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vendredi 24 juin 2016

SIXX:AM @Utrecht

Trivoli - Utrecht, Pays-Bas

Eve Knoxx

Si tu me croises en fest, fais comme si c'était jamais arrivé. Glam Metal principalement, mais des fois d'autres trucs.

Il fait froid mais c'est charmant, l'air est pur mais le risque de se faire renverser par un gang de vélo est de 80%, les gens sont sympas mais un peu stones : pas de doutes, on est aux Pays-Bas ! C'est dans la salle Trivoli, un énorme complexe constitué de 4 salles aux capacités différentes, que SIXX:AM s'apprête à enflammer dans quelques heures.

Ici, les conditions d'attente sont différentes : on ne fait pas la queue dehors comme des parias, mais bien au chaud dans le complexe, avec wi-fi gratuit et même une adorable serveuse qui nous amène des bières même si on est assis par terre. Par contre, l'attente, faut quand même se la cogner, parce que croyez-moi, les fans de SIXX:AM ne sont pas bien plus sains d'esprits que ceux de Mötley Crüe. Pour faire simple, je n'avais jamais au grand jamais vu autant de merch' sur une même personne. L'outfit de base étant le suivant : t shirt SIXX:AM (jusque là tout va bien), médaillon SIXX:AM (quelqu'un a dit beauf ?), bandana SIXX:AM (ah si si, je jure que quelqu'un l'a dit !), et ... tatouage SIXX:AM (là, si vous l'avez pas dit, c'est que c'est vous qui avez un problème). Enfin bref, autant vous dire que du coup, on est allé faire un peu de shopping, et c'est en sortant de la salle qu'on tombe sur un DJ Ashba un peu stressé, mais qui prend le temps de reconnaître et saluer mes collègues de concert (de la Grosse radio et Rock Metal Mag) qu'il a déjà croisé auparavant, et de faire quelques photos. Malgré son regard étrange, l'homme est sympathique.

Nous revenons donc toujours bien en avance, et sommes assez perturbées par l'organisation un peu bancale de la salle. Celle-ci est munie de casiers individuels et payants, qui semblent ouvert à tous et libre d'accès, mais lorsque nous essayons d'y déposer nos affaires, une adoraaaaable Hollandaise nous somme de manière adoraaaaaable d'attendre 19h15, l'heure d'ouverture des portes du concert, avant d'oser se servir de ses précieux casiers. Mmmh, à mon avis, la bougresse est fan de Nikki Sixx et veut assurer sa place au premier rang...

Enfin bref, parlons du concert.

Fait en premier son entrée sur scène le batteur, qui s'installe calmement derrière ses fûts. Pour l'anecdote, il me fait un peu de peine celui là. On a un peu l'impression que tout le monde s'en fout de lui, un peu comme ton pote dont tu dis qu'il est "gentil". C'est ensuite Ashba qui débarque avec sa démarche d'Oran Outang, et ses frusques d'émo. Il maltraite sa guitare et arrive à couvrir les hurlements quelque peu excessifs que déclenchent l'arrivée de Nikki Sixx.James Michael entame directement un This Is Gonna Hurt pêchu comme on les aime, et on le croit sur parole, en effet, ça va faire mal. Les fans sont présents et réactifs, mais étrangement respectueux. On ne se retrouvera jamais écrasées contre la scène (pas de barrière, pas de photo pit..), et le sempiternel abruti qui slam même sur du De Palmas est apparemment resté chez lui. Les gars sont hypers contents et ça se voit (et se comprend : ils étaient prévus pour la plus petite salle du complexe, mais la vente des billets a grimpé plus vite que prévu et ils ont été déplaçés dans une salle avec une capacité de... 1200 personnes. Pas mal !). 

 

On lève les poings sur Rise à la demande de James Michael, qui se déchaîne déjà pour faire grimper l'ambiance. Il n'en a pas vraiment besoin, la fan base est bien là, beaucoup on fait le voyage depuis la France comme nous, certains viennent d'Allemagne, de Belgique... Les fans d'ailleurs, sont partagés entre la description faite plus haut, total merchandizing of ze doom, et les fans de Mötley Crüe qui suivraient Nikki Sixx même s'il devenait choriste pour Evilness (trololol). Plus le show avance et plus DJ Ashba nous impressionne avec son jeu de scène bien propre à lui. Il nous fait peur aussi un peu, quand il te regarde dans les yeux en acquiescant au ralenti et en souriant comme un ange de la téléréalité sous ecstasy chez Hanouna. T'as un peu envie de l'attirer dans une cage avec des cacahuètes et le vendre à un freak show. Mais je suis peut-être quelqu'un d'excessif. 

Les musiciens sont très communicatifs et on les sent proches de leurs fans, Ashba fait des signes à ma pote de la Grosse Radio, et Nikki Sixx attrape la main de ma collègue de chez Rock Metal Mag et la salue. Je ne crois pas que les groupies françaises autour de nous aient apprécié ce geste, mais il faut avouer que de la part d'un grand ponte comme ce monsieur, c'est appréciable. When we were Gods déchaîne la foule comme il est supposé le faire, et on commence à chanter pour de vrai, danser, secouer la tête, lever les cornes pour beaucoup même si c'est peu opportun pour SIXX:AM. Mais bon, je les comprend, des fois on ne sait pas trop quoi faire de ses mains. L'ambiance est vraiment lancée, Nikki conserve son jeu de scène qu'on ne connaît que trop bien mais dont on ne se lassera pas. Il faut avouer que voir Nikki Sixx sur scène ça fait un bien fou, c'est dingue l'aura qu'il dégage, on verserait presque une larme (quelqu'un a dit fragile ?). Mais entre nous, James Michael n'a rien à lui envier. Quand il s'empare du clavier pour nous chanter Skin, tout ce qu'on peut dire c'est "Il chante, putain". Parce que oui, il chante. Et il chante super bien. On aurait pas pu demander un meilleur frontman pour le groupe, James tient ce rôle à la perfection, autant grâce à son exceptionnelle voix qu'à sa prestance et son charisme. 

Alors déjà qu'on est tout plein d'émotions de voir tout ces cossus personnages, ils nous achèvent en donnant du sens, du vrai à Rise of the Melancholy Empire. Ils nous rappellent les événements de Paris, réagissent à ceux d'Orlando survenus si peu de temps avant le concert, ambiance lourde de sens et émouvante.

Et comment conclure autrement que par Life is Beautiful ? La valeur sûre puisque nos petites camarades l'arborent tatoué sur l'épaule ou dans la nuque. Ils concluent leur show de bonne humeur, le batteur quitte la scène avec les choristes (koukou le mal aimé !) et les trois acolytes saluent ensemble et nous refont chanter le refrain une fois ou deux. Ils disparaissent, et pour de bon, pas de Hit & Run pour nous ce soir. 

Set list : 

This Is Gonna Hurt
Rise
Relief
When We Were Gods
Live Forever
Skin
Dead Man's Ballet
Everything Wen To Hell
Prayers For The Damned
Goodbye My Friends
Lies Of The Beautiful People
Stars
Rise Of The Melancholy Empire
Accidents Can Happen
Life Is Beautiful