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A raison d’un album par an entre 1994 et 2000, on peut dire que Fu Manchu a été plutôt productif durant cette période. Evidemment à force de persévérance, le travail paye. Depuis, on ne va pas aller jusqu’à dire que le groupe se repose sur ses lauriers, mais la cadence a fortement diminué. California Crossing voit ainsi le jour en 2002, Start The Machine en 2004 et enfin We Must Obey sort en 2007, soit trois ans plus tard. L’écart entre les sorties se creusent mais Fu Manchu est toujours au rendez-vous.
Après un saut chez DRT et SPV le temps d’un album, la formation s’est trouvé un nouveau port d’attache en Century Media Records pour la sortie de son dixième album. L’élément que l’on remarque tout de suite est que les membres, amateurs de grosses cylindrés, ont mis le turbo au niveau de la production. Cette dernière s’impose d’entrée de jeu dès les premières secondes du morceau-titre qui ouvre l’album. Le quatuor est allé au studio Grandmaster Recorders (Tool, NIN) pour l’enregistrement de ce We Must Obey. L’effet massif de la musique en est renforcé et les riffs crades font barrage à un son aseptisé en restant tout à fait adaptés au style.
En effet, leur stoner rock fait mouche comme à son habitude sur tous les fans du style. Malgré leur look de purs californiens, c’est bien cette marque de fabrique que le groupe entretient depuis ses débuts. Néanmoins la formation n’aime pas trop cette étiquette de stoner rock qu’on leur colle et préfère les appellations telles que le desert rock par exemple. Mais pour faire simple, la fiche promo s’occupe très bien de la description de leur musique : Fu Manchu mélange « la lourdeur du rock des années 70 et l’agressivité du punk des années 80 ». Pas besoin d’en dire plus.
Même si le groupe n’a pas atteint la carrure d’un Queen of the Stone Age, il est cependant dans le peloton de tête d’une scène actuellement en plein ébullition (Bongzilla, High on Fire, Alabama Thunderpussy…). We Must Obey propose 11 titres accrocheurs que l’auditeur n’aura aucun mal à ingurgiter. Avec des refrains simples (« One more Time »), des rythmiques dansantes ( "Moving In Stereo", "Between The Lines"), des paroles simplistes et directes, Fu Manchu marque des points tout au long de l’album.
Les guitares y sont grasses, la basse n’en parlons même pas et la voix de Scott Hill on ne peut plus adapté au style. Les guitares se permettent même quelques solos sur « Lesson », donnant au côté heavy au titre et on trouve même une influence de Voivod sur "Shake It Loose".
Malgré le départ de Brant Bjork (Kyuss) il y a bien longtemps, les californiens n’ont pas perdu le Nord et nous propose inlassablement des albums ô combien sympathiques. La pochette est quant à elle une fois de plus hors norme et loin d’être conventionnelle. Cet opus nous montre que le stoner a encore de beaux jours devant lui, avec une multitude de groupes actuels confirmés ou prometteurs prêtent à prendre la relève…
01. We Must Obey
02. Knew It All Along
03. Let Me Out
04. Hung Out To Dry
05. Shake It Loose
06. Land Of Giants
07. Between The Lines
08. Lesson
09. Moving In Stereo
10. Didn't Really Try
11. Sensei vs. Sensei