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Album

18 janvier 2016 - DarkMorue

Varg

Das Ende Aber Lügen

LabelNapalm Records
styleBlack Metal FM
formatAlbum
paysAllemagne
sortiejanvier 2016
La note de
DarkMorue
7/10


DarkMorue

Un mec qui écrit des trucs.

Hahaha j'adore mettre des étiquettes à la con sur le nom des genres. Déjà que rien que pour les embranchements "officiels" on se retrouve souvent avec des rallonges improbables juste pour décrire un mec qui joue lentement de la guitare, customiser à sa sauce ça reste un des petits plaisirs coupables des metalleux. Et surtout, ça a un autre avantage. Vous êtes obligés de lire la chronique, ou au moins curieux. Parce qu'on va pas se mentir, les chroniques des albums qu'on attend pas particulièrement, on mate la pochette, si elle est jolie on clique, on regarde le genre et la note et c'est terminé. Ben là non. Du "Black Metal FM" mais sérieusement c'est quoi ça. Et en plus c'est bien parce que même si c'est rigolo ben ça décrit pas franchement ce que pratique le groupe, ou alors de très loin. Enfin c'est toujours mieux que ces derniers qui parlent de "Varg Metal". A moins qu'ils s'amusent à sacrifier des membres de Mayhem sur scène je visualise assez mal.

Bref, on parle de Black Metal mais la plupart du temps on est sur les plates-bandes d'un vieux mélodeath de Suède mais en bien plus vénère et qui suinte la toundra. On connaissait tous Varg de base, au moins de nom parce qu'ils squattent un festival de Pagan sur trois. Un énième groupe à peaux de bêtes qui avait au moins le bon goût de pas dégainer les flutiaux, le machin un peu craignos qui tape vite et droit avec des loups sur les pochettes, bon à écouter quand tu découvres le Metal, que tu fais tes premiers Paganfest en te disant que le métier que tu veux faire plus tard c'est Viking en carton et que rien rappelle davantage l'héritage de tes ancêtres qu'un accordéon sponsorisé par Skøll. Bref, en gros c'était le groupe peinturluré qui venait casser la gueule de manière musclée en faisant figure de groupe efficace et ultra-fonceur au milieu de la fête de la bière, le truc bien à voir au Wacken en levant le poing au milieu de milliers de beaufs mais voilà. Surtout que leur dernier album en date "Guten Tag" était agréable et toujours aussi rentre-dedans mais puait un peu trop la teuf et l'alcool (en gros, imaginez Andrew WK copulant avec Impaled Nazarene, oui je sais c'pas évident), et du coup il s'écoutait quand même de manière un peu coupable, en baissant le son histoire que personne nous entende écouter ça vu que, hé, on a plus 15 ans quand même.

Ben ce dernier, ils l'ont fait sobres, et dans un blizzard. Et du coup, ça le fait. Exit la plupart des ambiances lolilol bière, et même si on remplace les loups par la pochette la plus ridicule de l'histoire, maintenant on fonce droit, de manière ultra-énervée et énergique, et on casse des gueules à coups de stalactite. Le genre de Varg est toujours le même et est pour le coup pas forcément descriptible facilement, mais en gros c'est juste le Metal Extrême le plus catchy qu'on puisse imaginer, ciselant chaque note bien comme il faut, surproduit et glacial en restant Pop, et avec une science du riff qui fait sonner chaque blasts et hurlement décharné comme un tube. Le tout avec des tempos souvent très élevés et une succession d'upercuts jouissifs, un chant Black virulent souvent doublé de growls caverneux en forme de chœurs, juste absolument jouissif à écouter quand on veut pas se prendre la tête et quand même ramasser ses dents. Et c'est de ce bois-là qu'est bâti le titre éponyme qui ouvre de manière absolument ravageuse l'album, après une intro pleine de samples et de violons qu'on écoute une fois puis qu'on zappe à toutes les autres écoutes. Tout comme les énormes "Dunkelheit" (mon dieu mais ce tube ultime, le morceau découvert au hasard qui m'a tout de suite fait foncer sur l'album) ou un "Revolution" qui fait penser à un In Flames sous speed. En fait c'est pas bien compliqué, tous les titres nous font hurler leurs refrains à pleins poumons jusqu'à la rupture. Ils font ça bien les cons.

Après, bien évidemment, on a quelques petites surprises de partout. On a évidemment le traditionnel dernier titre mélodique mélancolique avec du chant clair un peu fragile (COMME C'EST ORIGINAL), et des bourdes. Au milieu des énormes missiles qui fracassent la gueule en deux tout en epicness, on trouve genre "Achtung" dont le riff à la Manson dévoile une évidente influence Amaranthe. Par la suite on a également un peu de fan service à peaux de bête histoire que les puceaux avec des peintures de guerre aient des trucs à hurler tous ensemble en bons Frères de Métale, avec comme exemple numéro 1 "Einherjer" et son refrain clair qui sent fort la Mainstage, ou "Streyfzug" carrément mélo sur laquelle on sort les briquets et on chante. Mais qu'on ne s'y méprenne pas, ces deux titres restent suffisamment badass pour ne générer aucune honte. Même "Totentanz" qui ramène des chants féminins réussit à faire passer la pilule en assombrissant les ambiances comme pas deux. Et pis, y'a toujours "Wintersturm" pour remettre les pendules à l'heure en blastant comme un goret alors ça va hein.

Bref, tout ça pour dire ça. Varg, c'est ce que ça a toujours été à savoir un groupe pas prise de tête qui s'écoute tout seul quand on veut se prendre une enfilade de hits, un album qui traîne là quand on a besoin de fraîcheur et d'adrénaline, mais pas beaucoup plus. On a affaire ici à ce qui est probablement leur album le plus violent et direct et qui n'a pour une fois pas été enregistré bourré, mais on va pas se mentir, la durée de vie de ce genre d'album est très, très faible. On en a clairement fait le tour en 2-3 écoutes, par la suite ça se réécoute avec plaisir parce que c'est juste agréable et énergique mais 2 semaines après sa découverte c'est déjà oublié. Un blockbuster de base qui fait le boulot mais se limite au divertissement pur. Mais bon, je sais pas pour vous, mais perso j'aime bien être diverti, alors on n'a aucune raison d'être méchant.

Ah oui, l'album est intégralement chanté en allemand mais il existe aussi une version anglaise pour les falses traumatisés des cours au collège.

Tracklist :

1 - Der große Diktator
2 - Das Ende aller Lügen
3 - Revolution
4 - Streyfzug
5 - Achtung
6 - Dunkelheit
7 - Totentanz
8 - Einherjer
9 - Wintersturm
10 - Ascheregen