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Album

01 mars 2018 - Pamalach

Dying Giants

Tales Of giants

LabelAutoproduction
styleDoom
formatEP
paysFrance
sortieoctobre 2017
La note de
Pamalach
7/10


Pamalach

"Les vrais savent, les vrais font".

Quand je lis le nom de Dying Giants, je pense immédiatement à l'incroyable chanson de Conan extraite de leur excellent EP de 2010 "Horseback Battle Hammer". Peu connu à cette époque, le groupe proposait alors un Doom plus lourd, plus répétitif et plus primitif que sur toutes les productions qui suivirent. Pas d'une précision chirurgicale, il reste néanmoins mon préféré (et de loin) puisque le plus caverneux, le plus roboratif et finalement le plus en lien avec l'imagerie barbare qui colle au groupe. Le choix du nom restant pour un groupe une décision ayant son importance, vous vous doutez bien que Dying Giants ne joue pas du Heavy Metal à tendance symphonique mais bien un Doom/Sludge lourd et terreux. Outre leurs coups de butoir pachydermiques, les trois musiciens du groupe savent alterner les ambiances en colorant leurs chansons de différentes manières. On trouvera donc autant du son clair que du fuzz, du dissonant que du mélodique, du roboratif que du plus subtil. Somme d'une multitude d'influences aussi diverses que baignées dans la même noirceur, ce "Tales of Giants"  vous invite à venir faire la fête au cœur du Vésuve. 

Avec quatre chansons d'au minimum cinq minutes chacune, Dying Giants, de par son esthétique musicale, se permet de prendre le temps de penser son architecture avec précision et de sélectionner avec soin quels seront les armes qu'il sortira du râtelier à flingue pour ratiboiser sans faire de détail. Si la musique reste dans des dominantes Doom, le vomito Sludge remonte ses acres acidités dès que la Fuzz débarque. Ça dégueule bien gras et ça fait du bien. Les sons clairs sont tellement inscrits dans des tonalités sombres qu'on croirait parfois se retrouver en terres occultes tant le parfum des arpèges de guitare a quelque chose d'inquiétant, et la basse des déflagrations sonnant comme des sentences sourdes et sans appel. La batterie cogne sec et dur et on se surprend à décortiquer une à une les bourrinades rythmiques qui jalonnent ce "Tales of Giants". L'absence de chant amène l'auditeur à se concentrer davantage sur la musique et si ce genre de pari me semble toujours un peu audacieux en début de course, pour finir, il amène une singularité particulière au groupe qui finalement se démarque en sortant du cadre classique des combos de ce style. Soulignons aussi l'artwork très sympa et très en lien avec l'univers du combo, ce crâne dégoulinant semblant comme avoir fondu sous les décibels carnassiers du trio toulousain. 

Première étape réussie donc pour ce jeune combo à qui on pardonnera quelques écarts de production. En effet, si l'ensemble est clair et adapté à chaque ambiance, les passages du doux au très énervé manquent parfois d'explosivité, n'apportant pas la puissance nécessaire à certaines patates. Un désagrément plus dû à des facteurs extérieurs à la créativité où à l'inspiration, Dying Giants démontrant par ailleurs tout son goût de l'exploration et du travail bien fait. On attend donc la suite, en espérant que toute la populace des géants ne se sera pas éteinte avant la prochaine bataille. 

 

Tracklist :

1 - Etna Volcano
2 - 23rd Nebula
3 - Minos Serpent’s Tail
4 - Atlas Mount