. C’est juste simplement un batteur hyper professionnel et il a vraiment apprécié nos morceaux. C’est pour cela qu'il fait partie de l’album...  


J’ai été surpris par le bonus track ("Manifesto") avec le chant féminin. C’est une reprise, bien sûr, mais c’est une direction musicale qui vous plairait ?

On a choisi ce morceau parce qu’on écoute beaucoup de musique indie, comme je te le disais, et on essaie toujours de faire des reprises de morceaux éloignés du Black Metal. Tu ne nous entendras jamais reprendre Dartkthrone (rires). Même si j’aime beaucoup ! « Manifesto » est un morceau indie parfait et les paroles s’adaptent très bien à Harakiri for the Sky, c’est pourquoi on a voulu en faire une reprise.


Que pensez-vous de cette étiquette “Post-Black Metal” ?

Post Black Metal ça décrit exactement ce que nous faisons. On joue du Black Metal qui est une avancée par rapport à son style originel, donc c’est du Post Black Metal. D’un autre coté, on fait du Black Metal avec des influences Post rock. Deux choses qui font que c’est une étiquette qui nous va plutôt bien.

 


Depuis « Trauma » ta voix a beaucoup changé…

Oui, je sais. Je deviens plus vieux et ma voix est devenue plus profonde.  Autrement, je ne peux pas vraiment dire comment cela est arrivé...


« III : Trauma » a été nominé aux Amadeus Austrian Music Award, comment ça s'est passé ?

Ah, cet Award, c’est une mauvaise blague. Ce n’est pas le meilleur groupe qui l’a emporté  mais le groupe avec le label qui payé d’autres sociétés afin de voter pour leurs artistes. Ce sont les cinq heures les plus gâchées de ma vie... 


J’ai lu que vous alliez peut-être tourner au Japon et en Chine. Est-ce que cela se concrétise ? 

On m'a dit que je n'avais pas encore le droit de parler de ça, car ce n’est toujours pas officiel. Mais oui, je l'espère !


Quels sont les pays que vous aimeriez visiter ?

On aimerait beaucoup aller en Alaska et en Nouvelle-Zélande....
 

Vous aviez pu jouer dans un théâtre en mars 2017 à Denain dans le cadre du In Theatrum Denonium. C'était une bonne expérience ?  

Oui, c’était vraiment une excellente expérience même. Je peux te dire que c’est un de nos meilleurs concerts.


Malgré l'activité de HFTS, Karg est toujours dans tes projets ? 

Bien sûr, je vais enregistrer un nouvel album intitulé « Dornenvögel » en mai. Il devrait sortir cet automne, également chez Art of Propaganda Records !


Je te laisse la conclusion de cet entretien …

Merci beaucoup pour cette interview ! Je conduis dans Paris au moment où je te réponds et on est impatients d’y jouer. J’espère voir un peu la ville avant le concert...
 

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