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samedi 25 juillet 2015

The Black Dahlia Murder + Deep In Hate @ Le Petit Bain

Le Petit Bain - Paris

Gazag

Tandis que les festivals se succèdent, l’été est une période creuse pour les concerts en salle. Il faut donc être un peu plus à l’affut et scruter le peu de dates disponibles. Dans ces circonstances, celle de The Black Dahlia Murder, au Petit Bain le 20 Juillet dernier, n’était à manquer sous aucun prétexte.

La salle de concert du Petit Bain est très particulière. Elle se situe dans la cale d’une péniche. Elle est donc assez petite, ne pouvant accueillir que 300 personnes max, à vue de nez. Le plafond est très haut, permettant au son de bien se diffuser. En haut du bateau se trouve une terrasse, permettant de se relaxer avec une belle vue sur le parc de Bercy et la Seine.

Ainsi, c’est dans cette salle exigüe que The Black Dahlia Murder va se produire. Mais avant ça, place aux Frenchies de Deep In Hate qui ouvrent pour les Américains.

Deep In Hate

Deep In Hate, c’est du Deathcore avec l’ajout d’une pointe de Hardcore. Ainsi on retrouve des riffs rythmiques super lourds et saccadés, mais également des riffs typiquement HxC plus légers, invitant à faire tournoyer ses p'tits bras. Le groupe n’a vraiment pas beaucoup de place pour jouer. La batterie de The Black Dahlia Murder déjà installée encombre beaucoup. Les cinq musiciens se débrouillent quand même pour déambuler de part et d’autre de la scène, à coup de "excuse-moi, je vais là-bas" et autre "attention au manche de ma guitare".

Cela ne leur empêche pas d’être ultra-motivés. Le chanteur est véritablement possédé, son visage restant bloqué sur des mimiques haineuses. Son chant éraillé est excellent et le restera durant tout le concert : une performance à noter tant il se donne à fond sur chaque couplet. Les guitaristes sont transformés en crabes : jambes écartées, le buste très proche du sol, les musiciens se tendent à l’horizontale. Le batteur attire l'attention en envoyant ses baguettes dans les airs et les faisant tourner entre les impacts.

La performance est solide et carrée. Certains riffs bien déstructurés sont agréablement déstabilisants. Pas de grosses interludes chiantes, les compos s’enchaînent vite. Les morceaux ont tous leur pointe d’originalité, permettant au set d’avoir plusieurs saveurs, et de ne pas sombrer dans la monotonie. Le petit solo du batteur en milieu de set est une excellente interlude.

Parmi les 200 personnes présentes, une trentaine d’entre elles font la loi dans le pit. Un pit de six mètres sur cinq qui produira quelques circles pits, un petit Wall Of Death sans grand danger, et deux trois sessions de pseudo-Gorilla/Windmill.

Le son est correct, sans non plus être fou fou. C’est un poil fort mais pas trop méchant. Le dernier morceau, From Above The Anthill, contient des parties un peu plus bourrines et clos parfaitement ce set de qualité que nous a fourni Deep In Hate. On est même prêt à laisser traîner une oreille sur leur dernier skeud Chronicles Of Oblivion, composant une bonne partie de leur setlist. 

Genesis of void
The Cattle Procession
The Divide
Altars Of Lies
Lobotomizing The Masses
The Unheard Prayers
Solo de Batterie
New Republic
Wingless Gods
Beyond
From Above The Anthill

The Black Dahlia Murder

Le prochain CD de The Black Dahlia Murder, Abysmal, sort en Septembre prochain. Voilà un prétexte parfait pour parcourir une fois encore les routes Européennes. Ces gars-là, plus je les vois, plus j’ai envie de les revoir. La série d’excellentes prestations s’est-elle brisée ? Oh que non. 

La fosse qui attend le groupe est bien remplie, sans être trop blindée non plus. On peut ainsi voir les musiciens de près sans être compressé, et avoir de l’espace pour bouger son popotin. C’est un peu The Black Dahlia Murder dans ton salon. De plus, la clim’ est activée dans la salle, apportant une fraîcheur salvatrice en période caniculaire. (Trevor n’aura même pas besoin de tomber le tish). Pour finir sur la salle, le son est bon ++. C’est pas excellent, mais c’est quand même de qualité. Bref, vous avez pigé : rarement un concert ne dispose de si bonne conditions.

