Chronique Retour

Album

18 octobre 2015 - Di Sab

Pentagram

Curious Volumes

LabelPeaceville Records
styleDoom Metal
formatAlbum
paysUSA
sortieaoût 2015
La note de
Di Sab
7.7/10


Di Sab

Peu de temps avant la sortie de Curious Volumes - titre faisant référence à un vers de The Raven de Poe comme le confirme l’artwork à l’esthétique plus que douteuse - Bobby Liebling donnait une interview à nos confrères de Noisey dans laquelle il révélait d’une part que Pentagram « prenait des risques avec cet album » et que ce serait « quitte ou double » et d’autre part que Curious Volumes serait « l’album le plus sombre derrière Sub-Bassement ». Autant dire qu’avant août, votre serviteur ne savait pas à quelle sauce il allait être mangé, d’autant plus que Last Rites n’était quand même pas un excellent album, outre le fait qu’il signe le retour inespéré sur le devant d’une scène en pleine expansion d’un groupe qui n’avait jamais eu la place qu’il méritait.

Les premiers contacts avec l’album ne sont pas bons. Outre la pochette bien moche, Misunderstood me fait sourire mais ne me marque pas et Walk Alone est, à mon sens classique mais faiblarde. Quant à la première écoute, elle arrive dans un moment trop chargé, entre la tornade Meliora et The Boat of Glen Carring, et peu de choses restent, si ce n’est que la « prise de risques » n’est tout de même que très relative (nous y reviendrons) et surtout, que Bobby en a encore sous la semelle.

Après plusieurs écoutes, on peut globalement dire que, allez, globalement, ça va, ce n’est pas trop décevant. Sans avoir  le 15ème de classe d’un Relentless ou d’un Day of Reckoning - mais après tout, qui en espérait tant ? - Curious Volumes « se défend bien ». Bien sûr, il est dur de l’apprécier pareillement dans son intégralité (comme toutes les récentes sorties de Pentagram d’ailleurs) au vu des mondes (et des 30 ans) qui, parfois, séparent les diverses compositions : démarrage en trombe avec le punk Lay Down and Die, léger ralentissement et descente de gammes pentatoniques sur le bluesy The Tempter Push pour aboutir sur le premier riff écrasant, l’excellent Dead Bury Dead (seule composition faisant figure de véritable classique de l’album) et ainsi de suite. A noter que comme sur à peu près tous les albums, nous avons également le droit à un réenregistrement d’un morceau que l’on connaissait déjà via First Days Here : après Walk in the Blue Light sur The last Rites, c’est cette fois-ci au tour d’Earth Flight. C’est loin d’être ma préférée et, à mon sens, ces réenregistrements sont biens moins charismatiques que les originaux mais disons que c’est toujours cela de pris.

Dans l’ensemble, on retiendra surtout, comme dit précédemment, que la « prise de risque » est quasi inexistante : à part la voix inhabituellement grave de Bobby sur les couplets de The Devil’s Playground et la très rock Misunderstood, nous sommes réellement en terrain connu. Les soli de Griffin sont moins hallucinants que sur Last Rites mais ce défaut mineur est compensé par la très bonne performance vocale de Liebling (et ses « all right » si caractéristiques).

Il n’y a, concrètement, rien à dire sur ce nouvel album de Pentagram, d’où cette chronique courte. Les compos sont bonnes et le groupe est en place, mais, comme tout groupe mythique ayant une carrière de plus de 40 ans, Curious Volumes ne fera pas date. Il est loin d’être mauvais, mais il fait l’effet d’un 13. Passés l’excitation de la nouveauté et le plaisir de retrouver un groupe en forme, nous reviendrons à nos premières amours. Cependant, si, par malheur, Curious Volumes devenait le chant du cygne de Bobby Liebling, ce serait un bon résumé de ce qu’a été Pentagram : un groupe tout simplement talentueux dans ce qu’il fait.

Tracklist :
1 Lay Down And Die
2 The Tempter Push
3 Dead Bury Dead
4 Earth Flight
5 Walk Alone
6 Curious Volumes
7 Misunderstood
8 Close The Casket
9 Sufferin'
10 Devil's Playground
11 Because I Made It