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Album

22 octobre 2015 - DarkMorue

Skinless

Only the Ruthless Remain

LabelRelapse Records
styleBrutal Death / Hardcore
formatAlbum
paysUSA
sortiejuin 2015
La note de
DarkMorue
7.5/10


DarkMorue

Un mec qui écrit des trucs.

Alors. Oui je sais cette chronique sort bien en retard. Mais, il y a une explication logique à ça : je suis complètement nul. Non j'ai rien d'autre à dire pour ma défense, des fois faut bien s'assumer. La chronique était déjà réservée par un autre chroniqueur, et j'ai mis 5 mois (et l'aide de mes collègues) à me rendre compte qu'en fait il me la laissait. Tout est ma faute. Si certains d'entre vous attendaient tout frétillants la chronique sur Horns Up pour décider de ce que valait cet album en se forçant à pas le pirater (on peut toujours rêver et oublier qu'on est en 2015 parfois), je m'excuse platement. Mais bon, en fait au final, ça me manquait pas tant que ça, parce que niveau chronique écrite d'avance ça se pose bien là en fait. J'adore Skinless mais je dois bien avouer que j'en avais pas grand chose à faire qu'ils sortent un nouvel album tant on pouvait prévoir l'intégralité de son contenu 6 mois avant sa sortie et qu'ils ont quand même déjà bien fait le tour de leur style en 4 albums. Eeeeeeet bah en plein dans le mille. Skinless en 2015, ils font du Skinless en 2015.

Cependant, avec le line-up d'origine reformé (+1 guitariste) on devait s'attendre à du bon. Exit Jason Keyser, loin d'être un vocaliste exceptionnel même s'il reste un showman hors du commun, et recoucou Sherwood Webber et sa grosse voix poilue de redneck des égouts. Le groupe étant maintenant quand même une grosse pointure et reconnu comme dans les pères fondateurs du Death Metal à bagarre, ils se mettent hyper bien et s'entourent comme des rois : distribution par Relapse, mastering par Brad Boatright aka l'ingé son hype du moment, et pochette moche mais pleine de bonnes intentions. Par contre c'est toujours leur copain qui s'est chargé des premières démos qui se charge de tout le studio et mixage parce que C'EST COMME CA HxC CREW MOTHERFUCKERS. En résulte un album ultra massif, avec quelques 7 titres pour 35min donc exactement pile ce qu'il faut pour le genre, faisant honneur à la réputation du groupe mais ne transcendant en fait pas tout.

Pas de changement de style, non. Skinless ça a toujours été le gros patron de la rue, la montagne de muscles qui te casse la gueule dans un coin crasseux et t'écrase son cigare sur la tempe. Un gros mélange de Brutal Death et de Hardcore qui fait pas de quartier, le couteau entre les dents et le fusil à pompe braqué sous ton menton. Oui le tien, à TOI, pendant que TA meuf lui suce la bite parce que sa vie est mieux que la tienne. Et dès les premières minutes de l'album on sait à quoi on a affaire, l'énorme "Serpenticide" explosant à la gueule avec une fureur toute Death Metal avant de caler une bonne grosse moshpart des familles qui va faire du dégât. Et le titre éponyme absolument jouissif qui pourrait servir de définition dans le dictionnaire à côté du mot "moshpit". Mais si on sent que le groupe en a encore sous la semelle (un morceau comme "The Beast Smells Blood" perso je le voyais pas venir, c'est vachement glaçant comme riffing dites donc), on a du mal à être plus enthousiaste que ça. Déjà, la performance de Sherwood m'a un peu déçu. C'est monolithique et féroce mais il a perdu en coffre par rapport aux trois premiers albums. Et surtout, paie ton pavé dont t'as du mal à vraiment extraire un truc.

D'accord, les deux-trois premiers titres foutent des claques parce qu'on est content de lancer l'album et retrouver nos copains. Et "Barbaric Proclivy" nous laisse sur la meilleure des impressions en compilant tout et en bandant les muscles comme jamais. Mais j'ai personnellement beaucoup trop tendance à reléguer l'album en arrière plan assez vite pour le hisser dans mon Top de l'année. On enchaîne mécaniquement les passages jouissifs mais rien de culte comme tous les autres albums pouvaient le proposer. Même si malgré ça on ne détecte qu'un seul morceau raté, la longuette "Funeral Curse" qui s'étire comme pas possible et ne propose quasi rien à part une grosse production qui fait passer du vide pour des grosses notes. Un ressenti plutôt pas cool parce que l'album dans sa globalité est quand même carrément bon et propose des morceaux d'une robustesse rare signe d'un groupe expérimenté. Mais voilà, faut se rendre à l'évidence : ça a beau poutrer, et être exempt de toutes tares, on le trouvera probablement pas bien haut dans le bilan à la fin de l'année.

Parce que Skinless ont pas de bol. Ancrés dans un créneau bien particulier, respectés par tout le monde mais avec une place de liant entre le monde du Brutal Death et celui du Hardcore pas toujours facile à assumer, c'est typiquement le groupe qui fait plaisir à toute la population, qu'on connaît et sifflote, qui enfonce toujours dans le sol en concert et sort des albums rares et toujours sympa. Mais qu'on calcule pas. Ils font partie du paysage mais ne guideront jamais le mouvement parce que le monde est injuste et leur créneau trop bagarreur sans assez lâcher les chevaux pour être sexy. Appartenant aux années 90 et ayant maintenant une gueule de gros lard totalement à part qui montre le chemin sans qu'on le suive. En attendant, respect pour sortir un tel bloc comme come-back, on leur souhaite que du bonheur, et on le range jusqu'à... Un jour.

Tracklist :

1 – Serpenticide
2 – Only the Ruthless Remains
3 – Skinless
4 – Flamethrower
5 – The Beast Smells Blood
6 – Funeral Curse
7 – Barbaric Proclivy

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