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samedi 9 juillet 2016

Gojira + DELUGE

Le 112 - Terville (57)

Delf'in

Manger. Bière. Concert. Photos. Metôl.

Après avoir vu Gojira au Download Festival et au Hellfest, au meilleur de leur forme, j’avais hâte de voir ce que ça donne en salle. Ce 5 juillet, jour des grandes vacances, c'était l'occasion de retrouver les Landais en compagnie des lorrains de DELUGE, dans la salle Le 112 à Terville (57), fraichement rénovée. Ouverture des portes à 20h avec déjà une longue file d’attente, début d’une soirée prometteuse.

DELUGE

   

On commence en « douceur » avec DELUGE. Bien sûr, douceur est ironique ici, DELUGE porte tellement bien son nom! Dès le début, on assiste à une déferlante de double pédale, de guitares saccadées, de chant hurlé et de lumières stroboscopiques. J’avoue que j’ai du mal à apprécier ce groupe sur scène. Sur album, c’est le genre de musique que j’adore, très ambiant un peu comme Toundra ou Hypno5e, mais sur scène, ils poussent le concept un peu trop loin, surtout scéniquement, avec les strobos, les lumières uniquement sur les amplis, et le fait qu’ils tournent le dos au public la moitié du temps.

Malgré ça, je dois saluer la technicité musicale. Les mecs sont vraiment très carrés, très rapides et très précis, et la voix du chanteur, très lancinante, comme une complainte ferait presque frissonner. Les morceaux sont très travaillés, avec certaines sonorités de guitares dignes de Deftones, et le batteur a gagné mon respect pour être capable de tenir la double pédale aussi vite, aussi longtemps, et sans en mettre une à côté. Seulement, ça n’atteint pas l’effet escompté. Les morceaux sont bâtis sur les mêmes codes, ce qui rend le concert un peu monotone.

Je comprends le concept de DELUGE, avec le fond d’orage, de pluie, les strobos comme des éclairs, et l’alternance sauvage / apprivoisé dans les morceaux, mais je pense qu’il serait de bon aloi de diversifier un peu le concept, pour éviter que le public ne se lasse, malgré l’énergie débordante déployée par le groupe.

Gojira


La salle est comble pour accueillir les landais de Gojira. La foule acclame l’entrée des artistes sur scène sur l’outro d’Oroborus, et dès les premières notes de Toxic Garbage Island, c’est le tsunami dans le pit, le ton est donné. Gojira nous livre une prestation magistrale, gonflée d’énergie et d’ondes positives tout au long du set. Jean-Michel Labadie est survolté, il est difficile à suivre des yeux, et assure son jeu de basse d’une main de maitre, qui est d’ailleurs très bien mis en valeur au niveau du son ce soir, surtout sur The Heaviest Matter of the Universe. Mario est toujours aussi impressionnant derrière les fûts, la force déployée pour taper sur les peaux rend vraiment les morceaux uniques et fait partie de l’identité du groupe au même titre que les slides si caractéristiques. Christian Andreu et Joe ne font qu’un à la guitare, tellement c’est puissant et bien executé, et que dire de la voix puissante mais aérienne de Joe ? Arrive le premier riff de Silvera et je redeviens subitement une groupie. Pour moi, ce morceau résume tout le travail et la subtilité du groupe, c’est à la fois saccadé, lourd, et mélodique, avec un Joe Duplantier vocalement plus en forme que jamais.

      

Petit moment d’accalmie avec Stranded, issu du dernier album, et Flying Whales, qui fait du bien à tout le monde tant la salle est devenue humide. Avant d’enchainer sur Wisdom Come pour réveiller un peu les foules, Joe Annonce la couleur: « Sur celle-ci,  je veux vous voir vous défoncer! ». La réaction du public ne se fait pas attendre, on dirait que le public veut rendre l’energie donnée par le groupe au centuple! Pour moi, Gojira est un des groupes les plus communicatifs, autant entre eux qu’avec le public. On sent l’osmose, la symbiose et l’emphase ce soir ! La chaleur monte encore d’un cran, certains spectateurs tournent même de l’oeil et doivent être évacués. On sent que ça devient difficile pour le groupe de jouer, le temps entre les morceaux s’allonge, et Mario vient même discuter un peu pour laisser le temps aux autres de s’éponger et s’hydrater. La voix de Joe s’abime, surtout sur Oroborus, à mon plus grand regret. Mais l’enchainement Only Pain, Oroborus et Vacuity fait oublier les petits écarts et le côté un peu décousu de cette fin de concert. On a bien sûr le droit au traditionnel solo de batterie, dont l’utilité peut être largement discutée, avant un rappel que l’on sent plutôt éprouvant pour le groupe et le public, tant la salle est une vraie fournaise. Malgré ça, on sent tout le plaisir qu’a pris le groupe à jouer, on sent toujours l’émotion et la fierté dans leur attitude quand ils viennent saluer le public à la fin du set.

Le concert se termine et, une fois sorti de la salle dans la fraicheur de la nuit, chacun rentre chez soi un sourire béat aux lèvres. C’est toujours un immense plaisir d’assister  un concert de Gojira, ils vivent les concerts uniquement dans le but de faire plaisir au public, et le public ne cesse de tenter de leur rendre la pareille. Même après les avoir vu 3 fois en un mois, ce concert restera un des meilleurs que j'ai pu voir du groupe. Face à leurs fans, on a l'impression qu'ils se défoncent encore plus, c'est assez impressionnant quand on sait la performance qu'ils ont livrée lors des derniers festivals !

Setlist :

Toxic Garbage Island
L'Enfant Sauvage
The Heaviest Matter of the Universe
Silvera
Stranded
Flying Whales
Wisdom Comes
Backbone
Terra Inc.
Only Pain
Oroborus
Vacuity
The Shooting Star
Explosia

Crédit photos: Des photos au poil 

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