Côté entrée en scène, les Américains foulent les planches du Petit Bain dans l’obscurité, se placent. Quand la scène s’illumine, et on est parti pour une bonne heure de Death-[mettez l’étiquette de votre choix ici] sans intro. 

Dès le premier riff, le frontman Trevor s’accapare la maigre fosse du Petit Bain. La jauge semble peu lui importer, l’énergie du sieur restant la même qu’en festival. le chanteur bouge son bidou en sautillant sur scène, en lançant son bras au public et en opérant ses classiques mouvements amples dignes d’un chef d’orchestre.

Pour le reste, Ryan Knight et Brian Eschbach restent les pied fichés dans le plancher. Seuls certains solos les déracinent, pour montrer au public qui sont les tauliers. On aperçoit en fond de scène les heandbangs frénétiques de Max Lavelle, à côté de la batterie. Ah oui, le batteur enfin : Alan Cassidy reste caché derrière ses cymbales, trop occupé à marteler ses fûts pour faire un petit coucou à l’audience.

Comme à l’accoutumée, The Black Dahlia Murder est solide et précis en live. Pas de pains, les solos sont parfaitement exécutés et Trevor est en voix. R.A.S. mon colonel. Quid de la setlist ? Ils piochent un peu partout. Miasma est indéboulonnable, On Stirring Seas of Salted Blood casse encore des nuques et la poignée de titres de Nocturnal reste une tuerie. Deflorate est jouée en clôture, voila, il n'y a pas de grosse originalité … mis à part un nouveau morceau d’Abysmal ! Trevor se donne forcément un malin plaisir à beugler le nom du titre, histoire de ne pas le retenir. Anonyme, donc, est lourd et crade, avec un pont qui vous laisse reprendre votre respiration, avant de repartir vous écrabouiller avec ses riffs. Ça augure du bon. Promis on essaye de retrouver le nom de la compo quand le skeud sort. Edit : Son nom est Vlad, Son Of Dragon.

Sur le début du concert, la fosse est hyper chaude, les premiers rangs se font malmener, obligés de coller leurs têtes sur les amplis de retours. Le pit est petit mais puissant. Les circle pits quant à eux font quatre mètres de diamètre mais bon, l’idée est l’envie sont là. Les slams sont fréquents même si là encore, au bout de 5 secondes en lévitation, les stagedivers touchent les boutons de la régie. En milieu de concert, c’est bien moins violent. Certes ça se fricote, mais ça baisse d’intensité (là où le groupe ne s’égare pas et continue de foncer dans le tas). Sur la fin, y’a carrément plus personne. La fosse est cramée. Il ne reste que les deux trois excités qui se poussent en titubant, menés par la boisson. The Black Dahlia Murder a tué le pit. Ni plus, ni moins.

Ah oui, le groupe a fait un rappel aussi. Avec notamment Deathmask Divine. Un Régal. Le groupe remercie chaleureusement le public du Petit Bain et repart victorieux. Après le concert, certains membres comme Brian Eschbach sortent pour regagner leur tour-bus et bavarder avec les spectateurs : classe.

La bande à Trevor a encore tout ravagé sur son passage. Que ce soit en festival ou en salle, de jour comme de nuit, la règle d’introduction est encore une fois respectée : j’ai encore plus envie de les voir qu’avant. Chapeau également à Deep In Hate qui a bien fait le taf en début de soirée. Enfin, merci au Petit Bain pour l’organisation de cette date … et pour le son ! Les grincheux disaient, la veille : "seulement deux groupes" ? C’était bien assez.

In Hell Is Where She Waits for Me
Moonlight Equilibrium
On Stirring Seas of Salted Blood
Vlad, Son Of Dragon
Statutory Ape
Raped in Hatred by Vines of Thorn
Necropolis
Phantom Limb Masturbation
Den of the Picquerist
Elder Misanthropy
Everything Went Black
Malenchantments of the Necrosphere
Their Beloved Absentee
Miasma
What A Horrible Night To Have A Curse
I Will Return


Funeral Thirst
Deathmask Divine

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